Historique
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Gaston Marty débute comme apprenti à l'atelier de décors Artus et Lauriol du Grand Théâtre de Bordeaux, tout en suivant les cours du soir à l'Ecole des beaux-arts Il suit l'enseignement de Paul Quinsac, à L'Ecole des Beaux-arts de Bordeaux, Une bourse de la ville lui permet de poursuivre ses études à l'Ecole supérieure des Arts décoratifs de Paris, d'où il sort major de sa promotion. Il suit également, à Paris, les cours de Lucien Simon, à l'Ecole nationale des Beaux-arts de Paris. En 1933, il obtient une bourse de la Casa Vélasquez, Institut des Hautes Etudes Ibériques et passe deux années à Madrid en compagnie d'Armande, son épouse, qui poursuit quant à elle une carrière de sculpteur. A Madrid le couple retrouve l'architecte bordelais André Conte (1909-1992), élève de Jacques d'Welles et se lie d'amitié avec d'autres pensionnaires comme le sculpteur Jean-Pierre Giovanetti. Rentré en France, en 1936, Gaston Marty réalise différents travaux de décorations chez des particuliers. Il reçoit également la commande de la décoration de la verrière du Pavillon de Guyenne et de Gascogne de l'exposition internationale de 1937, oeuvre qui lui vaudra une médaille d'or. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier. Après on évasion, il revient à Bordeaux. La guerre finie, il crée des cartons de tapisseries qui seront tissées à Aubusson ainsi que des décors projetés pour le Grand Théâtre de Bordeaux. De 1944 à 1975, il enseigne à l'Ecole des beaux-arts et d'architecture de Bordeaux. Gaston Marty a exposé régulièrement, à Bordeaux, des paysages d'Espagne et du Pays basque, des natures mortes, des portraits. Il est d'abord sociétaire de l'association corporative des artistes peintres sculpteurs, architectes, graveurs de Bordeaux et de la Gironde et participe ainsi au Salon de l'Atelier en 1933-34. Puis adhère à l'association des artistes de Guyenne, et devient membre fondateur du Salon de L'Oeuvre, où il expose régulièrement jusqu'en 1945, aux côtés de Albert Bégaud, René Buthaud, Robert Charazac, Camille de Buzon, Maurice Sarthou, Jean Sauboa. En 1950, Gaston Marty avait offert au musée une peinture sur toile représentant une Maison basque (inv. Bx E 1795). Cette peinture exposée au musée en 1947, a été déposée à l'Hôtel de Police de Bordeaux, au début des années cinquante. En 1958, elle est localisée dans le bureau du chef de la Sûreté. Elle n'a pas été retrouvée lors du récolement de 1995. L'Autoportrait proposé en donation permettrait, en partie, de compenser cette perte. Gaston Marty prêtait à cette peinture tardive une véritable valeur testamentaire. On y retrouve résumée toute la variété de son oeuvre. On y retrouve toute la diversité des genres qu'il a abordés (portrait, paysage ibérique, nature morte). Cette peinture d'une veine étrange et dramatique évoque alors, de manière rétrospective et synthétique, l'ensemble de l'oeuvre. Elle ponctue l'ampleur de sa création d'une dernière touche et l'achève en accordant une égale importance au souvenir, à l'expérience du voyage, à la force d'un témoignage, la prise de recul, la réflexion, la qualité critique du point de vue qui n'ont cessé de nourrir sa démarche artistique. Marty s'attache ici à la valeur humaniste et didactique de son entreprise. Le réalisme poétique et la belle qualité expressive de sa peinture témoignent encore de la faculté de l'art à reconsidérer sans cesse le monde qui nous entoure. L'artiste substitue in fine la puissante originalité de sa création à l'image du monde tel qu'il est. Cet autoportrait ne déroge pas la tradition emblématique du genre en se voulant aussi une forme d'allégorie de la Peinture. (OLB)
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