Précision auteur/exécutant
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MOREAU Mathurin (sculpteur) : Dijon, 1821 ; Paris, 1912 ; Mathurin Moreau commence par étudier à Dijon chez son père, le sculpteur Joseph Moreau ; il entre aux Beaux-Arts à Paris en 1841 ; il est élève de Ramey et de Dumont. Deuxième Grand Prix de Rome en 1842. A partir de 1848, il expose régulièrement au Salon, où il obtient toutes les récompenses. Il exécute de nombreuses figurines féminines dans le goût du 18e siècle, redécouvertes sous le Second Empire. A Paris, il travaille pour les églises Saint-Augustin, la Trinité, pour l'Opéra, les Tuileries, le Palais du Trocadéro, l'Hôtel de Ville, le Palais de Justice. De 1849 à 1879, il crée une centaine de modèles (statues, fontaines et objets décoratifs) pour la fonderie d'art du Val d'Osne (dont il sera l'un des administrateurs). Pape de l'art de série, son apport artistique et technique transforme la reproduction industrielle d'oeuvres éditées en série de grande qualité. Les oeuvres de Mathurin Moreau sont présentes dans le monde entier, en particulier en Amérique Latine. Parmi ses oeuvres : Monument de Pierre Joigneaux (1887 - marbre - Beaune), Monument du Président Carnot - Dijon, Marguerite d'Anjou (1901 - bronze - Angers), Statue de Gramme (bronze - cimetière du Père Lachaise, Paris), L'Océanie (fonte Durenne pour l'exposition universelle de 1878 au Trocadéro - statue aujourd'hui sur le parvis du Musée d'Orsay). oeuvres éditées en série par Thiriot et Gasne : Nymphe à la coquille et par Durenne : Enfant et La République ; Fonderies du Val d'Osne : Créé en 1836 par Jean, Pierre, Victor André (1890-1851), pour fabriquer du mobilier urbain et de la fonte décorative, le Val d'Osne devient rapidement la plus importante fonderie d'art de France. Sous l'appellation André, Barbezat, Fourment-Houille, puis Val d'Osne, cette société, dont le siège social est basé à Paris, poursuit un parcours industriel et artistique sans faute, émaillé des plus hautes récompenses à toutes les Expositions universelles du XIXe siècle et aux expositions internationales auxquelles elle participa, comme celle de Santiago du Chili en 1875. Les modèles de plus de 60 artistes célèbres comme Mathurin Moreau, Pradier, Jacquemart, Rouillard, Bartholdi, Carrier-Belleuse, Dubray, y sont reproduits en série pendant un siècle. Les catalogues édités entre 1840 et 1921 témoignent de la profusion et de l'évolution des modèles proposés : plus de 40 000 objets différents, incluant des statues, fontaines, vases, balcons, appuis de croisées, mobilier urbain et d'éclairage, monuments aux morts. Ce fonds est enrichi en 1878 par le rachat de celui de la fonderie d'art Ducel (Pocé-sur-Cisse). Il sera exploité par Durenne lors du rachat du Val d'Osne en 1931. Des commandes prestigieuses en fonte ou en bronze confortent la renommée du Val d'Osne, comme deux des quatre chevaux ailés du pont Alexandre III par Granet et Steiner, les fontaines Wallace par Lebourg, les entrées de métro Art nouveau de Guimard. Parmi les nombreux monuments emblématiques retrouvés dans le monde, en particulier en Amérique latine, on peut citer la statue équestre du général Belgrano par Carrier-Belleuse à Buenos Aires ou le monument de Bernardo O'Higgins, par Carrier-Belleuse, à Santiago du Chili. L'audacieuse politique commerciale du Val d'Osne lui fait prendre pied sur tous les continents. Ses oeuvres éditées en série sont présentes dans plus de 70 pays, constituant dans certaines villes des collections remarquables faisant l'objet de mesures conservatoires. Après avoir intégré GHM en 1968, lors de la fusion de Durenne et du Val d'Osne avec la Société générale de fonderie et la Compagnie des compteurs, le Val d'Osne, contrairement à Sommevoire et Wassy, n'est pas repris après le dépôt de bilan de GHM en 1986 et ferme définitivement ses portes la même année.
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