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Domaine
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sculpture ; médiéval ; croyances - coutumes
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Dénomination
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tombeau ; élément d'architecture ; fragment
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Titre
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Tombeau de Philippe le Hardi : Pied gauche de la statue gisante
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Auteur/exécutant
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WERVE Claus de (auteur)
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Précision auteur/exécutant
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WERVE : Haarlem, 1380 ; Dijon, 1439 ; nationalité : Anciens Pays-Bas
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Ecole
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Flandre
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Lieu création / utilisation
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France, Côte-d'Or, Dijon (lieu de création, lieu d'utilisation)
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Période création/exécution
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1er quart 15e siècle
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Millésime création/exécution
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1406 entre ; 1410 et
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Genèse
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oeuvre en rapport
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Historique
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L'identification de ce fragment de pied comme un vestige original du gisant de Philippe le Hardi a été établie par Pierre Quarré à partir de la provenance de l'objet : le collectionneur Louis-Bénigne Baudot, qui a eu entre les mains des pleurants, des éléments d'architecture et des fragments des gisants, mentionne en effet dans ses notes : "Je conserve encore [...] l'extrémité de l'un des pieds de la duchesse" (Dijon, BM, Fonds Baudot, ms 325 III, abbaye de Saint-Bénigne, f° 155 r°). Si mutilé soit-il, ce fragment admirablement travaillé laisse imaginer la qualité du gisant disparu. Le rendu de l'emboîtement des plaques métalliques de l'armure peut être comparé avec celui de la main de la statue de saint Georges de Claus Sluter. Le fragment est parfaitement concordant avec les dessins du XVIIIe siècle, qui montrent le duc revêtu d'une armure, que laisse visible, sur son côté gauche, l'ouverture du manteau. On sait en effet que le contrat traité entre Claus Sluter et Jean sans Peur, le 11 juillet 1404, précisait que "la représentation sera armée, ou en habit royal, selon qu'il jugera, suivant son agrément, le plus convenable". Sluter n'avait en fait pas choisi, et le duc portait à la fois armure et manteau, ce que les restaurateurs du XIXe siècle ignoraient, ne disposant que d'une gravure de Maisonneuve (dans Plancher, 1748, p. 204) qui montre le côté droit du duc. Joseph Moreau a donc restitué un manteau aux plis assez confus et des chaussures plutôt disproportionnées. Le fragment de pied est en marbre, ainsi que l'ont confirmé les analyses menées lors de l'étude préalable à la restauration des tombeaux, et non en albâtre comme on l'avait jusqu'alors écrit. Cette affirmation reposait sur le texte des comptes par lequel Sluter reconnaît, le 27 décembre 1392, avoir reçu de Christoffle de la Mer, marchand génois établi à Paris, livraison d'"une pierre d'alebastre que mon dit seigneur a fait prendre et acheter de luy, pour ycelle mener en Bourgongne pour faire une ymaige pour sa sépulture" (Drouot, 1932, n° 19). Le fait que le gisant original était en marbre a aussi pu être vérifié sur trois éléments d'origine qui ont été insérés dans la statue refaite par Joseph Moreau : les mains, ce qui était déjà connu (Quarré, 1942-1946), et les deux pans de draperie qui s'étalent de part et d'autre du corps du duc, ce qui n'avait pas été remarqué jusqu'ici (Baron et Jugie). En revanche, les anges, le casque et le lion, originaux, sont en albâtre. L'examen attentif des dessins anciens laisse apparaître une différence entre le gisant original et sa restitution du XIXe siècle. En effet, les draperies latérales du manteau descendaient plus bas que le corps du duc et entouraient le lion. Cela signifie que le premier gisant du duc était plus petit et qu'il disposait sur la dalle de marbre, sur toutes les faces, d'un espace dont la statuaire actuelle, qui vient bord à bord sur les petits côtés, ne rend pas compte. Cette remarque modifie quelque peu la reconstitution que l'on peut proposer de l'aspect d'origine du tombeau : le gisant était donc de taille réelle (environ 1,65 mètre), ce qui devait accentuer, avec ses rehauts de couleurs au naturel, l'impression de se trouver vraiment devant la dépouille mortelle du duc pendant la cérémonie des funérailles. (Notice de Sophie Jugie extraite de "L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419) ", Dijon : musée des beaux-arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005) ; Dans son article, P. Quarré affirme que ce pied provient de la statue de Philippe le Hardi. Il se réfère aux dessins du XVIIIe siècle, en particulier ceux de Gilquée. cf P. Quarré, " Deux fragments du tombeau de Philippe le Hardi", Dijon, 1951 ; voir aussi : Tombeau de Philippe le Hardi (CA 1416)
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Matériaux/techniques
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marbre, polychrome
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Description
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Marbre, traces de polychromie
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Dimensions
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Dimensions Hauteur : 10 cm ; Largeur : 10 cm ; Profondeur : 6.5 cm
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Inscriptions
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inscription
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Précision inscriptions
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inscription à l'encre, totalement effacée, qui indiquait l'origine du fragment
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Utilisation/destination
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pratique funéraire
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Sujet représenté
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figuration partielle (Philippe le Hardi, pied)
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Lieu de conservation
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Dijon ; musée des beaux-arts
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Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier
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Statut juridique
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propriété de la commune ; achat en vente publique ; Dijon ; musée des beaux-arts
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Date acquisition
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1894
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Anciennes appartenances
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Collection privée, Baudot Louis-Bénigne ; Collection privée, Baudot Henri ; Collection privée, Court Paul, (Acquis par héritage) ; Vente, 1894, Dijon, vente Henri Baudot, 14-24 novembre
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Numéro d'inventaire
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1096/1 ; 10 (Cat. sculptures 1960)
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Exposition
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La Chartreuse de Champmol, foyer d'art au temps des ducs Valois, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1960 (n° 25) Claus Sluter en Bourgogne : Mythe et représentations, Dijon : Musée des Beaux-arts, 19 septembre - 3 décembre 1990 (H.C.) L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419), Dijon : musée des beaux-arts, (28 mai - 15 septembre 2004), Cleveland : The Cleveland Museum of Art, (24 octobre 2004 - 9 janvier 2005) (n°81 pp. 225-226, reprod. p. 225)
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Bibliographie
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Quarré (Pierre), "Deux fragments du tombeau de Philippe le Hardi provenant de la collection Baudot : clef pendante et pied de Philippe le Hardi", Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte d'Or, T. XXII, 1940-1946 (1951); pp. 426-427 Quarré (Pierre), musée des beaux-arts de Dijon. Catalogue des sculptures. Palais des Etats de Bourgogne, Dijon, 1960 (n° 10) Baron (Françoise), Jugie (Sophie), Lafay (Benoît), Les Tombeaux des Ducs de Bourgogne. Création, destruction, restauration, Somogy Editions d'art, Paris, musée des beaux-arts de Dijon, Dijon, 2009 (Annexe 2, n° I p. 131, reprod.)
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Rédacteur
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Bardin Dominique ; Carneiro Laetitia
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Copyright notice
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© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017
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Crédits photographiques
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© Dijon, musée des beaux-arts
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Renseignements sur le musée
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01370018993
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