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Réponse n° 1
Domaine

peinture

Dénomination

tableau

Titre

Platon

Auteur/exécutant

RIBERA Jusepe de

Précision auteur/exécutant

RIBERA : Jativa, 1591 ; Naples, 1652

Ecole

Espagne

Période création/exécution

2e quart 17e siècle

Millésime création/exécution

1630

Sources complémentaires

INHA

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

Hauteur en cm 118.9 ; Largeur en cm 92

Inscriptions

signé ; annotation ; inscription

Précision inscriptions

signé en bas à gauche sur le dos d'un livre : sepe de Ribera / . espanol ; annotation en bas à droite sur le dos du livre que tient le philosophe : LIBER DE IDEIS ; étiquette manuscrite, sur le châssis en haut, à gauche : : Ribera (Joseph) dit l'Espagnolet / Un philosophe? ; étiquette imprimée au dos du cadre, en haut, au centre : étiquette imprimée de l'encadreur : LA GRANDE FABRIQUE / Place du Louvre, N° 18 [ou 48], en face la colonnade / P.SOUTY FILS / (...) / A PARIS

Sujet représenté

portrait (rétrospectif, Platon, homme, à mi-corps, livre, philosophe)

Précision sujet représenté

Le philosophe grec Platon (428-348 av J.-C.) est identifiable dans cette toile, grâce à l'ouvrage que tient le vieillard entre ses mains ; Le Livre des Idées vient rappeler la démarche fondamentale menée par le penseur dans sa définition des idées, essences de toutes choses, dont le monde sensible ne peut transmettre que l'image imparfaite. La toile devait appartenir à l'origine à une série d'effigies de philosophes peinte par Ribera, peut-être celle réunie autrefois dans le palais-monastère de l'Escorial, non loin de Madrid. De cet ensemble, signalé par Ponz (1947) dans les appartements royaux à la fin du XVIIIème siècle, proviendraient aussi le Démocrite conservé au musée du Prado, signé et daté de 1630 comme l'Esope (?) appartenant à la même collection. Les trois tableaux ont en commun, outre leurs proportions, une volonté de réalisme brutal, un ténébrisme appuyé et austère, en même temps qu'un troublant sentiment d'humanité. Le thème du philosophe - comme celui de l'apôtre - a été de très nombreuses fois abordé par Ribera. Dans ces oeuvres, l'artiste fait apparaître son modèle grandeur nature, arrêté à la taille, le visage le plus souvent tourné vers le spectateur, comme pour le prendre à témoin. L'homme est environné des attributs qui accompagnent sa recherche : ouvrages, rouleaux manuscrits, compas, mappemonde... Les visages ne trahissent aucun souci d'idéalisation ; les traits sont creusés, marqués par l'âge, et révèlent, comme ici, la dignité impassible du savant, son inquiétude d'intellectuel en quête des vérités du monde et conscient de ses limites ou, à l'inverse, son bonheur, sa jovialité face aux beautés terrestres ou à la comédie de l'univers et à la réjouissante impuissance humaine... Les vêtements des personnages répondent de même à une volonté de vérisme misérable, car loin de parer ses effigies d'élégants habits, Ribera entend les produire dans des défroques, voire des guenilles douteuses, qui conviendraient mieux aux mendiants et aux gueux. Le sage se voit revêtu des dépouilles du fou miséreux, sans doute pour renforcer l'idée de la vanité des apparences et de la primauté de la pensée. Ce parti pris est renforcé par un fort clair-obscur qui fait émerger les figures d'atmosphères ténébreuses, accentuant la sobriété radicale de l'image. Un tel traitement est hérité de Caravage (vers 1571 - 1610), dont le travail sera poursuivi à Naples par d'autres artistes, tel Luca Giordano, auteur d'une effigie de Platon (Metz, musée d'Art et d'Histoire). Ribera, quant à lui, aurait interprété d'une façon très différente un autre "portrait" de Platon, dans un tableau daté de 1637. On peut songer à la puissance de ces silhouettes lorsqu'elles étaient réunies au sein de véritables "collèges" philosophiques. Autrefois dans la collection de Louis Viardot - époux de la fameuse cantatrice Pauline Viardot, soeur de la Malibran - ce tableau a été l'objet d'une savoureuse correspondance entre son propriétaire et Ivan Tourgueniev (1818-1883), utilement publiée par Michèle Beaulieu : - extrait d'une lettre de Tourgueniev à Pauline Viardot, du 27 octobre 1857 : " A propos, j'ai trouvé l'original du Ribera de Viardot dans le palais Balbi ". - extrait de la réponse de Louis Viardot à Tourgueniev, du 21 novembre 1857 : " A propos pourquoi dites-vous que vous avez vu à Gênes l'original de mon Ribera? Mon Ribera n'a point d'original car il est l'original lui-même et vous en êtes un autre d'avoir pu lui en trouver un ". - réponse de Tourgueniev, du 28 décembre 1857 : après s'être défendu d'avoir remis en cause le Ribera de Viardot, il indique qu'il a vu à Gênes le même sujet traité par le même peintre " et mieux traité il me semble ". Notice de Matthieu Pinette

Etat de conservation

Bon état

Lieu de conservation

Amiens ; musée de Picardie

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; don ; Amiens ; musée de Picardie

Date acquisition

1890

Anciennes appartenances

Collection privée, Viardot Louis-Claude, Vente Viardot, 1er avril 1863, 1863, avril, 1er, (n° 26) ; Collection privée, Lavalard, Frères, 1890

Numéro d'inventaire

M.P.Lav.1894-244

Exposition

Paris, Palais du Louvre, musée des Arts décoratifs, Trésors de la peinture espagnole. Eglises et musées de France, 1963. (pp.25, 181-183, n° 68 (notice de J. Baticle))
Bologne, Pinacoteca Nazionale, Luci del Secolo d'oro Spagnolo, 1998. (p.120 (notice de Matthieu Pinette))
Amiens, musée de Picardie, Couleurs d'Italie. Peintures méridionales des musées d'Amiens, 1998-1999. (p.5)

Bibliographie

Catalogue des tableaux composant la collection Lavalard Frères de Roye au musée de Picardie, Amiens, 1894. (p.52, n° 244 (Ribera))
Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du musée de Picardie, Amiens, Impr. Piteux Frères, 1899. (p.242, n° 244 (Ribera))
Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du musée de Picardie, Amiens, Impr. Picarde, 1911. (p.148, n° 240 (Ribera))
Boinet Amédée, Le Musée d'Amiens. musée de Picardie. Peintures, Paris, 1928. (p.11)
Tourgueniev Ivan, Lettres inédites à Pauline Viardot et à sa famille, éd. établie par H.Granjard et A. Zvilyvisky, 1972 (pp.77-78)
Foucart (Borville) Jacques, Les Lavalard, Amiens, 1977. (pp.25, 46, n° 240)
Pérez Sanchez Alfonso E. et Spinosa Nicola, L'opera completa del Ribera, Ed. Rizzoli, Milan, 1978. (pp.98-99, n° 39)
Beaulieu Michèle, "Louis-Claude Viardot, collectionneur et critique d'art, 1800-1883", Bulletin de la société d'histoire de l'art français, année 1984, Paris, 1986. (p.254)
Pinette Matthieu, Couleurs d'Italie, couleurs du Nord. Peintures étrangères des musées d'Amiens, 2001, musée de Picardie / Somogy éditions d'art, (280 p. ; ouvrage accompagné d'un CD-Rom contenant l'intégralité des notices). (pp.68-69)

Rédacteur

Cazenave Sabine

Copyright notice

© Amiens, musée de Picardie, © Direction des musées de France, 2008

Crédits photographiques

© Jeanneteau Marc

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

Renseignements sur le musée

 

Contact musée

 

08120003375

Notices :  

1  

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Requête :   ((1er avril 1863) :APTN )
Relations :   Synonymes=1, Spécifiques=5, Génériques=0