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Historique
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Séraphine commence à peindre vers 1905, mais sa première œuvre attestée (Fleurs dans un panier, conservée au musée d'Art et d'Archéologie de Senlis), est plus tardive, vers 1910. À ses débuts, elle utilise les supports qui lui tombent sous la main, souvent du réemploi comme ces pots à crème estampillés Pommel, la marque d'une crèmerie de Gournay-en-Bray. Pour ses couleurs, elle achète à la droguerie Duval des peintures industrielles, en particulier du Ripolin, son matériau de prédilection, qui donne un aspect laqué à ses œuvres. Elle le mêle également à des couleurs à l'huile. Les motifs de fleurs, de branches et de fruits constituent la thématique exclusive de l'art de Séraphine, peut-être issu d'un attachement particulier à la nature ou d'une rencontre avec une iconographie végétale croisée dans des livres ou des journaux. En l'occurrence, le sujet semble moins figuratif et l'observation très différente de celle des deux pots à crème déjà présents dans les collections du musée (datés vers 1915), qui représentent des boutons d'or de manière parfaitement naturaliste. Le fond du décor révèle également une variante dans la superposition des couches colorées. Sur les pots aux boutons d'or, une sous-couche bleue a précédé la couverte noire. Ici, Séraphine semble inverser les teintes, d'abord le noir puis le bleu. Par ailleurs l'on ne retrouve pas ici l'effet de bronzine observable sur la lèvre des pots aux boutons d'or. Ces deux pots témoignent vraisemblablement des premières heures de la carrière de Séraphine, entre 1910 et 1920, lorsqu'elle peignait sur des objets de récupération qu'elle offrait aux personnes qui l'employait pour des ménages. Ils sont révélateurs d'une artiste autodidacte qui expérimente la peinture, multiplie les essais, travaille la matière pour obtenir une grande variété d'effets. Les mélanges de couleurs bleue et blanche, les touches de pinceaux et de brosses, traduisent cet apprentissage sur le tas. La comparaison contrastée avec les deux pots exposés au musée d'Art et d'Archéologie montre le cheminement créatif de l'artiste. Ces exemplaires de pots à crème proviennent de la collection du Comte A. Doria, qui avait une propriété à Senlis. Trois tableaux de petit et moyen formats, issus de cette même collection, ont été vendus en décembre 2012 entre 13.500 et 36.000 euros. Les pots portent des traces d'utilisation quotidienne : moins précieux sans doute que les toiles pour les propriétaires, des coulures de cire laissent penser qu'ils ont servi de bougeoirs.
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Bibliographie
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LUSARDY Martine (dir.), L'art brut, Paris, Citadelles & Mazenod, 2018
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