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Réponse n° 3328
Domaine

sculpture

Dénomination

maquette de sculpture

Titre

Génération, Hommage à Saint-Exupéry

Auteur/exécutant

DESCOMBIN Maxime

Précision auteur/exécutant

Le Puley, 1909 ; Mâcon, 2003 ;
Biographie : Maxime Descombin est né au Puley en 1909. A partir de 9 ans, il est valet de ferme. A 15 ans, il s'engage comme manoeuvre dans une carrière du pays. L'amitié d'un vieil ouvrier carrier lui permet d'apprendre la taille de la pierre après ses heures de travail. De 1926 à 1933, il doit exercer divers métiers et effectue son service militaire. Il est embauché comme tailleur de pierre à Matour.
Dans les années 30, il fréquente l'Ecole de dessin de Mâcon et s'ouvre à l'histoire de l'art. Des voyages, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas complètent ses découvertes théoriques de la peinture et de la sculpture. Parallèlement, il travaille chez le sculpteur figuratif tournugeois Mathivet. Il y rencontre plusieurs fois Saint-Exupéry. A cette époque et jusqu'à la fin de la guerre, il réalise des compositions figuratives et des portraits. Le sculpteur travaille essentiellement la pierre pour représenter le corps humain. Certains de ses portraits sont fondus en bronze. C'est alors que Mr Descombin fait la connaissance de Joseph Pedrinis, miroitier de son métier mais aussi amateur d'art et mécène. Celui-ci le soutiendra par des acquisitions.
L'artiste développe d'autres activités, il crée notamment une galerie d'art contemporain où exposent des artistes lyonnais comme Idoux, Lenormand, Chancrin... ; il assure aussi le cours de sculpture à l'Ecole de dessin de Mâcon ; et il forme une équipe autour de la revue Elans. Dès le premier numéro de la revue, en octobre 1938, il exprime sa conception d'une sculpture "pure" et sans ornement qui se donne entièrement par ses plans et ses volumes mûrement étudiés et réfléchis. Alors que ses sculptures sont encore figuratives, le texte contient déjà en germe les principales idées-forces qui se développeront ultérieurement dans ses oeuvres abstraites. L'oeuvre doit être l'émanation directe du sentiment qui anime l'artiste et doit atteindre la "vérité".
De 1947 à 1949, Mr Descombin est soigné pour une tuberculose au sanatorium de Laguiche. Il reste alité durant une année entière, ce qui lui donne la possibilité d'une remise en question de son travail. Il put néanmoins travailler matériellement à la sculpture grâce à son médecin qui mit à sa disposition un atelier d'ergothérapie. Ce temps privilégié pour la réflexion, la lecture et l'approfondissement de la connaissance de soi, débouche chez Maxime Descombin sur l'abandon de la figuration. Une période de recherches très diverses conduit l'artiste à employer des formes de plus en plus géométriques, travaillées dans la pierre ou dans le bois. Le passage à l'abstraction est vécu par le sculpteur comme une véritable nécessité.
La période qui s'étend de 1945 à 1948 correspond également à un moment où Maxime Descombin s'implique dans une " action culturelle " sur le terrain. Il organise à Mâcon diverses animations dont des expositions d'art moderne, des conférences, des concerts (création mondiale d'Harawi d'Olivier Messiaen). A cette époque, le sculpteur participa à de nombreux salons parisiens (Salon de Mai, Salon de la Jeune Sculpture...). Mr Descombin devient, dans ces années-là, un des membres du groupe Espace composé principalement d'artistes participant au Salon des Réalités Nouvelles, peintres et sculpteurs auxquels il convient d'ajouter des architectes et des "constructeurs" français et étrangers. Ils oeuvrent pour une "synthèse des arts" dont ils écrivent un manifeste en 1951. Mr Descombin sent bien que le groupe -et que André Bloc en particulier - n'abordent pas le fond du problème, ou du moins, se limitent à un aspect formel, d'ordre esthétique. Il s'en expliquera plusieurs fois avec le président du groupe Espace et il adhèrera en 1961 au groupe Mesure. Pour Descombin, la solution, afin d'aboutir à la synthèse, ou à l'intégration des arts, ne réside pas dans l'accompagnement de l'architecture par la peinture ou la sculpture, mais bien par la prise en charge d'une communauté qu'elles assument. Telle est la proposition que l'artiste, tout au long de sa carrière, tentera de mettre en oeuvre. Pendant une vingtaine d'années, de 1945 à 1965, le sculpteur mâconnais mène de front des recherches dans son atelier de Champlevert et des interventions sur la scène artistique internationale.
Dès 1948-1950, il réalise sa première sculpture sérielle, Génération-Hommage à Saint-Exupéry. L'oeuvre sérielle est constituée par la répétition d'un élément de base, un "simple" qui est une forme géométrique ou une figure composée. Ces éléments sont mis en tension par des relations d'opposition, d'inversion, d'inclusion ou de liaison.
En 1951, Mr Descombin s'installe dans son actuel atelier à Champlevert. Il y reçoit Henry Moore, Graham Sutherland, Charles Juliet. De 1951 à 1963, il rencontre beaucoup d'artistes avec lesquels il confronte sa perception de l'art : Bloc, Laurens, Brancusi, mais aussi Lardera, Etienne-Martin, Jacobsen, Stahly, Calder. Depuis, Mr Descombin diversifie ses créations : reliefs dynamistiques, mobilier, tapisseries, dispositifs scéniques, aphorismes... Il obtient ses premières commandes, expose en France et à l'étranger. En 1954, il obtient la médaille d'or de la Xe triennale de Milan.
Puis, Maxime Descombin coupe les ponts avec toute forme de " parisianisme " - institution, milieu de l'art, galerie, exposition / vernissage - et refuse tout contrat, pour réaliser un parcours original / originel et sincère. La mise en situation dans un lieu d'une sculpture, sans que jamais le sculpteur ne revendique ou ne signale la datation de son concept - des dessins et des maquettes ont été réalisés parfois une vingtaine d'années auparavant - montre bien ce détachement exemplaire par rapport à la notion d'histoire de l'art. La carrière de Maxime Descombin se déroule toute entière sans compromission au service de l'oeuvre.
En 1992, la Ville de Mâcon reçoit la Donation de l'oeuvre du sculpteur (soit 372 oeuvres) et s'apprête à réaliser le musée-atelier Descombin destiné à la recueillir

Ecole

France

Lieu création / utilisation

Mâcon (lieu de création)

Période création/exécution

2e quart 20e siècle

Millésime création/exécution

1948

Genèse

étude

Historique

Première sculpture sérielle ; A l'échelle 1/10. Il s'agit de la deuxième étude, la première étant en contreplaqué et non mobile ; Cette sculpture était prévue hypothétiquement, pour le barrage de Tignes avec des éléments de 25 m, et a été proposée pour l'embouchure du St Laurent (Canada) avec des éléments de 25 m également (Projet de Guy Savart). Elle fait partie de la même famille que "Totem" (inventorié 994.2.112), "Sans titre" (994.2.113 ; 114 ; 115 ; 119 ; 121), "Donzère" (994.2.122 ; 123 ; 124), "Cadran solaire" (994.2.118), "Cariatide pour Abidjan" (994.2.120) et "Oblique mobile" (994.2.125 ; 126), où l'on retrouve à chaque fois le signe "éclair". La maquette définitive (échelle 1/10) existe en collection particulière.
"Génération, ou projet pour une sculpture monumentale en acier inoxydable dédiée à la mémoire de Saint-Exupéry", correspond à l'aboutissement d'une longue démarche comme en témoignent de nombreuses études à échelles et en matériaux différents. Il s'agit de la première sculpture sérielle de Maxime Descombin. L'utilisation volontaire d'une forme géométrique bien définie -composée de deux triangles très allongés, réunis sur leur petit côté - apparaît déjà dans un Totem polychrome (1948-49), dans certaines compositions avec personnages géométriques ou encore dans un haut relief abstrait, réalisé en béton armé pour la Maison de l'Education Nationale à Mâcon (1950). Cette forme, ou ce premier "simple", dressé sur son axe est mobile et agencé avec un second élément identique qui découpe l'espace orthogonalement. Le dynamisme, inhérent aux obliques ainsi déterminées, est multiplié par le dynamisme dû au mouvement produit par l'intervention du spectateur. La première version, à échelle réduite, pour le Salon de Mai, était en bois peint en gris, mais la réalisation, déjà prévue en acier inoxydable, montrait clairement une destination en extérieur. La reprise d'oeuvre en oeuvre, pendant plusieurs années, de cette forme identifiable, déterminant une série, correspond dès lors à la démarche spécifique de Maxime Descombin".
(Extrait de l'étude réalisée par Marie Lapalus, en 1983, commandée par Serge Lemoine dans le cadre de l'Université de Dijon, non éditée)

Matériaux/techniques

bois, métal

Description

Sculpture sérielle en bois et en métal ; Deux éléments "éclair" reliés perpendiculairement grâce à un sabot d'assemblage faisant partie de l'élément porteur lui même oblique. L'ensemble est monté sur un pivot pour obtenir un mouvement naturel, sans moteur. Le signe "éclair" est composé de deux triangles liés à la base, côte à côte, les pointes opposées, avec une découpe circulaire au centre

Dimensions

H. 62 ; L. 12 ; Pr. 2

Onomastique

Saint-Exupéry Antoine de

Sujet représenté

représentation non figurative (signe symbolique, effet de mouvement)

Précision sujet représenté

Concept : Pour Maxime Descombin, l'oeuvre doit être ouverte à différents niveaux de lecture - technique, intellectuelle ou sensible - sans qu'il y ait nécessité d'acquisition d'une culture de la part du spectateur. L'oeuvre devient par elle-même culture, assumant en partie le devenir de la communauté. Cette prise en compte réelle du facteur social - la sculpture est conçue pour la communauté - est vraiment propre à Mr Descombin et lui fait envisager ces réalisations sous un tout autre aspect que celui de l'esthétisme. " L'oeuvre d'art vient au secours d'une société malade qui consacre 99,50 % de son budget au physique et 0,50 % à la psyché " (France-Culture le 9.09.1981). Il faut retrouver ces centrales d'énergie psychiques et poétiques qu'ont été la cathédrale, le temple ou les alignements de Carnac, dit encore l'artiste.
" La sculpture, comme toute forme de langage universel passant par le sensible, prend sa source dans la vie, dans la communauté. En retour c'est à elle qu'elle se destine ". Et il précise dans le texte d'Approches [revue lyonnaise éditée par le TNP, n°1, sept-oct. 1966] : " Qu'est-ce qu'une oeuvre dont la trajectoire va de l'atelier à la collection (ce cimetière des oeuvres) sans passer par la communauté, sinon une oeuvre mort-née ? ".
L'artiste parle également d'une "équivalence psychologique" avec l'architecture, équivalence difficile à obtenir s'il ne travaille pas avec les maîtres d'oeuvre dès l'avant projet. Le sculpteur affirme que l'oeuvre doit être conçue pour - et doit avoir - un lieu précis, que ce soit l'atrium et centre de rassemblement d'une école ou le lieu caché et secret d'un sous-bois.
" Une oeuvre n'a ni à se faire admirer, ni à se faire comprendre, elle doit être ", affirme encore le sculpteur. Ce qui signifie qu'il appartient au spectateur de faire la démarche vers l'oeuvre et non pas à l'artiste de créer à l'image de la communauté. D'ailleurs poursuit-il, " le meilleur critère de la valeur d'une oeuvre est qu'elle rebute au premier abord, qu'elle exige un effort de compréhension de celui qui désire la recevoir " (propos rapportés par Charles Juliet à la suite d'une succession d'entretiens avec son ami Maxime Descombin). L'oeuvre qui suscite un choc esthétique immédiat se révèle le plus souvent illusoire ; Maxime Descombin préfère celles qui, nées dans la souffrance, se dévoilent lentement. " Il faut qu'un certain nombre de risques et d'engagements soient pris et assumés par le sculpteur. C'est la qualité de l'aventure qui fait la valeur de l'oeuvre ".
(Compilation d'après l'étude réalisée par Marie Lapalus en 1983, commandée par Serge Lemoine dans le cadre de l'Université de Dijon, non éditée)

Etat de conservation

mauvais état ; complet

Lieu de conservation

Mâcon ; musée des Ursulines

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; donation ; Mâcon ; musée des Ursulines

Date acquisition

1992 acquis

Anciennes appartenances

Descombin Maxime, Ray Claudia, Mâcon - Champlevert

Numéro d'inventaire

994.2.116 ; 271 (N° acte notarié)

Copyright notice

© Mâcon, Musée des Ursulines, © Direction des musées de France, 2003

Crédits photographiques

© Thomas Georges - utilisation soumise à autorisation

 

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Requête :   ((-) :APTN )
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