Historique
|
L'histoire de l'art témoigne bien, à elle seule, de l'engagement des artistes dans l'histoire tout court, en particulier dans leur pays, bien loin de la caricature encore trop répandue de l'isolement de l'artiste dans sa tour d'ivoire. Hugues Martin, à cet égard, ne pouvait échapper à la vie politique, ô combien troublée, de la Restauration, avec en premier la colonisation algérienne, et l'occupation d'Alger en 1830, sous le gouvernement Polignac. Celle-ci fut déterminante et marqua les esprits. Ce peintre d'histoire évoque ici l'attaque par l'armée française d'une casbah, affrontement terrible devant une porte monumentale où, d'emblée, on observe au sol de nombreuses victimes. La confusion semble grande, et l'ordre donné par un officier d'entrer dans la cité à l'assaut final apparaît un peu théâtral. Cependant, par le bras tendu de celui-ci, Martin dirige notre regard vers l'intérieur de la casbah où la violence défensive s'impose, comme le montre les fumées de poudre. Ce qui se dégage de cette oeuvre, c'est le refus de la complaisance dans le traitement de la guerre, sans délectation patriotique outrancière. La brutalité de la scène est évidente, sans bravoure pathétique, dans son oppressante dérision. Hugues Martin exprime volontiers, ici, une conscience politique digne de ce que doit dire l'artiste dans sa singularité, la négation de l'oppression et le souci premier de liberté. JCC
|