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Réponse n° 60
Domaine

peinture

Dénomination

tableau

Titre

Balcon. Avenue de Versailles

Auteur/exécutant

MARQUET Albert

Précision auteur/exécutant

MARQUET : Bordeaux, 1875/03/27 ; Paris, 1947/06/13

Ecole

France

Période création/exécution

1er quart 20e siècle

Millésime création/exécution

1904

Historique

Au début de l'année 1903, Marquet et ses parents emménagent au 211 bis, avenue de Versailles où ils vont habiter pendant un peu plus d'un an. L'artiste peint, pour la première fois, de nombreuses vues du quartier depuis les fenêtres de leur appartement, habitude qu'il conservera toute sa vie. L'oblique de l'avenue de Versailles, les vues plongeantes sur la Porte de Saint-Cloud et le quartier du point du jour, les toits alentours, annoncent une manière nouvelle d'agencer les différents éléments dans l'espace de la toile. Marquet construit, met en scène, depuis un balcon ou une fenêtre, établit volontairement une distance avec le motif et atteint une grande maîtrise de l'organisation spatiale. Dès 1897, suite à la révélation chez Durand-Ruel, rue Laffitte, des oeuvres impressionnistes, Marquet s'immerge au coeur du paysage. En banlieue parisienne, à Arcueil et à Paris dans le jardin du Luxembourg, aux côtés de son ami Matisse, le peintre réalise ses premières toiles aux couleurs pures, annonciatrices du Fauvisme. Il expose une première fois en 1899 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts et participe, dès 1901, au Salon des Indépendants auprès de Matisse, Laprade et Puy. Marquet évoque cette époque auprès de Georges Duthuit : " Les premiers Indépendants où nous étions, je crois, les deux seuls peintres à nous exprimer par des tons purs, remontent à 1901 "(1) . A ce moment là, son nom commence à être cité régulièrement dans la presse. Gustave Coquiot qualifie son travail en quelques mots : " il est brutal, rude et non sans charme " (2). Les critiques Roger Marx et Raymond Bouyer décèlent un groupe constitué de Matisse, Marquet et leurs amis : " Gustave Moreau ne redoutait ni l'outrance, ni l'effort : en voici la preuve dans ses disciples ".(3) En 1904, Marquet quitte la campagne et les jardins verdoyants pour s'orienter vers des paysages proprement urbains qui ne laissent plus que très peu de place aux espaces naturels. La ville de Paris et sa proche banlieue deviennent son terrain d'élection. Dans Les Toits rouges, petit tableau, non daté, et dans Le Balcon, avenue de Versailles de 1904, Marquet joue sur les forts contre-jours. L'étagement des différents plans se fait dans une alternance entre zones sombres et zones lumineuses et colorées. Les couleurs sont apposées avec force, sans transparence, ni effet de touche impressionniste. Elles sont là pour souligner la forte luminosité de la brique chauffée au soleil. Dans Les Toits rouges, le vaste panorama sur les toits et sur le Mont Valérien dans le lointain qui culmine du haut de ses 162 mètres, laisse une place importante au ciel, construction qui rapproche cette petite toile des premières oeuvres de Marquet et du travail de Corot que Marquet admirait. Chaque plan est extrêmement construit par la couleur et par une ligne noire qui souligne les éléments d'architectures. Marquet expose au Salon d'Automne de 1904 à 1906, dans la salle des " fauves " et tout en conservant des rapports privilégiés avec ses amis, il se préserve des excès de la couleur pure. Par une grande simplicité et une limpidité de moyen, il tend vers une modulation colorée. Ses formes sont simplifiées et ses tonalités douces. Le critique Louis Vauxcelles évoque probablement Les Toits rouges dans son article sur Le Salon en 1904 : " Les aspects de Paris de M. Marquet [sont] d'une finesse caractéristique ; une petite toile de lui, où un ciel bleu-vert domine un toit de brique, est de la qualité des Corot d'Italie. "(4) Dans Le Balcon, avenue de Versailles, les éléments du paysage, présents dans Les Toits rouges, sont en parti voilés par la ligne noire des volutes de fer forgé. Le travail très précis de la balustrade du premier plan contraste avec les volumes estompés dans le lointain. La vision frontale, que l'artiste adopte dans Les Toits rouges est abandonnée dans Le Balcon, avenue de Versailles au profit de la grande diagonale de la balustrade en fer forgé qui ceinture l'espace en deux. La vert icalité de la cheminée de l'usine se trouve renforcée par celle du montant en pierre de la fenêtre. Le rapprochement de ces deux oeuvres fait apparaître le langage novateur de Marquet. Il travaille désormais les obliques pour marquer la profondeur tout en faisant ressortir la planéité de l'oeuvre. Il répète ce type de composition dans ses vues de Paris et des quais notamment dès 1905, variant peu ses sujets mais adoptant un point de vue légèrement décalé et toujours en surplomb par rapport au motif. Il semble que Marquet, au moment ou il se détache et de l'impressionnisme et des fauves, se tourne vers l'oeuvre de Manet. Ses accords colorés et l'emploi du noir, la grande simplicité de ses couleurs apposées en larges aplats, la répétition d'un même schéma de composition ne sont pas sans rappeler certains tableaux de Manet, comme Le Balcon. (Musée d'Orsay). Pendant un peu plus d'un an, Marquet va peindre plusieurs vues du quartier et toujours les cheminées et les toits de l'usine apparaissent à l'arrière plan. Il représente cette proche banlieue dans un petit effet de neige intitulé La Porte de Versailles de 1904. Dans le tableau La Porte de St Cloud, conservé au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, se devine dans le lointain la silhouette des bâtiments industriels. Que ce soit en périphérie urbaine ou en zone portuaire, Marquet affectionne ce motif de la longue fabrique à l'horizontalité marquée, contrebalancée par la verticale d'une cheminée ou d'une grue. Géraldine Lefebvre (1) Georges Duthuit, Les Cahiers d'Art, n°6, 1929. (2) Gustave Coquiot, Gil Blas, 20 avril 1901. (3) Raymond Bouyer, Chronique des Arts, 4 mai 1901. (4) Louis Vauxcelles, Gil Blas, 2 mai 1902. Cité in " Les Fauves et la critique ", Turin, Palazzo Bricherasio, 05 février- 16 mai 1999, Lodève, Musée de Lodève, 28 mai- 26 septembre 1999, p.60.

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

Hauteur en cm 45.9 ; Largeur en cm 55.7 ; profondeur 2 ; Hauteur avec cadre en cm 60 ; Largeur avec cadre en cm 69 ; Epaisseur avec cadre en cm 4

Inscriptions

signé ; daté ; inscription

Précision inscriptions

signé et daté, en bas à gauche, Marquet 1904 ; étiquette, inscription, au dos, 1 - - Etiquette d'encadreur : A L'ANCIEN BROYEUR... C. GUICHARD Succr 12 et 19, rue Campagne Première 2 - Carton déchiré maintenu par une semence avec inscription au crayon: HW... PAR... Sur le châssis remplacé.par Serge Tiers en 1988: - inscription au crayon : 2 - idem : Schmit - idem : Me Dusseuil - étiquette : 161 (ou 191) - étiquette : Arthur Lenars et Cie / Agents en douanes / 22bis, rue de Paradis Paris Xe / Fine Art Deptr / WN / 26HP 3 - étiquette : GALERIE SCHMIT / EXPOSITION MARQUET / J7mai - 17juin 1967 / 12 -Balcon Vue sur le Mont Valérien

Sujet représenté

paysage (Suresnes, ville, maison, cheminée, usine, balcon, fer, grille, fenêtre, reflet, nuage)

Précision sujet représenté

Mont Valérien

Etat de conservation

Bon état

Lieu de conservation

Le Havre ; musée Malraux

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; donation ; Le Havre ; musée Malraux

Date acquisition

2004

Anciennes appartenances

Collection de l'artiste ; Collection privée, Dusseuil G., 1910, vers ; Collection privée, SENN Olivier ; Senn-Foulds Hélène ; Collection SENN

Numéro d'inventaire

2004.3.47

Exposition

Albert Marquet, Paris, galerie Eugène-Druet, 2-14 mai 1910 (n°21 (Balcon. Avenue de Versailles))
Les Maîtres de l'art indépendant (1895-1937), Paris, Petit Palais, juin-octobre 1937 (n°8 (Le Balcon))
Marquet, Paris, galerie Schmit, 17 mai-17 juin 1967 (n°12 repr.)
De Courbet à Matisse. Donation Senn-Foulds, Le Havre, musée Malraux, 13 mars-12 juin 2005

Bibliographie

Anonyme, "Galerie Druet. Expossition Marquet", Less Nouvelles, 6 mai 1910
Giry (Marcel), Le fauvisme, ses origines, son évolution, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1981 .- 271 p. : ill en noir et en coul ; 28 cm (p.74)
Blanchard (Michèle), Haudiquet (Annette), Lefebvre (Géraldine), Mélot (Jean-Pierre), De Courbet à Matisse. Donation Senn-Foulds, Paris, Somogy Editions d'Art, 2005.

Copyright notice

© collection SENN, Le Havre, musée Malraux, © Direction des musées de France, 2005

 

Renseignements sur le musée

 

Contact musée

 

Cet artiste aux Archives Nationales (base Arcade)

Site complémentaire

Musées en Haute-Normandie

 

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Requête :   ((Collection SENN) :APTN )
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