Précision sujet représenté
|
L'enfant, âgé d'une dizaine d'années, au regard doux et rêveur montre des cheveux coupés très court. Cette coiffure permet de dater ce portrait aux alentours du milieu du IIIe siècle. On a reconnu ici Sévère Alexandre mais, plus majoritairement, Philippe le Jeune, en raison de la forte ressemblance avec les profils monétaires de cet empereur. La petite fourche formée par les mèches à l'angle du front est parfois visible sur les monnaies. Iulius Philippus est élevé au rang d'Auguste en 247, à l'âge de dix ans. Cet événement est sans doute à l'origine de la création de ce portrait officiel. Ce fils de Philippe l'Arabe sera assassiné deux ans plus tard, à Rome, dans le camp des prétoriens (soldats à la disposition de l'empereur). Pascal Capus, 2015. Philippe le Jeune (237-249) : Empereur de 247 à 249 Fils de Philippe l'Arabe et d'Otacilia Severa Marbre de Göktepe (Turquie) L'enfant, âgé d'une dizaine d'années, au regard doux et rêveur montre des cheveux coupés très court. Cette coiffure permet de dater ce portrait aux alentours du milieu du IIIe siècle. On a reconnu ici Sévère Alexandre mais, plus majoritairement, Philippe le Jeune, en raison de la forte ressemblance avec les profils monétaires de cet empereur. La petite fourche formée par les mèches à l'angle du front est parfois visible sur les monnaies. Iulius Philippus est élevé au rang d'Auguste en 247, à l'âge de dix ans. Cet événement est sans doute à l'origine de la création de ce portrait officiel. Ce fils de Philippe l'Arabe sera assassiné deux ans plus tard, à Rome, dans le camp des prétoriens (soldats à la disposition de l'empereur). Fils de l'Augusta Marcia Otacilia Severa et de l'empereur Philippe I l'Arabe, Philippe le Jeune fut associé au pouvoir par son père qui en fit un César en 244 et un Auguste en 247. Il n'était alors qu'un adolescent et c'est ainsi qu'il est ici représenté, peu de temps avant sa mort violente advenue en 249 mais sur les circonstances de laquelle nos sources divergent : soit lors de la bataille de Vérone, qui vit également la mort de son père, soit par assassinat dans le camp des prétoriens à Rome dans les jours qui suivirent. En 248 il avait présidé avec son père les fêtes grandioses organisées dans la Ville Eternelle à l'occasion du millénaire de sa fondation : l'orgueil de la capitale était flatté alors que son empire se fissurait de toute part. La chevelure rase, aux mèches à peine dégagées par de rudes incisions, est habituelle sur les portraits du milieu du IIIe siècle. La plénitude et l'extrême douceur du modelé font de ce visage -hélas mutilé par la brisure et la peu élégante trace de restauration du nez- l'un des plus émouvants du musée Saint-Raymond. [Daniel Cazes]
|
Bibliographie
|
Du Mège (Alexandre), Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le Musée de Toulouse, Toulouse, 1828, (p. 72-73, n° 138.) Du Mège (Alexandre), Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, imprimerie de Jean-Matthieu Douladoure, 1835 (une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris), (p. 124, n° 222.) Du Mège (Alexandre), Description du Musée des Antiques de Toulouse, catalogue manuscrit, Paris, 1844, (n° 381.) Roschach (Ernest), Musées de Toulouse. Antiquités : musée des Augustins, Objets d'art : musée Saint-Raymond, Toulouse, imprimerie I. Viguier, 1865 ? (n° 73 h.) Roschach (Ernest), Musée de Toulouse. Catalogue des antiquités et des objets d'art, Toulouse, imprimerie Viguier, 1865, (n° 73 h.) Roschach (Ernest), Catalogue des Musées Archéologiques de la Toulouse, Musée des Augustins, Musée Saint Raymond. Toulouse, 1864, Ed. en 1892. (p. 37-38, n° 73 h.) Joulin (Léon), "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane", extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901, (p. 123 et pl. XXIII, n° 296 b.) Espérandieu (Emile), Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908, (p. 92, n° 1003.) Rachou (Henri), Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, éd. Privat, 1912, (n° 73 h.) Braemer (François), "Les portraits antiques trouvés à Martres-Tolosane", dans Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de 1952-1953, (p. 143-148, pl. III, fig. 4) Felleti Maj (Bianca Marie), "Iconografia romana imperiale da Severo Alessandro a M. Aurelio Carino (222-285 d.C.)", dans Quaderni e guide di Archeologia, II, Rome, 1958, (p. 83.) Fittschen (Klaus), "Bemerkungen zu den Porträts des 3.Jahrhunderts nach Christus", dans Jahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts, vol. 84, 1969, (p. 211, pl. 24) Wiggers (H. B.) : Caracalla, Geta, Plautilla ; Wegner (M.), Macrinus bis Balbinus (Das römiche Herrscherbild, III-1), Berlin, 1971, (p. 199.) Andreae (Bernard), L'art de l'ancienne Rome, Paris : Mazenod, 1973 (L'art et les grandes civilisations), (p. 294-295, fig. 126.) Bergmann (Marianne), Studien zum römischen Porträt des 3.Jahrhunderts n. Chr., Bonn, 1977, (p. 36-37, n° 3, pl. 5.1-3) Wegner (Max), "Verzeichnis der Kaiserbildnisse von Antoninus Pius bis Commodus", I. dans Boreas, II, 1979, p. 87-181. (p. 44, 50 pl. 15 a-b) Braemer (François), "Le portrait romain, son rôle dans la propagande impériale et dans le maintien de la stabilité du gouvernement de l'Empire", dans Wissenschaftliche Zeitschrift der Humboldt-Universität zu Berlin, Ges.-Sprachw.R., XXXI, 1982, 2/3, (p. 165, fig. 232) Catalogue d'exposition Le cirque romain, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 1990, (n° 14.) Catalogue d'exposition Le regard de Rome, Tarragone, Mérida, Toulouse et Rome, 1995, (p. 44, n° 6) Cazes (Daniel), Le musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, éd. Somogy/Musée Saint-Raymond, Toulouse/Paris, 1999, (p. 141.) Rosso (Emmanuelle), L'image de l'empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Editions du Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris, 2006, (p. 480-482, n° 233.)
|