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Réponse n° 104
Domaine

peinture

Dénomination

tableau ; pendant

Titre

Saint Georges terrassant le Dragon

Auteur/exécutant

VAN LOO Charles André (auteur)

Précision auteur/exécutant

VAN LOO : Nice, 1705 ; Paris, 1765 ; nationalité : Française

Ecole

France

Lieu création / utilisation

France, Côte-d'Or, Dijon (lieu d'utilisation)

Période création/exécution

2e quart 18e siècle

Millésime création/exécution

1741

Genèse

commande ; oeuvre en rapport

Historique

Ce tableau, ainsi que son pendant La Condamnation de saint Denis, fut commandé à Carle Van Loo en 1741, afin de remplacer deux tableaux du XVe siècle, honorant les mêmes saints, dans le choeur des frères de la Chartreuse de Champmol, aux environs de Dijon. Cette prestigieuse abbaye fut vendue à la Révolution et en grande partie détruite, après les saisies révolutionnaires qui permirent de conserver un grand nombre des oeuvres d'art qui s'y trouvaient. Comme il s'agit d'un tableau religieux, Van Loo se concentre ici sur la figure de saint Georges, représenté en cavalier, et non sur la figure de la princesse, chastement vêtue et visible, dans des tons pastels, au fond à droite, devant un paysage italianisant comportant des pins parasols et des cyprès. L'armure du saint et le cheval sont l'occasion pour le peintre de faire valoir son grand talent de coloriste dans le rendu des subtiles nuances de gris, rehaussées de quelques lumières bleues ou beiges pour les reflets, et contrastant avec les tons chauds de la draperie et de la peau de panthère. La position du cheval est presque identique à celle du saint Georges de Rubens, mais il paraît peu probable que Van Loo ait pu voir ce tableau, conservé dans les collections royales espagnoles depuis 1640 ; peut-être a-t-il pu en voir une copie ou s'est-il inspiré d'une gravure? Comme la plupart des peintres, Van Loo imagine un dragon constitué de membres appartenant à des animaux extrêmement différents, afin de le rendre à la fois réaliste et repoussant : une gueule et un corps de louve, des pattes de lion recouvertes d'écailles de poisson et terminées par des griffes qui ressemblent à des serres, des ailes poilues de chauve-souris, une queue de serpent : le dragon de Van Loo est ainsi un hideux mélange d'animaux vivant sur terre, dans les eaux et dans les airs. Historiquement, l'image trouve sa source dans les représentations symboliques de la conversion d'une région ou d'une ville (la jeune princesse) au christianisme par l'intermédiaire du saint, l'ancien paganisme étant symbolisé par le dragon. C'est seulement par la suite, pour expliquer des images que l'on ne comprenait plus, et par contamination iconographique avec le mythe de Persée, que s'est forgée la légende d'une princesse sauvée par le saint, comme la relate, la première, la Légende dorée de Jacques de Voragine (XIIIe siècle). (Notice de Matthieu Gilles extraite de "Mythes et légendes en Occident", Séoul, 2012) ; Pour moderniser le décor médiéval de la chartreuse de Champmol, nécropole des ducs de Bourgogne, plusieurs tableaux sont commandés au milieu du XVIIIe siècle à des peintres parisiens à la mode. En 1741, Carle Van Loo reçoit celle de deux toiles illustrant des épisodes de la vie de saint Georges et de saint Denis. Elles devaient remplacer le Retable de saint Denis par Henri Bellechose en 1416 (musée du Louvre) et le Retable de saint Georges, d'un anonyme bourguignon du milieu du XVe siècle, au musée. Avec leur magnifique cadre rocaille, ces deux oeuvres décoratives et plaisantes sont considérées à juste titre comme des chefs-d'oeuvre du rococo français. D'une virtuosité éclatante, d'une élégance purement formelle, elles illustrent cet art brillant et pittoresque du règne de Louis XV qualifié de "grand style". Contemporain de Natoire et de Jean-François de Troy, Van Loo, rival de Boucher, inaugure alors une prometteuse carrière officielle : formé à l'Académie de France à Rome et rentré à Paris en 1734, il est reçu académicien l'année suivante. Reconnu comme l'un des meilleurs peintres d'histoire de l'époque, Van Loo n'a que rarement accepté des commandes en province. C'est sans doute la présence de l'un de ses élèves à Champmol, Dom René Gardon, religieux à la chartreuse depuis 1733, qui l'a incité à participer à cette campagne de renouvellement du décor du monastère, témoignage du mépris du Siècle des Lumières pour l'art gothique. (Notice d'Hélène Meyer extraite de l'ouvrage "Le musée des Beaux-Arts de Dijon ", RMN, musée des beaux-arts de Dijon, Paris, 2002) ; voir aussi : La Condamnation de saint Denis (CA 384) Pendant

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

Dimensions Hauteur : 195 cm ; Largeur : 114 cm ; Hauteur (en cm) 195 ; Largeur (en cm) 114 ; Hauteur avec cadre (en cm) 212 ; Largeur avec cadre (en cm) 138

Inscriptions

signature

Précision inscriptions

signature, en bas à droite : Carle. Vanloo

Sujet représenté

scène historique (équestre cabré, couché sur le dos, cavalier, triomphe, armure, casque, saint Georges, dragon, femme, allégorie, lance, mise à mort, cheval, foi, assis, combat, sainte, auréole)
fond de paysage (rocher, maison, feuillu)

Lieu de conservation

Dijon ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; saisie révolutionnaire ; Dijon ; musée des beaux-arts

Date acquisition

1799

Anciennes appartenances

Propriété ecclésiastique, Chartreuse de Champmol, Dijon

Numéro d'inventaire

CA 385 ; 385 (Cat. 1883) ; 268 (Cat. peint. françaises 1968) ; Chartreuse n° 1 (Devosge)

Exposition

Paris et les ateliers provinciaux au 18e siècle, Bordeaux : Musée des Beaux-Arts, 1958 (n° 199)
La Chartreuse de Champmol, foyer d'art au temps des ducs Valois, Dijon : musée des beaux-arts, 1960 (n° 120)
Kunst des 18. Jahrhunderts aus Dijon, Mayence : Altertumsmuseum und Gemäldegalerie, 7 mai - 15 juin 1966 (n° 39)
Carle Van Loo, premier peintre du roi (1705 - 1765), Nice : Musée Chéret, 21 janvier - 13 mars 1977, Clermont-Ferrand : Musée Bargoin, 1er avril - 30 mai 1977, Nancy : musée des beaux-arts, 18 juin - 15 août 1977 (n° 81, repr.)
Mythes et légendes en Occident. Exposition du Musée du Louvre 2012, Séoul : Séoul Arts Center, 5 juin - 30 septembre 2012 (n° 99 pp. 248-249, repr. p. 248, Cat. 99 pp. 302-303)

Bibliographie

Notice des tableaux, statues, bustes, bas-reliefs, vases, bronzes, antiquités, dessins, estampes, etc. exposés au Musée de Dijon, Dijon : Frantin imp., 1818 (n°122 p.41)
Notice des objets d'arts exposés au Musée de Dijon, Dijon, Victor Lagier libraire, 1834 (n° 137)
Notice des objets d'arts exposés au Musée de Dijon et catalogue général de tous ceux qui dépendent de cet établissement, Dijon, Victor Lagier, 1842 (n° 162)
Notice des objets d'art exposés au Musée de Dijon, Dijon, Lamarche, 1860 (n° 206)
Catalogue historique et descriptif du Musée de Dijon. Peintures, sculptures, dessins, antiquités, Dijon, Rabutôt imp., 1869 (n° 230)
Clément de Ris (L.), Les Musées de province. Histoire et description, Paris, 1872 (2e éd.) (n°267 p.154)
Catalogue historique et descriptif du Musée de Dijon. Peintures - Sculptures - Dessins - Antiquités - Collection Trimolet, Dijon, 1883 (n°385)
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, Dijon, 1914 (1918 sur la couverture) (n°385 p.164)
Magnin (Jeanne), Picture in the Museum of Dijon, Dijon, 1914 (1915 sur la couverture) (n°385 p.164)
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933 (p.157-158)
Réau (L.), "Carle Van Loo", Archives de l'Art français, nouv. pér., tome XIX, 1938 (p.57, n°32)
Réau (Louis), Iconographie de l'Art chrétien, Paris, 1957 (t.III, 1ère partie, p.380 (n°267))
Vergnet-Ruiz (Jean) et Laclotte (Michel), Petits et grands musées de France : la peinture française des Primitifs à nos jours, Paris, 1962 (p. 74, 254)
Quarré (Pierre) et Geiger (Monique), musée des beaux-arts de Dijon. Catalogue des peintures françaises, Dijon, 1968 (n°268 pl.XXVIII)
Starcky (Emmanuel), Gras (Catherine) et Meyer (Hélène), Le musée des beaux-arts de Dijon, Paris, 1992 (Musées et Monuments de France, Fondation Paribas) (p.78, repr. et p. 79)
Gras (Catherine), Jugie (Sophie) et Meyer (Hélène), Le musée des beaux-arts de Dijon : guide des collections permanentes, Ville de Dijon, 2000 (p.32 repr.)
L'Art des collections : Bicentenaire du musée des beaux-arts de Dijon, Dijon : musée des beaux-arts, (16 juin - 9 octobre 2000), Imprimerie Nationale, 2000 (p.114 fig.1)
Starcky (Emmanuel), Barthélémy (Sophie), Cariel (Rémi) et al., Le musée des beaux-arts de Dijon, RMN, musée des beaux-arts de Dijon, Paris, 2002 (p. 76, repr.)
Jugie (Sophie), Le Retable de saint Georges, fiche de salle, musée des beaux-arts de Dijon, 2002 (français / anglais) (fig. 8)

Rédacteur

Sabine Marie-Anne ; Bardin Dominique

Copyright notice

© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017

Crédits photographiques

© Jay

 

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Requête :   ((Propriété ecclésiastique) :APTN )
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