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Historique
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Président au Parlement de Bourgogne, Jean Bouhier (1673 - 1746) a souvent été confondu avec son cousin Antoine-Bernard Bouhier de Lantenay, conseiller au Parlement par lettres de 1692 et entré effectivement en fonction en 1693. Le Musée de Dijon conserve le portrait de ce dernier (inv. CA 358) où il a figuré jusqu'ici, mais à tort, sous le nom de Largillière ; l'oeuvre doit être rendue à coup sûr à Hyacinthe Rigaud selon G. de Lastic Saint-Jal (communication écrite, 1973). Fils aîné de Bénigne Bouhier, Jean IV Bouhier va, en 1689, étudier le droit à Paris, puis à Orléans, pendant trois ans. Son père lui achète alors sa charge en 1727, date à laquelle il est élu membre de l'Académie française, où Voltaire lui succèdera. Marié en 1702 à Jeanne Bourru, veuve de M. Boucher, conseiller au Parlement de Paris, il devient veuf, et se remarie en 1717 à la chapelle du château de Lantenay avec Marie-Claude Bouhier, la fille de son cousin Antoine-Bernard. Une gravure de Jean-Louis Daudet, graveur à Lyon de 1722 à 1744, datée "Lugduni 1732", et qui porte l'inscription "Largillierre pinxit", reproduit le portrait exécuté par le peintre alors que le président venait d'être nommé dans sa charge. Il est figuré en buste, dans un ovale entouré d'un cadre où l'on peut lire les mots : JOAN BOUHIER IN SENAT. DIVION. PRAESES INFUL. ANN. MDCCIV.AET. XXI.ACADEM. GALL. SOC. ; un génie désigne ses armoiries, d'azur au boeuf d'or, tandis que ses célèbres collections sont évoquées à gauche par des empreintes de pierres gravées, et des bustes et des statuettes du côté droit. Bénigne Bouhier avait en effet chargé son fils aîné du soin de la bibliothèque familiale, fondée au XVIe siècle et continuellement enrichie depuis. D'après A. Ronsin, qui lui a consacré une étude approfondie (1971), elle comptait plusieurs dizaines de milliers de volumes, et Jean Bouhier ne cessa de la développer. A la partie inférieure de la gravure sont inscrits sur le socle qui supporte le tout deux vers latins de Bernard de La Monnoye (Dijon, 1641 - Paris, 1728), à la louange du président, son ami. Avocat au Parlement en 1662, poète et philologue surtout connu pour ses "Noëls bourguignons" publiés en 1700 et 1701, il fut élu à l'Académie française en 1713. Selon les indications reçues de la famille dijonnaise qui possédait jusqu'ici le tableau, l'oeuvre provient de la succession d'Aimé Dumay, fils de Jacques Dumay, conseiller à la cour impériale en 1834, décédé en 1859, et frère de Victor Dumay, maire de Dijon. Doit-on reconnaître l'original peint par Largillière dans cette peinture, identique à l'effigie reproduite par Daudet et gravée dans le même sens ? L'inscription, à gauche, paraît rajoutée tardivement. La toile, autrefois pliée pour être adaptée à un cadre ovale, en conserve des marques, ce qui nuit à l'aspect du tableau dont la qualité n'est pas égale en toutes ses parties. Sans doute faut-il mettre au compte de l'usure le manque d'accent du vêtement, inférieur au visage. Pour G. de Lastic Saint-Jal, qui connaît le portrait par la photographie, la peinture doit être sans hésitation donnée à Largillière lui-même, dont l'abondante production ne se maintient pas toujours au niveau le plus élevé. (communication orale, 1980). En 1966 était acquise une faible copie de la même composition (inv. 4700), peinte dans le même sens, et augmentée à la partie inférieure d'une bande horizontale où l'on a ajouté la main gauche du personnage sortant de la manche à large revers, et à droite, une inscription. En haut à gauche figure le boeuf héraldique des Bouhier. (Notice de Marguerite Guillaume extraite du catalogue « Acquisitions récentes 1975 - 1980 », Dijon : musée des beaux-arts, 14 janvier - 9 mars 1981) ; Conseiller de 1693 à 1704, Président au Parlement de Bourgogne de 1704 à 1727, année de son entrée à l'Académie française. Ce dijonnais, esprit curieux et très érudit, s'attacha à enrichir, dans son hôtel de la rue Saint-Fiacre (Hôtel Bouhier de Savigny, 12 rue Vauban) la bi bliothèque familiale, fondée au XVIe siècle, dont la renommée passera les frontières de la province. A sa mort, elle comptait 35000 volumes et 2000 manuscrits. 1703 est une date erronée, il faut sans doute lire 1704. ; en rapport avec : Largillière, Portrait de Mme Bouhier
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