Description
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Argile, engobe clair et traces de peintures jaune et rouge. ; C'est à une scène de la vie quotidienne que nous convie cette petite figurine de terre cuite, haute seulement d'une dizaine de centimètres. Sur une planchette rectangulaire, vêtue d'une longue tunique serrée à la taille, le chiton, une femme se penche sur un mortier, sorte de petite tablette creuse, à rebords, reposant sur un haut support, dans laquelle elle pétrit de la pâte à l'aide d'un rouleau en bois. Très simple dans la forme générale, la statuette manifeste cependant une certaine recherche dans le détail : visage attentif penché vers le plan de travail, mais surtout finesse des touches de polychromie. Des traces de peinture jaune sont encore visibles sur le mortier et les sandales ; le galon rouge soulignant le col, les manches ou la ceinture, est également très bien conservé. Cette figurine, dont le corps a été modelé à main libre tandis que la tête a été moulée, appartient à l'ensemble des petites terres cuites qui, exhumées des maisons, des sanctuaires ou des tombes, nous sont parvenues par milliers. Manifestations de la piété populaire, elles sont autant d'ex-voto déposés dans les sanctuaires, d'offrandes faites aux morts ou d'ornements d'autels domestiques. La petite statuette du musée d'Amiens, par la couleur brun jaunâtre de son argile, par la vivacité de ses lignes et la verve créatrice qui l'anime, trouve une juste place dans la production tanagréenne de l'époque archaïque. La Béotie s'est en effet particulièrement illustrée à la fin du VIe siècle et au début du Ve siècle avant J.C, dans une série de sujets familiers, de scènes de la vie quotidienne où apparaissent musiciens, artisans et animaux.
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Bibliographie
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Noël Mahéo (dir.), "Les Collections archéologiques du musée de Picardie", Amiens, Trois Cailloux, Musée de Picardie, 1990, 331 p. (p. 82 et 83, n° 29 (notice de Sylvie Drivaud).)
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