Précision inscriptions
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recto : Ce 19 juillet à Moissac / Jeudi 17 Octobre / Cher Mensche / Depuis que j'ai reçu votre dernière lettre, / quelques heures avant mon départ de Versailles / que d'événements se sont passés ! / J'espère que vous êtes restés dans votre / pays et que cette lettre vous trouvera en bonne / santé ainsi que votre femme. / De mon côté je n'ai pas heureusement / de mauvaises nouvelles à vous annoncer. / Ma femme a quitté Paris à la dernière / minute et après un voyage de huit jours, souffrant / la faim, la soif et le froid, encaissant même les / bombardements sur la route, à (sic) réussi à reoindre / saine et sauve, ma mère en Auvergne. / Nous avons reçu il y a quelques jours / des nouvelles de mon frère, il est en bonne santé / mais prisonnier en Allemagne. Malgré tout / cette nouvelle fut un soulagement, car on / commençait à craindre le pire. Il est en bonne / santé, c'est le principal, la libération n'étant / verso : qu'une question de temps. / Pour moi, je me replie à Moissac, sur / les bords du Tarn, dans le Tarn-et-Garonne. / C'est là que j'attends la libération, peut-être / dans 48 heures, peut-être dans 48 jours, je n'en sais / rien, mais probablement entre les deux. / Je n'ai directement aucune nouvelles de / Paris ; Paul Duchaux et Marcel étant partis également / se réfugier en Auvergne. Ils ne savent pas non / plus quand ils pourront rentrer. / Enfin j'espère que sous peu tout va se / rétablir et que chacun pourra retrouver son "chez soi" / et reprendre ses petites habitudes et son travail. / A bientôt de vos bonnes nouvelles et dans / l'espérance de vous revoir bientôt. Je vous serre / cordialement la main. / (signature) / Serjent P. Brejou / Section d'Etudes du Matériel de Génie / Moissac / Tarn et Garonne
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Copyright notice
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© Nuits-Saint-Georges, musée municipal, 2009, © Service des musées de France, 2015
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