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Réponse n° 15
Domaine

archéologie ; sculpture ; romain

Dénomination

buste

Titre

Portrait d'un inconnu (parfois dit de Jules César)

Période création/exécution

1er quart 1er siècle

Découverte/collecte/récolte

France ; Haute-Garonne ; Martres-Tolosane ; (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; fouilles archéologiques ; (1897-1899, date de découverte) ; (Joulin Léon, découvreur)

Précision découverte/collecte

1897-1899 selon Léon Joulin. Mais l'oeuvre fut peut-être dans la collection personnelle d'Alexandre du Mège avant 1862.

Matériaux/techniques

marbre blanc

Dimensions

Hauteur en cm 43.5 ; tête 25.5 ; Largeur en cm max. du plastron à hauteur des clavicules 25 ; Profondeur en cm 22

Sujet représenté

portrait (homme)

Précision sujet représenté

Marbre blanc à grains fins ("marbre grec" selon Joulin ; "marbre blanc des Cyclades" selon Braemer). ; Autrefois dit de Jules César, ce portrait est conçu selon des principes caractéristiques de l'ancienne République romaine : réalisme, austérité et gravité. Créé dans les dernières années du règne d'Auguste ou les premières années de celui de Tibère, cette image révèle un personnage encore attaché aux valeurs traditionnelles. Pascal Capus, 2015.
Marbre lychnites (île de Paros); La tête est tournée de 45° à droite par rapport au buste ; il en résulte, dans le cou, comprimé à cet endroit, trois plis profonds du côté droit et, à gauche, une nette saillie du delto-cléido-mastoïdien. Le cou, assez fin, présente une légère pomme d'Adam. Le visage et, en particulier, le regard sont tout à fait dissymétriques : l'oeil droit est très nettement dirigé vers la droite, le globe déplacé latéralement dans l'orbite, dégageant vigoureusement le creux de celle-ci près du nez. Les arcades sourcilières sont fortes. Les glandes lacrymales sont, en revanche, peu marquées ; elles ne sont pas du tout arrondies (celle de l'oeil droit est même presque triangulaire). Le nez est légèrement busqué. La lèvre supérieure est fine, la lèvre inférieure plus courte et plus charnue. Les cheveux dessinent une frange relativement courte sur le front, dont un long trait de trépan soulève une mèche rebelle, au-dessus de l'oeil droit ; ailleurs ils sont peignés avec plus de régularité (une infime "pince" sur la tempe droite, une "fourche" tout aussi petite et à peine marquée au-dessus de l'angle intérieur de l'oeil gauche). Sur le reste du crâne, en mèches plus longues, ils ont la forme très particulière de pointes fines et étroites, surtout du côté droit (au-dessus de l'oreille et depuis le vertex) ; à gauche, elles sont moins acérées, plus souples et parfois très légèrement en S. A l'arrière, les cheveux descendent en pointe et assez bas dans la nuque ; du côté droit, derrière l'oreille, les mèches forment un curieux épi, assez allongé, dirigé de bas en haut - sans aucun doute un trait tout à fait particulier de la chevelure du personnage représenté. A la différence aussi de ce que l'on observe sur la tempe droite, où un long favori descend assez bas jusqu'à mi-hauteur de l'oreille (avec le motif d'une dernière mèche assez longue, qui, partant de la tempe, le recoupe presque à l'horizontale), les cheveux sont taillés beaucoup plus courts sur la tempe gauche, s'arrêtant en oblique sur quelques 4 cm de largeur. Les oreilles ont un pavillon de forme triangulaire ; le lobe est assez long et très arrondi à gauche, mais presque inexistant du côté droit. Ces diverses observations de détails de la physionomie dénotent une particulière maîtrise dans l'attention portée par le sculpteur à noter ces particularités de l'individu portraituré. Très précis donc, le portrait est également très présent en raison de l'extraordinaire finesse avec laquelle a été rendu ici l'instantané de l'expression. [Jean-Charles Balty, 2005]
Portrait d'un inconnu de l'époque républicaine selon certains, portrait posthume de Jules César selon François Salviat, l'identité de ce buste ne fait pas l'unanimité. L'oeuvre traduit toutefois, au début de l'empire, l'attachement aux valeurs traditionnelles de la Rome républicaine et, dans une certaine mesure, la résistance aux nouveaux schémas iconographiques proposés par Auguste. C'est ce qu'avait bien ressenti Henri de Montherlant, lors d'une visite au musée Saint-Raymond : "Voici le visage idéal du Romain, quand il est de bonne race : empreint de noblesse, de gravité et de tristesse.../... je n'ai jamais vu ailleurs une tête d'homme qui donnât une plus haute idée de l'Homme" (Le treizième César, Paris, Gallimard, 1970, p. 17-18). Une simple comparaison avec le portrait d'Auguste (inv. 30101), dont cette oeuvre est pourtant bien proche sur le plan de la technique sculpturale, dispense de tout autre commentaire. [Daniel Cazes] Ce très beau portrai t est conçu selon des principes de réalisme, d'austérité et de gravité qui ont fait penser aux valeurs de la République romaine et croire qu'il pouvait s'agir d'un portrait de Jules César. Cependant, la découpe du buste, la sculpture de la chevelure et le port de tête très proche de certains portraits d'Auguste datent bien cette oeuvre du début de l'Empire. [Daniel Cazes, 2005]

Lieu de conservation

Toulouse ; musée Saint-Raymond

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; mode d'acquisition inconnu ; Toulouse ; musée Saint-Raymond

Numéro d'inventaire

Ra 165 ; 30168 (Ancien numéro)

Exposition

De l'art des Gaules à l'art français, Toulouse, Musée des Augustins, 1956.
L'art dans l'Occident romain, Paris, Musée du Louvre, 1963.
Le cirque et les courses de chars, Rome-Byzance, Musée archéologique Henri Prades, Lattes, 1990.
Le cirque romain, Toulouse, musée Saint-Raymond, 1990.
Le regard de Rome à Tarragone, Mérida, Toulouse et Rome, 1995-1996,
Portraits du premier siècle de l'Empire romain au musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse, juin 2005-mars 2006. (n° 25.)

Bibliographie

Registre d'inventaire, musée des Augustins, 1831-1916. (n° 719)
Joulin (Léon), "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane", extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901, (p. 332 et pl. XVII, n° 263 E)
Gonse (L.), Les chef-d'oeuvres des musées de France : sculptures, dessins, objets d'art, Paris, 1904, (p. 330 ("Corbulon ?").)
Espérandieu (Emile), Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908, (p. 173, n° 973.)
Rachou (Henri), Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, éd. Privat, 1912, (p. 69, n° 165.)
Poulsen (Frederik), Probleme der römischen Ikonographie, Copenhague, 1937, (p. 21, n° 2 et pl. XXXIX-XL.)
Vessberg (O.), Studien zur Kunstgeschichte der römischen Republik, Lund - Leipzig, 1941, (p. 226.)
Catalogue d'exposition De l'art des Gaules à l'art français, Toulouse, 1956, (p. 31, n° 33.)
Catalogue d'exposition L'Art dans l'Occident romain, Paris, Musée du Louvre, 1963, (p. 173, n° 780.)
Salviat (François) et Terrer (Danièle), "A la découverte des empereurs romains et de leur famille, à travers les historiens et les portraits de Gaule Narbonnaise", dans Les dossiers de l'archéologie, 41, 1980, p. 6-87. (p. 12-15.)
Zanker (Paul), "Das Bildnis des M. Holconius Rufus" dans Arch. Anz, 1981, (p. 361, n° 39.)
Catalogue d'exposition Le cirque romain, Toulouse, musée Saint-Raymond, 1990, (p. 52-53, n° 8.)
Queyrel (François), "Antonia Minor à Chiragan (Martres-Tolosane, Haute-Garonne)", dans Revue Archéologique de Narbonnaise, t. 25, 1992, C.N.R.S., Paris, 1992, (p. 79-80.)
Catalogue d'exposition Le regard de Rome, Tarragone, Mérida, Toulouse et Rome, 1995, (p. 212.)
Bost (Jean-Pierre), dans Enciclopedia dell'arte antica classica e orientale, secondo supplemento 1971-1994, IV, Nepal - Roma, Rome, 1996, (p. 530-536)
Bergmann (Marianne), Chiragan, Aphrodisias, Konstantinopel. Zur mythologischen Skulptur der Spätantike, Wiesbaden, Reichert, 1999, (Palilia, vol. 7), (p. 28-30, n° 147 ("aus augusteischer Zeit").)
Cazes (Daniel), Le musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, éd. Somogy/Musée Saint-Raymond, Toulouse/Paris, 1999, (p. 120.)
Programme d'activités du musée Saint-Raymond, mars-septembre 2005, (p. 1.)
Catalogue d'exposition Balty (Jean-Charles) et Cazes (Daniel), Sculptures antiques de Chiragan (Martres-Tolosane), I. Les portraits romains, I.1 Epoque julio-claudienne, musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse, Editions Odyssée, juin 2005, (p. 63-67, fig. 38 à 41 et p. 129-142, fig. p. 128 à 132, 134, 138, 140; 143 et 144.)
Veyne (Paul), Die Kunst der Spätantike. Geschichte eines Stilwandels, Stuttgart, 2009, (p. 54.)
L'incoronazione di Poppea, opéra de Busenello et Montverdi, Théâtre du Capitole, saison 2005-2006, imprimerie Ménard, Toulouse, (p. 22.)
Massendari (Julie), Carte Archéologique de la Gaule, pré-inventaire archéologique publié sous la responsabilité de Michel Provost, Professeur d'histoire à l'Université d'Avignon, La Haute-Garonne (hormis le Comminges et Toulouse), 31/1, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 2006, (p. 242, fig. 99.)

Rédacteur

équipe du musée Saint-Raymond

Copyright notice

© Toulouse, musée Saint-Raymond, © Service des musées de France, 2017

Crédits photographiques

© Photo Jean-François Peiré CC BY-NC-SA

 

Renseignements sur le musée

 

05630000131

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