Historique
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Pierre-Victor Olagnon, peintre de genre et de portraits, est déjà cité en 1834 par Charles Gabet dans son Dictionnaire des artistes de l'école française au XIXe siècle. Au cours de sa formation, au tout début du 19e siècle, il fréquente l'école des Beaux- Arts de Paris où il est l'élève du peintre néoclassique Regnault. Il devient ensuite professeur de dessin au Collège Impérial et à l'école publique de Mâcon. Entre 1810 et 1845, il expose régulièrement à Mâcon, dans le cadre de l'Académie, et à Paris au Salon. Cette feuille date du début de son séjour mâconnais. Dans un style encore très empreint du néoclassicisme de son maître, Olagnon livre une composition, presque une utopie, pour le tombeau idéal de Joseph Dombey (Mâcon, 1742 - Montserrat, 1794), naturaliste français, spécialiste des cactus - il a découvert l'araucaria -, envoyé par Turgot en 1775 observer la flore du Pérou et qui en rapporta un herbier encore conservé au Museum national d'histoire naturelle. Le dessin comprend donc un cénotaphe ovoïde reposant sur des pattes de lion, orné du dessin botanique d'une plante qu'il contribua à étudier du genre tourrettia, de la famille des bignonaceae, à proximité de livres, peut-être des herbiers, sous l'oeil vigilant d'un génie portant le flambeau du souvenir. Au premier plan, à droite, la nature morte sert autant à construire la composition qu'à rendre hommage à ce que Dombey apporta à la science. Jamais réalisé, le projet fait partie des premières oeuvres entrées dans les collections du tout jeune musée de Mâcon, en 1825, par le biais (selon Léonce Lex) d'un don de l'Académie qui l'avait reçu de l'artiste, sans doute à l'occasion d'une de ses expositions locales. Soulignons à ce sujet le rôle fondamental qu'a joué l'Académie dans la constitution d'un fonds d'oeuvres pour le musée municipal. Le musée conserve également, aujourd'hui, cinq tableaux d'Olagnon (inv. 880.1.56, 880.1.61, 997.6.7, A.829 bis et A.851 bis). CSM
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