Réponse n° 8
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Domaine
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estampe
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Titre
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Archambault égorgeant son neveu
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Auteur/exécutant
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ALDEGREVER Heinrich (dessinateur, graveur)
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Précision auteur/exécutant
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Paderborn (?), 1502 ; Soest, vers 1558
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Ecole
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Allemagne
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Période création/exécution
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3e quart 16e siècle
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Millésime création/exécution
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1553
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Historique
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Dans la gravure datée de 1553, Aldegrever aborde un sujet peu courant dans les arts graphiques, celui d'une sentence de justice appliquée sans appel et donnée pour l'exemple. L'inscription latine sur le cartel à la tête du lit, évoque le meurtre qu'un père, en guise de punition, commet sur son propre fils, à seule fin de lui éviter une mort plus sordide. L'objet du litige n'est guère expliqué. Bartsch, ainsi que Hollstein, propose d'interpréter la scène comme l'illustration d'un règlement de compte entre Archambault, ancêtre de légende de la famille des Bourbon, et son neveu, coupable de viol. L'homme au buste dénudé, se penche hors du lit pour égorger le jeune homme tombé à la renverse sous la violence du choc. De la même année date la gravure Titus Manlius ordonnant l'exécution de son fils (B. 72), considérée comme le pendant de celle évoquée ici. Aldegrever s'est inspiré pour cette deuxième représentation d'une estampe sur le même sujet que Georg Pencz avait réalisée en 1535. L'intérêt d'Aldegrever pour un thème si rare dans l'estampe, a vraisemblablement été induit par la découverte de l'oeuvre de Rogier van der Weyden, lors d'un voyage dans les Flandres. Un siècle plus tôt, en effet, Rogier van der Weyden avait peint sur quatre panneaux des Exemples de justice, célébrant l'équité de Trajan et celle d'Archambault. L'ensemble était visible à l'hôtel de ville de Bruges jusqu'à l'incendie de 1695. Erwin Panofsky en a reconstitué l'organisation précise, dans son ouvrage, de 1953, consacré aux Primitifs flamands (Panofsky, Erwin, .Early Netherlandish Painting, 1953, édition française, Hazan, 1992, pp. 393, 438-439, 454, 458). Une copie libre réalisée d'après Rogier van der Weyden, se voit sur une tapisserie conservée à Berne, au Bernisches Historisches Museum, qui permet aujourd'hui d'en avoir quelque idée. Aldegrever s'est par ailleurs inspiré de la gravure de 1524 de Lucas de Leyde, pour représenter le neveu égorgé dans une posture semblable à celle d'Abel quand Caïn le frappe à mort (B. VII, 13). En accord avec la violence de la scène évoquée, Aldegrever adopte ici un trait remarquablement incisif, mais diversifié selon le rendu de la matière qu'il veut obtenir. La blancheur de l'oreiller bien gonflé, vient en contrepoint du tissu d'aspect rêche suspendu à côté du lit et surtout des plis du drap, proches de la texture du papier glacé. Le costume du jeune homme, minutieusement détaillé, permet de se faire une idée précise du port vestimentaire de l'époque. La tendance d'Aldegrever à adapter un traitement graphique différencié, en fonction de l'effet tactile souhaité, se trouve être une des caractéristiques de ses gravures les plus maniéristes.
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Matériaux/techniques
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papier, burin
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Description
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Gravure au burin sur papier
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Dimensions
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Hauteur hors tout en cm 10.8 ; Largeur hors tout en cm 7.7 ; Hauteur en cm 10.8 ; Largeur en cm 7.7
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Inscriptions
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monogramme ; date ; inscription concernant la représentation
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Précision inscriptions
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monogramme, en bas à gauche : sur une tablette Signé du monogramme et daté 1553 sur une tablette en bas à g. Inscription latine sur une tablette suspendue à la tête du lit : Pater, nepus suam mortem, filius / de generãs, male periret, eum / obtruncauit. [Afin d'éviter à son rejeton de fils dégénéré, de périr de male mort, un père l'a égorgé de sa propre main] Rogné au trait carré. Au centre, usure de la gravure sur une ligne horizontale Au verso, annotation au crayon presque effacée, B 73. ; date, devant en bas à gauche ; inscription concernant la représentation, devant en bas à gauche : en latin sur une tablette en bas à gauche : PAter, nepus suam mortem, filius/ de generas, male peritet, eum/ obtruncauit, traduction : Afin d'éviter à son rejeton de fils dégénéré de périr de male mort, un père l'a égorgé de sa propre main
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Sujet représenté
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scène historique (Archambault, magistrat, sentence, meurtre, homme, poignard, allongé, lit)
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Lieu de conservation
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Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins
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Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
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Statut juridique
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propriété de la commune ; ancien fonds ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins
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Date acquisition
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date d'acquisition inconnue
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Numéro d'inventaire
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77.002.0.9 ; 77.R.2011.0220 (N° récolement)
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Exposition
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STRASBOURG, Les dieux comme les hommes, 2003
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Bibliographie
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Cat expo STRASBOURG Les Dieux comme les ho. 2003 (p. 113 B. 73 B. /H. /TIB 73 JOUBERT, Caroline, cat. de l'exposition " La Gravure allemande à la Renaissance ", Caen, Musée des Beaux-Arts, 27 novembre 1999-28 février 2000, pp. 36-37, ill. ) JOUBERT, Catherine (dir.) La gravure allemande à la Renaissance, Caen, Musée des Beaux-Arts, 1999 (p. 36-37) The Illustrated Bartsch, 1978- (n°73 ) HOLLSTEIN F.W.H., German Engravings, Etchings and Woodcuts ca 1400-1700, I-XL, Amsterdam, 1954-1995 (n°73) Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (n°73)
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Rédacteur
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SIFFER Florian
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Copyright notice
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© Strasbourg, cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2014
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Crédits photographiques
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© Mathieu Bertola, Service photographique des Musées de Strasbourg
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Renseignements sur le musée
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00130101293
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