ameublement ; ébénisterie

bureau (à cylindre)

4e quart 18e siècle

1780

En 1987, le Musée achète le bureau à cylindre surmonté d'une bibliothèque en bois d'acajou, d'époque Louis XVI et de production nantaise. Ce bureau était conservé dans la même famille depuis les années 1780, acheté par Pierre Jalaber (1715-après 1794) ou par son fils Pierre Joseph Jalaber (1746-1831), tous les deux notaires royaux apostoliques. Dans cette succession, le Musée du Château des Ducs de Bretagne a lui aussi acheté une pièce de mobilier nantais du XVIIIème siècle, l'armoire en acajou estampillée CH. GREGOIRE (987.58.1)

acajou, chêne, hêtre, résineux, bronze (doré), verre, sciage, placage, collé

Cette forme de bureau fut importée de Paris par des ébénistes venus de la capitale et installés à Nantes vers1770, qui fabriquaient, hors jurande des meubles revendus par des marchands-miroitiers ayant pignon sur rue. Le bureau est fait d'éléments montés qui se superposent. La partie basse comprend les pieds et la ceinture avec cinq tiroirs. Les montants, dans les axes des pieds, sont indépendants. Cet ensemble de support est monté de façon ordinaire avec des tenons et des mortaises chevillées ; comme nous le verrons pour les autres parties du meuble, les panneaux sont plaqués d'acajou assez fin, alors que les pièces de structure comme les montants et les pieds sont en bois d'acajou plein. Les tiroirs de la ceinture sont montés à queue d'aronde, le fond est à rainures et languettes. Ces tiroirs sont en chêne et acajou plaqué. Le coffre qui structure la partie inférieure est monté avec des queues d'arondes à l'arrière. Les entrées de serrures des tiroirs sont de forme ovale et en laiton. Le cylindre est fait d'un coffre totalement fermé avec, en façade, un quart de cylindre escamotable, qui permet d'accéder au bureau et au gradin intérieur. Le cylindre est fait de deux planches de résineux cintrées sur lesquelles est appliqué un placage d'acajou. Le fond de la partie du cylindre est en chêne. Le cylindre lui-même coulisse sur des chemins en noyer. La tablette de l'écritoire est coulissante dans des rainures latérales, et est montée avec un cadre à onglets et un panneau central qui reçoit le cuir. Les panneaux du fond sont en chêne et montés à rainures et languettes dans un cadre à tenons et mortaises chevillées. La bibliothèque et le gradin forment la partie haute de ce bureau à cylindre, et sont aussi montés avec des assemblages récurrents. Pour le fond les éléments de structure (montants et traverses) sont en noyer et les panneaux en chêne. La forme de ces panneaux est caractéristique des meubles anciens, les bords sont fins pour entrer dans une rainure et le centre en bombé. Les montants avant du meuble sont toujours en acajou, alors que les montants arrière sont en noyer teinté acajou (pour économiser le bois précieux). L'une des portes vitrées de la bibliothèque a encore son verre ancien vu les bulles d'air. Les vitres sont posées sur une feuillure et retenues par de petits clous, le tout est noyé dans une colle. Le chêne est utilisé principalement pour les panneaux de fond du meuble. L'âme du placage est en hêtre pour les façades de tiroirs. De plus l'utilisation de résineux pour le cylindre est justifiée, par la porosité du bois qui absorbe bien la colle, donc plus solide pour un placage. Le décor du meuble est aussi sobre que celui de l'autre bureau à cylindre conservé par le musée Dobrée (969.7.222). Les jeux de couleurs du bois sur les façades de tiroirs et le cylindre, l'opposition entre acajou et acajou flammé, sont du plus bel effet. La mouluration délimite les différentes parties du bureau. Ces parties sont également soulignées par des anneaux sur les montants latéraux. Les cannelures des montants suivent les courbes du cylindre. La bibliothèque est couronnée par une corniche à larmier. Le bureau est schématiquement encadré par des montants cannelés et de fines moulures, entre les montants, délimitent chaque partie. Le bureau est daté de la fin du dix-huitième siècle, vers 1780. Le dossier de restauration confirme cette date, suivant les constatations faites sur le montage du meuble. Ce meuble constitue un bon exemple de mobilier portuaire de la fin du dix-huitième siècle, la fabrication nantaise étant presque assurée, même si aucune marque de jurande ou estampille n'a pu être décelée. Ce meuble correspond tout à fait dans ces caractéristiques à un meuble de port. A Nantes, le bureau à cylindre est en vogue à la fin du dix-huitième siècle, avec des pieds en gaine et des montants latéraux cannelés, en acajou, pour certaines parties et le reste en placage épais. Le style Louis XVI, qui influence ses formes , a été beaucoup diffusé dans les grands centres urbains de la Province. Ce type de meuble est relativemen

Hauteur en cm 192 ; Largeur en cm 127 ; Epaisseur en cm 66

Nantes ; musée départemental Dobrée

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété du département ; achat ; Loire-Atlantique ; musée départemental Dobrée

1987

La famille Jalaber le possédait depuis sa fabrication (voir Dossier d'oeuvre) ; Ouisse Jean-Paul

987.9.1

Thomas Dobrée 1810-1895. Un homme, un musée, 1997, Nantes

Histoire et splendeurs d'un artisanat régional, Coop Breizh, 2009. (Histoire et splendeurs d'un artisanat régional, p. 71. Coop Breizh, 2009.)
Etions de l'Amateur, Paris, 1992
Nantes, 1984
Thomas Dobrée (1818-1895) un homme, un musée, 1997 (p.102, n° 147)
La collection de Mobilier du Musée Dobrée à Nantes : du XVIème siècle au milieu du XIXème siècle. Mémoire de Maîtrise, sous la direction de Mme Véronique MEYER, 2000-2002 (N° 29)pô

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