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Réponse n° 24
Domaine

estampe

Titre

Sept chevaux sauvages dans une forêt

Auteur/exécutant

BALDUNG Grien Hans (graveur)

Précision auteur/exécutant

BALDUNG : Schwäbisch Gmünd, 1484 ; Strasbourg, 1545

Ecole

Allemagne

Période création/exécution

2e quart 16e siècle

Millésime création/exécution

1534

Genèse

objet en rapport

Historique

Les chevaux de Hans Baldung Grien Mende 77-79 Dans cette suite de bois gravés, sans précédent dans la peinture, Hans Baldung Grien aborde sous trois angles différents le comportement frénétique de chevaux sauvages dans une forêt, notamment lors de diverses phases d'accouplement. Ainsi, la première planche représente sept chevaux libres, sans harnais ni selle, offrant l'image d'une mêlée confuse entre l'étalon central et le reste des équidés. Les deux bois suivants illustrent de manière explicite leurs tentatives d'approche, entre rut et ruade. Baldung, ayant vraisemblablement répondu à une commande de dessins anatomiques, s'est aidé de croquis pris sur le vif. Ceux réalisés à la pointe d'argent et conservés aujourd'hui à Karlsruhe (Koch 195-199) peuvent difficilement être considérés comme des études préparatoires, voire contemporaines des gravures. L'on imagine mal que de telles études soient à la base de figures équines rendues avec un tel réalisme. L'intérêt de l'artiste pour les luttes de chevaux est déjà décelable vers 1515, puisqu'il avait apporté sa contribution à la décoration des marges d'un livre de prières pour Maximilien Ier, en mettant en scène ces animaux. Ainsi, le Combat de chevaux sauvages (Koch 51) représente un groupe de trois chevaux en pleine dispute, tandis qu'une quatrième monture porte un enfant, sous le regard d'un putto ailé, témoin de la scène. Dans le dessin, l'effet produit est beaucoup plus fade que dans la série des bois, car les têtes de chevaux sont esquissées sans grande précision à la plume. Plus tard, en 1531, Baldung va poursuivre ce travail à la plume, en dessinant Quatre étalons se querellant (Koch 131). Les similitudes entre les dessins et les gravures sont d'ordre général. Dans la série qui nous intéresse, c'est pourtant le graphisme, proche d'un dessin spontané à la plume, qui crée la sensation de mouvement violent propre à chaque tableau. Les chevaux, pris individuellement, sont cernés par un trait de contour, tandis que de petites hachures parallèles suggérant le modelé de leur corps, et en particulier de leur croupe, délimitent avec netteté les zones d'ombre et de lumière des montures. Même le parterre herbeux de la forêt participe de l'effet dramatique : les traits se multiplient entre le premier plan et le fond tout obscurci qui souligne le côté impénétrable des lieux. L'interprétation globale de la série est allée longtemps dans le sens que lui avait donné Carl Koch, soit " la passion amoureuse et l'amertume amoureuse de [toutes] les créatures ". Dans la deuxième gravure, la présence au loin à gauche d'un observateur vêtu à la mode de l'époque indique que le sujet de la composition ne relève ni de l'histoire ni de la mythologie classique ; et le singe tenant la tablette munie de la signature de Baldung suggère que l'intérêt de la représentation dépasse le simple rendu réaliste d'une horde de chevaux sauvages dans une forêt septentrionale. Utilisé à des fins symboliques très variées, le singe, en effet, placé de surcroît sous le sexe en érection de l'étalon, devient ici une allégorie de la puissance sexuelle. Il est d'ailleurs souvent associé, comme le cheval, au tempérament sanguin. Depuis l'Antiquité, les équidés, mâles et femelles, sont reconnus pour leurs appétits sexuels. Baldung, au travers des yeux exorbités des montures, de leurs expressions d'angoisse, traduit avec une rare intensité la frénésie de ces animaux sauvages, apparemment libres, mais enfermés dans une forêt obscure et livrés au quotidien à la violence de leur sexualité. Les trois gravures offrent aussi une lecture de la condition humaine, puisque la présence dans la deuxième planche d'un singe, symbolisant la Chute, se trouve être une allusion à l'incapacité de l'homme, ou de l'animal à résister au désir sexuel. Simple constat, sans jugement moral de la part de Baldung. Décrivant la puissance sexuelle comme quelque chose d'imparable, l'artiste propose un point de vue sombre, à relier vraisemblablement à l'apparition, dans la deuxième gravure, d'un élan, traditionnellement représentatif de l'humeur mélancolique. Dans cette suite, le bois intitulé Sept chevaux sauvages dans une forêt (cat. 96 et 97) provient de la collection du Strasbourgeois Ferdinand Reiber et a été acquis en 1896 au lendemain de sa mort, lors de la mise en vente de son riche fonds d'alsatiques (cat. Reiber 1896, p. 284, no 4556), qui va véritablement signer l'envol du Cabinet des Estampes et des Dessins. Aussi cette estampe est-elle considérée comme faisant partie des oeuvres fondatrices du musée. (Anny Claire Haus) ; voir aussi : Sept Chevaux sauvages dans une forêt (77.985.7.2)

Matériaux/techniques

papier (filigrané)

Description

gravure sur bois

Dimensions

Hauteur de l'oeuvre en cm 21.1 ; Largeur de l'oeuvre en cm 31.5 ; Hauteur de la feuille en cm 21.6 ; Largeur de la feuille en cm 31.9

Inscriptions

signature, date ; inscription

Précision inscriptions

inscription manuscrite, Derrière : au crayon : B 56 ; 921 ; 56.

Sujet représenté

représentation animalière (cheval, forêt)

Lieu de conservation

Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; ancien fonds ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Date acquisition

date d'acquisition inconnue

Anciennes appartenances

Collection privée, REIBER Ferdinand, (Ancienne collection Ferdinand Reiber, n°4556)

Numéro d'inventaire

77.005.0.93 ; 4556 (Cat. REIBER) ; 77.R.2009.0097 (N° récolement)

Exposition

OLDENBURG, Horst Janssen als Angeber, 2012
STRASBOURG, Attraits subtils, 2007-2008 (Palais Rohan, galerie Heitz)

Bibliographie

Horst Janssen als Angeber (p. 93)
cat. expo STRASBOURG, Attraits subtils, 2008 (p. 163)
MENDE, Matthias, Hans Baldung Grien, 1978 (n°77)
Ferdinand REIBER, Catalogue de la collection d'Alsatiques (estampes et livres) Strasbourg 1896 (p. 284, no 4556.)
MEYER J., Allgemeines Künstler-Lexikon, 3 vol., Leipzig, 1872-1885 (n°141)
Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (T.I, p.321, n° 56)

Copyright notice

© Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2013

Crédits photographiques

© BERTOLA

 

Renseignements sur le musée

 

00130065590

Notices :  

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Requête :   ((BALDUNG Grien Hans) :AUTR )
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