Historique
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La Vierge à l'Enfant, encadrée de deux anges tenant des chandeliers, occupe la partie centrale, sous un dais. Légèrement hanchée, elle est vêtue d'une robe longue et d'un manteau court ramené par devant en un drapé transversal et animé de plis cassés. La couronne fleuronnée, que dépose délicatement un ange sur la tête de Marie, retient son voile court. L'Enfant porte une robe longue et a passé son bras droit autour du cou de sa Mère, tout en jouant avec une pomme. Les rampants sont sculptés de "larges feuilles coupées, trilobées et dentelées", selon l'expression de D. Gaborit-Chopin, qui sont semblables à celles du triptyque de la Vierge glorieuse d'Angers (Hôtel Pincé, M.T.C. 1097/1135) et du triptyque de la Mort de la Vierge d'Amiens (Bibliothèque municipale. D. Gaborit-Chopin, 1978, p.152, n°228). La Vierge à l'Enfant de Dijon reprend le type de la "Vierge glorieuse" du triptyque de Saint-Sulpice-du-Tarn (musée de Cluny, l. 13101). Cependant les têtes sont plus grosses, et la taille des deux anges est bien inférieure à celle de Marie ; ils ne lui arrivent qu'à la hauteur de l'épaule. Le drapé de ces personnages est simplifié et aplati, le sculpteur a supprimé entre autres les volutes, qui naissaient sous le bras droit de la Vierge. Les plis des manteaux des deux anges glissent entre les jambes. Les visages conservent le nez pointu, la petite bouche serrée, le menton rond et les yeux largement fendus vers les tempes, "le grand front bombé, auréolé de mèches ondulées (cf. D. Gaborit-Chopin, p.168). La Vierge à l'Enfant du triptyque Gambier (Parry Bequest, Courtault Institute Galleries) est très proche de celle de la collection Trimolet. Les différences énoncées plus haut impliquent, comme pour le triptyque d'Angers, un décalage (1320-40) par rapport au triptyque de Saint-Sulpice-du-Tarn (1300-1320). Deux volets ont été sculptés postérieurement (sans doute au XIXe siècle), pour remplacer les précédents, aujourd'hui disparus. Ils sont illustrés par les figures de sainte Catherine (dans le volet gauche) et de saint Pierre (dans le volet droit). Les deux saints portent leurs attributs (palme et clé) et tiennent un livre ouvert. Le relief de ces personnages est plus plat que ceux de la partie centrale. Sainte Catherine est trop hanchée par rapport à la Vierge ; son vêtement bien ajusté et son manteau retenu par une cordelette sur la poitrine contrastent face aux vêtements simples de Marie et des anges. Ses cheveux sont traités en mèches lisses et sa coiffure ne suit donc pas la "mode" du XIVe siècle. Le visage de saint Pierre, beaucoup plus "classique", est surmonté, à droite, d'un écu orné d'une bande et de deux étoiles. (Ces éléments ne correspondent à aucune armoirie connue, selon M. Gras). Les feuilles des rampants sont assez fidèlement copiées. (Notice de Brigitte Maurice extraite de "Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon", Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983) ; Le cadre architectural est orné de feuilles rampantes au sommet, d'une rosette sur le fronton, il est fendillé au milieu de la partie supérieure. Les trous correspondant aux charnières rappellent l'ajout tardif de copies de plaquettes du XIXe, présentant l'une saint Pierre, l'autre sainte Catherine. Ces volets sont aujourd'hui conservés séparément. Des traces de polychromie sont visibles sur les personnages et sur les motifs architecturaux. Les personnages sont traités en très fort relief, presque en ronde-bosse. Les corps sont très présents sous les drapés, les tissus palpables, les postures dynamiques. La Vierge est couronnée par un ange jaillissant des nuées qui regarde face à lui, tête relevée, et sourit. Une partie de sa robe retombe en drapé à côté de la tête de Marie, ce qui souligne son relief. La Vierge porte l'enfant sur son bras droit et dans sa main gauche entre des doigts très long, un rouleau de parchemin. Elle a un visage ovale, la tête légèrement surdimensionnée par rapport au reste du corps. Le n ez long, les yeux en amandes, les mains un peu trop grande. Elle se tient en un fort contraposto, souligné par son manteau qui forme un pli en tablier. Le Christ s'accroche au voile de sa mère et tient un boule dans le creux de sa main. Il a les cheveux court traités en stries, le visage poupin. Deux anges encadrent la famille portant à deux mains un chandelier, ils s'appuient sur les montants du cadre, les genoux avancés, ce qui leur donne un fort déhanché. Leurs ailes sont sculptés à la surface de la plaquette, avec peu de relief et de manière sommaire. Les chevelures angéliques sont bouclées sur les tempes et ceintes d'un diadème de perles. Tous les sujets arborent un léger sourire ; De nombreux pointillés et lignes viennent rehausser l'ornementation: cols manches et bord de manteaux, soulignant les drapés. Le bas des vêtements des trois personnages debout s'appuie sur le bord inférieur de la plaquette, débordant presque du cadre ; en rapport avec : Anonyme parisien, Vierge glorieuse, Angers, Anonyme, Triptyque de la Dormition, Amiens, Anonyme parisien, Triptyque de St Sulpice du Tarn, Anonyme français, Scènes..., Londres
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