orfèvrerie ; vie domestique

clé (2) ; écrin

clé de chambellan

1er quart 18e siècle

1720

bronze (doré) ; maroquin (rouge)

Clef de chambellan en bronze doré orné des initiales W et deux C adossés. Les lettres feuillagées et entrecroisées sont surmontées d'une couronne de prince du Saint Empire romain germanique et somment un petit écu ovale aux armes de la Maison de Bade. Il s'agit d'une clef de chambellan au chiffre du margrave Carl III Wilhelm de Bade-Durlach dont le règne s'étend de 1709 à 1738. Cette clef est conservée dans un écrin en maroquin rouge frappé d'armoiries peu lisibles qui pourraient être celles de la ville de Strasbourg. entrée dans les collections du musée par voie d'échange en 1942, cette clef aurait été remise par le baron de Trelans à Louis XV lors de sont entrée à Strasbourg en 1744, ainsi que le mentionne un billet manuscrit accompagnant l'objet. Il semble peu probable que l'on ait présenté au roi une clef de chambellan pour symboliser l'ouverture des portes de la prestigieuse ville libre royale, qui plus est, une clef ornée d'une couronne de prince du Saint Empire et aux armes d'une Maison régnante d'Outre-Rhin. Deux clefs parfaitement identiques sont conservées, l'une dans une collection particulière à Paris, l'autre au Badisches Landesmuseum de Karlsruhe (inv. Nr. C 6173). H. Haug attribue cet objet à Johann Ludwig (II) Imlin, orfèvre ayant livré d'importantes commandes aux Hesse-Darmstadt et aux Deux-Ponts. S'agissant d'un objet en bronze doré, ce qui explique l'absence totale de poinçon d'orfèvre, sa fabrication pourrait être l'oeuvre de l'un des grands ferronniers serruriers strasbourgeois, tel Sigismond Falkenhauer ou Nicolas Pertois, qui étaient alors occupés à la réalisation des grilles de balcons et rampes d'escaliers des hôtels de Hanau-Lichtenberg, du Grand-Doyenné, de Rohan, de Klinglin. Le musée Le Secq des Tournelles à Rouen conserve un dessin de Sigismond (II) Falkenhauer, daté de 1718, représentant des serrures avec leurs clefs. Il s'agit vraisemblablement de modèles destinés aux jeunes compagnons serruriers en vue de la confection de leur chef-d'oeuvre. L'une des deux clefs apparaissant sur ce dessin est proche de la clef de chambellan dans sa conception générale et par son style: y figure au centre un médaillon ovale aux armes de France encadré de deux volutes feuillagées en accolade supportant deux putti maintenant une couronne royale au-dessus des armoiries.

Longueur de l'oeuvre en cm 16

ornementation (couronne, armoiries, volute)

Strasbourg ; musée des Arts décoratifs

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; échange ; Strasbourg ; musée des Arts décoratifs

1942

Entrée par voie d'échange 1942

MAD XLII.3 ; 33 R502 (N° récolement)

PARIS, Chefs-d'oeuvre d'art alsacien, M.A.D. 1948 (n°251)
Strasbourg Ville libre royale 1681-1792 (n°189)

HAUG Hans, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques Françaises. Editions des Musées Nationaux, Palais du Louvre, 1978. (T. 22 de l'Inventaire des Collections Publiques Françaises) (n°68)
Geneviève HAUG, "L'orfèvrerie de Strasbourg des origines au XIXe siècle", Revue d'Alsace, 110, 1984, p. 113-140 (p. 123)
Martin E., Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg, 2004 (p. 240-241, notice 127)

© Strasbourg, musée des Arts décoratifs, © Service des musées de France, 2011

© Service photographique des Musées de Strasbourg

Renseignements sur le musée

00180086956