Historique
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Né à Tours en 1912, Joseph Rivière grandit à Bordeaux où il fait ses études au lycée Montaigne. Il entre en 1930 à l'Ecole Municipale des beaux-arts où il suit les cours de sculpture de Charles-Louis MALRIC. En 1932, la Ville de Bordeaux lui accorde pour ses travaux une bourse de voyage. Récompensé par un premier prix de sculpture de la Ville, il se voit décerner une bourse de 4 ans pour étudier à Paris, dans l'atelier de Jean Boucher, ainsi qu'à l'Ecole Nationale des beaux-arts. Installé à Paris, il ne renie pas ses attaches bordelaises, rejoignant la Société des Artistes de Guyenne en 1936. En 1937, Charles Despiau l'appuie pour l'obtention du prix Chenavard. Cette même année, il participe à la décoration du Pavillon de Guyenne et Gascogne à l'exposition internationale des Arts et Techniques (Paris). Après sa démobilisation, il fréquente un petit cercle d'amis bordelais : le poète Louis Emié, le conservateur Jean-Gabriel Lemoine, Jean Cayrol. Soutenu par la Société des Amis d'Odilon Redon, il réalise un projet de monument dédié au maître et destiné au jardin de l'Hôtel de Ville, projet interrompu par la guerre. Sa ville d'adoption l'honore en 1941 par une exposition consacrée à deux artistes de retour de captivité, où il figure aux côtés d'Edmond Boissonnet. Fidèle à Despiau, il intervient auprès de sa famille pour que des oeuvres majeures entrent dans la collection du musée des beaux-arts. En 1956, une exposition à Bordeaux réunit des oeuvres d'André Lhote et Joseph Rivière. Le projet de monument à Odilon Redon est présenté au public bordelais. Cette année-là, ses plâtres monumentaux le Gisant et la Figure au bord de l'eau entrent au musée. (MCH) Dans ce modèle préparatoire, l'artiste évoque le thème de Phaeton et du char du soleil, tiré des métamorphoses d'Ovide LIVRE II (2, 1-271) Phaéton conduit le char du Soleil [Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2005] "Phébus permet à Phaéton de conduire son char (2, 1-152) Après avoir découvert, ébloui, le palais du Soleil, décrit avec emphase (représentation de l'univers sculpté sur les portes), Phaéton s'approche de Phébus en personne, trônant dans l'éclat de sa majesté. (2, 1-30) Phébus rassure Phaéton sur son origine, et s'engage, par un serment qu'il ne peut rompre, à lui accorder la faveur de son choix pour prouver sa paternité. Phaéton souhaite conduire durant un jour le char de son père. Désespéré, le père tente vainement de dissuader son fils, invoquant son jeune âge, sa condition de mortel, et le caractère surhumain de la tâche. (2, 31-102) Phaéton ne veut rien entendre, et Phébus, lié par son serment, se résigne à le conduire devant le char éblouissant, prêt à partir au lever de l'Aurore. Au comble de l'inquiétude, il prodigue à son fils soins et conseils avant de le lancer dans cette aventure périlleuse. Phaéton, tout à son bonheur et sourd à la voix de la sagesse, est prêt à prendre le départ. (2, 103-152)". Phaéton Phaéton, fils d'Hélios, le Soleil, et de l'Océanide Clyméné, supportera les propos de son ami, Epaphos, qui mettra en doute la paternité d'Hélios. Clyméné, remariée avec Mérops, roi d'Egypte, enverra Phaéton au palais d'Hélios situé au Levant, à l'extrémité de l'Occident. Hélios lui promettra de réaliser le voeu qu'il souhaitait. Phaéton lui demandera de conduire le char du soleil à travers la voûte céleste pendant la journée. Hélios ne pourra refuser. Phaeton prendra les rênes des quatre chevaux attelés qui ne tarderont pas à s'emballer. Ils traceront une longue entaille dans la voûte céleste, donnant naissance à la Voie Lactée. Ils plongeront ensuite vers la terre, provoquant une sécheresse et colorant en noir la peau des populations sub-sahariennes. Zeus lancera un éclair qui précipitera le jeune homme hors de son char. Son corps en flammes tombera dans l'Eridan (Pô). Voir aussi : Projet pour le Monument à Odilon Redon (Bx 2006.4.3) Même sujet, Projet pour le Monument à Odilon Redon (Bx 2006.4.2) Même sujet
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Exposition
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2006, Paris, Galerie Martel-Greiner, Joseph Rivière 1912-1961, 2007, Bordeaux, Musée des beaux-arts, salles Domergue, Désirs d'Orient, de Delacroix à Dufy,
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