Joconde - catalogue - dictionnaires
Joconde
Portail des collections
des musées de France
logo  catalogue - notice complète
  icone imprimer
Réponse n° 77
Domaine

mobilier ; ébénisterie

Dénomination

cabinet (portatif)

Appellation

cabinet à poser

Auteur/exécutant

manufacture indéterminée

Ecole

Flandre ; Anvers

Période création/exécution

1er quart 17e siècle

Millésime création/exécution

1610

Epoque/style/mouvement

style renaissance

Genèse

objet en rapport

Historique

Meuble d'apparat dérivé du coffre, muni de nombreux tiroirs pour le rangement d'objets précieux, ce genre de "cabinet à poser" semble être apparu tout d'abord en Espagne et en Italien, d'où il gagne, dans le courant du 16e siècle, toute l'Europe. Portatif grâce à ses poignées de métal, il peut être posé sur un support quelconque - table, coffre ou tréteaux - quand il est pourvu d'un abattant, il sert d'écritoire ; il peut également ouvrir par deux vantaux. A l'origine, meuble utilitaire, sobrement fabriqué dans un bois dur comme le chêne ou le hêtre, le poirier ou le cerisier, parfois clouté de cuir, il évolue à la fin du XVIème siècle vers une structure plus compliquée et une ornementation plus riche. La vogue des cabinets d'apparat va de pair avec le goût des grands seigneurs pour les objets rares ou curieux (médailles, camées, bijoux, émaux, ivoires, quelquefois coquillages), auxquels ils servent d'écrin précieux, leurs niches et tiroirs secrets pouvant dissimuler également des documents confidentiels.Le cabinet du musée appartient à un type de meuble de petites dimensions, facilement transportable, fermé par deux vantaux, décoré d'ébène et de fines plaquettes d'ivoire dessinées à l'encre noire. Bien que cette pièce de mobilier ait été souvent qualifiée de "lombarde", l'origine de l'iconographie du décor, lorsqu'elle a pu être retrouvée, montre en fait une inspiration de la gravure flamande des 16e et 17e siècles. Dans les toutes dernières années du 16e siècle, se fixent à Anvers les premiers "ébénistes" (au sens littéral du mot), qui créent cabinets et scribans en placage de bois précieux et exotiques, et les exportent vers toute l'Europe. Anvers, métropole marchande des Pays-Bas méridionaux, port spécialisé dans le négoce du luxe et des oeuvres d'art, avait su attirer ces artisans désireux de commercialiser un produit nouveau et de qualité, et qui bénéficiaient en outre du marché espagnol en pleine expansion. L'exemplaire du musée est caractéristique de cette fabrication anversoise. Les illustrateurs anversois avaient sans doute connaissance de "l'Iconologie" de Cesare Ripa, rééditée à Rome en 1603, augmentée de gravures qui peuvent avoir inspiré ces allégories. Un cabinet tout à fait semblable dans sa composition et son décor - mêmes paysages, mêmes ornements de fruits et de plumes, même type de personnages allégoriques dans une arcature - a été publié par Ria Fabri dans le catalogue de l'exposition "Meubles d'apparat des Pays-Bas méridionaux" (Bruxelles, 1989). Cette similitude, retrouvée également sur des meubles passés en vente publique, permet de penser que ces cabinets ont été produits en Flandre, sinon en série, du moins d'après un modèle et une somme iconographique très peu renouvelés d'une pièce à l'autre (J. du Pasquier)

Matériaux/techniques

bâti, sapin, noyer ; placage, ébène ; placage, gravé, ivoire ; bronze, textile

Description

Bâti de sapin, placage d'ébène et d'ivoire, bronze ; en forme de coffre, ouvrant à deux battants, sur quatre pieds boule griffus, muni de deux poignées latérales. Espace intérieur divisé par des tiroirs encadrant une niche fermée par une porte. Les vantaux fermés masquent totalement les rangées de tiroirs. L'ébène - en bandes étroites - encadre des plaquettes d'ivoire dessiné, carrées ou rectangulaires. La niche centrale n'est plus aujourd'hui qu'un espace cubique vide, dépourvu de son aménagement d'origine. En revanche, le "secret" est conservé sous la forme de trois petits tiroirs, transversaux et superposés, cachés derrière la niche, accessible par le fond des trois tiroirs de droite de la façade. Les boucles de tirage sont en anneaux ballants maintenus par des mufles de lion, comme les poignées latérales en bronze ciselé

Dimensions

H. 47 ; L. 61 ; Pr. 30

Utilisation/destination

meuble, rangement

Sujet représenté

figure (allégorie : femme : justice, balance, rouleau)
figure (allégorie : femme : géométrie : compas, globe)
ornementation (feuille d'acanthe, fruit, plume, échassier, fleur, tête : de profil)
scène (chasseur, pêcheur, paysan, cerf, cheval, soldat, lance, bouclier, épée, force, tête d'animal : lion) ; paysage

Précision sujet représenté

Le centre de chaque battant est occupé par une grande figure féminine aux attributs symboliques, inscrite dans un portique en plein cintre : celle de droite porte une balance et un parchemin roulé, celle de gauche, un compas et une sphère terrestre. Evocation, sans doute de deux vertus chères à l'esprit humaniste de la Renaissance, la Justice et la Géométrie. L'arc est souligné à la naissance et à la clef d'une feuille d'acanthe et de facettes simulant un relief. Des grappes de fruits et des plumes enroulées achèvent l'encadrement de ce motif central. Aux quatre angles de chacune des portes extérieures, des profils à l'antique, laurés ou casqués, rappellent un décor de médaille. Le reste de l'imagerie est d'un caractère naturaliste dans la pure tradition flamande : fleurs et échassiers sont placés symétriquement ; un couple de gens de qualité fait pendant à des mendiants ; des paysages allongés, à l'horizon très plat, sont animés de fabriques et de paysans, chasseurs ou pécheurs. Une note onirique est donnée par un cerf et un cheval aux dimensions irréelles, émergeant d'une butte sableuse. Le décor se poursuit selon la même composition sur la façade interne du meuble et au revers des volets. On retrouve les petits paysages sur le devant des tiroirs, entourés de moulures d'ébène ondées. Des frises de plumes forment un réseau qui souligne la division de la façade et sert d'encadRement aux trois compositions allégoriques, placées au milieu des vantaux et de la porte de la niche centrale : guerriers casqués, revêtus d'une armure, portant bouclier, lance ou épée, symbolisent une troisième vertu : la Force

Lieu de conservation

Bordeaux ; musée des arts décoratifs

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; legs ; Bordeaux ; musée des arts décoratifs

Date acquisition

1945

Anciennes appartenances

PERIE Georges, Bordeaux, 1945

Numéro d'inventaire

7791

Commentaires

état moyen

Bibliographie

VEDERE, Xavier, Musée des Arts décoratifs, Guide du visiteur, Bordeaux, 1965. (p. 15, n°26.) ; PASQUIER (du), Jacqueline," Mobilier bordelais et parisien, Bordeaux, Musée des arts décoratifs" Inventaire des collections publiques françaises, 41, R.M.N., Paris, 1997, 187p. (p. 26 à 30, n°5, repr.)

Copyright notice

© Bordeaux, musée des arts décoratifs, © Direction des musées de France, 2002

Crédits photographiques

© Lysiane Gauthier

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

Renseignements sur le musée

 

Contact musée

Site complémentaire

Site associé

 

00660000017

Notices :  

1   2   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78  

Lots de réponses :  


Requête :   ((1945) :APTN )
Relations :   Synonymes=1, Spécifiques=5, Génériques=0