peinture ; médiéval

tableau

Fête champêtre à la cour de Philippe le Bon ; Jardin d'amour de Philippe le Bon (autre titre) ; Chasse à l'oiseau à la cour de Philippe le Bon (autre titre)

anonyme (auteur) ; anonyme (d'après)

France

17e siècle

copie ; oeuvre en rapport

Autres titres proposés : Jardin d'amour de Philippe le Bon / Chasse à l'oiseau à la cour de Philippe le Bon / Fête à l'occasion du mariage de Philippe le Bon et d'Isabelle de Portugal / Un jardin d'amour de Philippe le Bon au parc du Hesdin ; fête en l'honneur du mariage d'André de Toulongeon et Jacqueline de La Trémoille / Chasse à l'oiseau et cour d'amour ; Ecole française du 17e siècle d'après un original perdu du début du 15e siècle modifié au 16e siècle ; en rapport avec : XVe (d'après), Fête Philippe le Bon, Versailles, Maître de la Cité des Dames, Richard II, Maître de Boucicaut, Mariage de Philippe, Eyck, Philippe le Bon, Eyck, van, Le Fête des archers, Anvers

1er quart 15e siècle ; 16e siècle

peinture à l'huile, toile

Dimensions Hauteur : 161 cm ; Largeur : 117 cm ; Hauteur (en cm) 161 ; Largeur (en cm) 117 ; Hauteur avec cadre (en cm) 180.5 ; Largeur avec cadre (en cm) 136.5 ; Epaisseur du cadre (en cm) 7.5 ; Poids (en kg) 40

scène (mariage, Bourgogne duc de, fête champêtre, femme, homme, noblesse, faucon, chasse avec oiseau, château, chevalier, danse, musique, musicien, instrument de musique, trompette, serviteur, collation, cheval, chien) ;
paysage (Hesdin, parc, pré, village, rivière, cygne, verger, montagne) ; armoiries

Dans un pré parsemé de petits arbres, une assemblée de seigneurs et de dames, disposés en deux frises superposées, tous vêtus d'élégants costumes blancs, entourés de leurs serviteurs et de leurs chiens, s'adonne aux plaisirs de la chasse, de la danse, de la musique et de la collation champêtre. Derrière, une rivière, au milieu de laquelle se dresse un curieux bâtiment sur pilotis. Plus loin encore, le paysage se découpe en rochers fantastiques : la chasse s'y déroule à droite, tandis qu'à gauche, dans un village, on assiste à des allées et venues de petites silhouettes à pied ou à cheval. Des armoiries sont présentes par deux fois, ostensiblement, sur la bannière suspendue à la trompette et à la porte du bâtiment. Ce sont celles portées par Philippe le Bon après le 4 octobre 1430, date à laquelle il hérite du Brabant et du Limbourg. Mais l'absence de collier de la Toison implique une date antérieure au 3 décembre 1431, où le port du collier fut rendu obligatoire. A la marge droite du tableau, un personnage, le seul vêtu de rouge, correspond au fou de Philippe le Bon reproduit dans un recueil de portraits du XVIe siècle. Philippe le Bon serait l'homme accoudé à la table ; la duchesse, Bonne d'Artois ou Isabelle de Portugal, serait, à gauche de la table, la dame posant sa main sur l'épaule d'une autre jeune femme. Image de la vie à la cour de Bourgogne, où la chasse, la musique et la danse, mais aussi l'élégance vestimentaire et les armoiries, sont à l'honneur, le tableau a connu diverses interprétations plus précises : une cérémonie à Sluys, le port de Bruges, lors du mariage d'Isabelle de Portugal et de Philippe le Bon en janvier 1430 ; une fête à l'occasion du mariage en juin 1431 de deux courtisans, André de Toulongeon et Jacqueline de La Trémoille, au château du Hesdin en Artois, dans le parc duquel se trouvait une « Loge sur l'eau », bâtie sur pilotis sur la Ternoise ; ou encore, si le duc est Jean sans Peur et la duchesse Marguerite de Bavière, une évocation du mariage de leur fille Marie avec Adolphe de Clèves en 1415. La prudence doit rester de mise dans l'interprétation de cette scène, car nous ne la connaissons que par deux versions, l'une datée au XVIe siècle (musée du château de Versailles), l'autre du XVIIe siècle (musée des beaux-arts de Dijon). La partie où évoluent les personnages, si l'on en juge par les costumes, évoque le début du XVe siècle : c'est alors que sont à la mode, à la cour de Berry comme à celle de Bourgogne, mais aussi dans les cours princières des Pays-Bas et des pays rhénans, coiffures à l'écuelle, pourpoints courts, robes et houppelandes, chaperons et coiffes, et surtout manches déchiquetées et grands colliers en sautoir. Notons ici qu'il est peu probable que la couleur blanche désigne un mariage : au Moyen Age, il n'y a pas de costume distinct ni de couleur spécifique pour cette cérémonie. D'autre part, le traitement de la perspective comme vue à vol d'oiseau, avec un horizon très relevé, l'incohérence des proportions entre les arbres et les personnages, la juxtaposition et la superposition de ces mêmes personnages, trahissent un artiste proche d'enlumineurs parisiens des années 1410-1415, tels que le Maître de la Cité des Dames ou le Maître de Boucicaut, à qui est emprunté le procédé des arbres aux troncs coupés qui laissent visibles les plans successifs. Dans la partie supérieure, en revanche, les rochers comme le village sont caractéristiques de l'école des Pays-Bas du Sud du XVIe siècle. Les armoiries ont donc pu être ajoutées ou modifiées lors de la transformation de la composition au XVIe siècle, comme l'a été le paysage. Or, on pense avoir trouvé trace de la composition au XVIe siècle : une description de 1582 du château du Pardo près de Madrid, construit par Charles Quint de 1543 à 1549, mentionne « ...un panneau de bois peint où se voit figuré le grand duc de Bourgogne Charles qui va à la chasse avec la duchesse, ses dames et ses chevaliers, tous vêtus de blanc, portant d'é tranges costumes et ornements à la mode de ces pays-là ». Ce tableau a probablement disparu dans l'incendie du château en 1604. Une évocation de l'aïeul de l'Empereur pouvait s'insérer logiquement dans le programme de célébration dynastique du château. Dans ce cas, il témoignerait de la persistance du souvenir de la cour de Bourgogne comme référence emblématique de la vie aristocratique à la fin du Moyen Age. (Notice de Sophie Jugie, 1999) ; Les armoiries représentées par deux fois sont celles portées par Philippe le Bon en 1430-1431 : cette assemblée de seigneurs et de dames, disposés en deux frises superposées, tous vêtus d'élégants costumes blancs, entourés de leurs serviteurs et de leurs chiens, s'adonnant aux plaisirs de la chasse, de la danse, de la musique et de la collation champêtre, offrirait donc une image emblématique de la vie à la cour de Bourgogne. Philippe le Bon serait l'homme accoudé à la table ; la duchesse serait, à gauche de la table, la dame posant sa main sur l'épaule d'une autre jeune femme. Parfois aussi interprétée comme la commémoration de mariages précis, dans le parc du château de Hesdin, cette composition présente à la fois, dans la description des costumes et le traitement de la perspective, des traits caractéristiques du début du XVe siècle, tandis que dans la partie supérieure, les rochers comme le village rappellent l'école des Pays-Bas du Sud du XVIe siècle. On pense avoir trouvé trace de la composition au XVIe siècle : une description de 1582 du château du Pardo près de Madrid, construit par Charles Quint de 1543 à 1549, mentionne « ...un panneau de bois peint où se voit figuré le grand duc de Bourgogne Charles qui va à la chasse avec la duchesse, ses dames et ses chevaliers, tous vêtus de blanc, portant d'étranges costumes et ornements à la mode de ces pays-là ». La réutilisation d'une image du début du XVe - enluminure, tapisserie, peinture murale ? - avec l'ajout d'armoiries un peu postérieures et un complément de paysage, pourrait s'expliquer par la nécessité d'évoquer l'aïeul de l'empereur dans le programme de célébration dynastique du château. Dans ce cas, elle témoignerait de la persistance du souvenir de la cour de Bourgogne comme référence emblématique de la vie aristocratique à la fin du Moyen Age. Deux propositions de notices de SJ pour l'exposition A la recherche de la Toison d'Or, Valence, 2006 (c'est le tableau de Versailles qui était prêté). ; La présente étude de paysage veille à préciser la localisation, à identifier le type de lieu et la scène représentée. L'optique suivie est centrée sur les interactions nature-société et aborde les différents environnements représentés c'est-à-dire les milieux physique, humide et ouvertet les relations entre l'homme et la végétation d'une part et l'animal d'autre part. En respectant la topographie dépeinte, la scène pourrait s'insérer dans la vallée de la Ternoise en regardant vers l'ouest , et en admettant que l'artiste ait volontairement escamoté la muraille du parc à gibier médiéval d'Hesdin dans sa composition et que le village de Grigny était visible depuis son site d'observation. En outre les montagnes aux rochers bien découpés du dernier plan sont un ajout du XVIe siècle qui contribue à rythmer l'espace à l'aide de la perspective. Les milieux humides - eaux courantes et stagnantes occupent une vanne intermédiaire de la toile qui permet la liaison entre les plans. Des roseaux ourlent cette zone humide peuplée d'oiseaux aquatiques et garnie de bâtiments sur pilotis. Les archives mentionnent un "pavillon du marès" dans la partie nord du parc à gibier dès le début du XIVe siècle qui a pu servir de référence. Toutefois, ladite architecture de palafittes n'est pas unique en son genre : on la retrouve par exemple jouxtant un site fortifié à l'arrière-plan d'une Visitation du Maître M.S conservée à Budapest. Les milieux ouverts dominent avec des près en herbe et des arbres. C'est un verger dont les fruits (cerises, pommes, poires) sont es thétiquement disposés sur la table, au centre. La végétation affiche seulement de multiples absences (fleurs, saule). L'artiste a dû "déboiser" son oeuvre afin que la disposition des houppiers ne masque pas les personnages, tout en rythmant les plans. Le lapin, les cervidés sont oubliés ainsi que les animaux de ménagerie , fussent-ils exotiques (buffles et chameaux de Phillipe le Hardi) . Les auxiliaires de chasse (chevaux et chiens) sont les seuls mammifères présents. Insistons sur l'importance du personnage central, qui se trouve renforcée par la présence à ses pies du plus gros chien et sur son gant du gros oiseau de proie sans chaperon d'ailleurs. Dans le cadre des relations entre l'homme et l'animal , seule la chasse au vol d'oiseaux aquatiques intéresse l'oeuvre (cygnes , canards, absence du héron), quoique la copie de Dijon escamote la scène de capture d'un cygne ce qui oblitère d'autant la lecture; elle est néamoins présente sur la copie de Versailles. (Notice de François Duceppe-Lamarre extraite du catalogue de l'exposition "L'art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419)", Dijon : Musée des Beaux-Arts, (28 mai - 15 septembre 2004), Cleveland : The Cleveland Museum of Art, (24 octobre 2004 - 9 janvier 2005))

Etat fragile

Dijon ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de l'Etat ; achat ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

1951 entrée matérielle

Collection privée, Despaux, 1844 ; Collection publique, Versailles, Musée national du Château, 1844

3981 ; MV 4021 (Versailles)

dépôt ; Dijon ; musée des beaux-arts

1951

La Musique dans l'art ancien au musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1965 (n°45)
Chasse et nature, Dijon : Foire de printemps, 1978 (sans catalogue)
Le Roi René en son temps, Aix en Provence : Musée Granet, 1981 (n° A 45)
Fête champêtre à la cour de Philippe le Bon. A propos d'une restauration, Dijon, musée des beaux-arts, 1998
Jardin. Archétype. Symbole. Rêve, Varsovie, Château Royal, 1998 - 1999 (n°16)
L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419), Dijon : musée des beaux-arts, (28 mai - 15 septembre 2004), Cleveland : The Cleveland Museum of Art, (24 octobre 2004 - 9 janvier 2005) (n°60, fig.1 p. 136)
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Jugie Sophie ; Bardin Dominique

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