sculpture

buste ; buste à mi-corps

Buste de la République

LEROUX Gaston Veuvenot

Paris, 1854 ; Bordeaux, 1942

France

4e quart 19e siècle

1894

taille ; marbre

Ronde-bosse en marbre

H. 92 ; L. 65 ; Pr. 50 ; H. support 24

daté ; signé

Signé, daté, à senestre : Gaston Leroux, 1894

figure (allégorie : république, femme, en buste, bonnet phrygien)

"Leroux à représenté une jeune femme au visage arrondi, encadré de longs cheveux libres et bouclés sur lesquels elle porte un bonnet phrygien, élément lié à l'idéal républicain, dont les pans reposent sur les épaules. Son nez est droit, régulier, sa bouche est bien dessinée aux lèvres presque charnues, le regard est déterminé et loyal. Son cou solide révèle une certaine robustesse, symbole sans doute du pouvoir républicain. Il est en harmonie avec le reste du corps que révèle le buste : la poitrine est large, les seins sont lourds. Nous ne savons pas si la marque sur la joue droite est volontaire. Est-ce une volonté délibérée de l'artiste qui a voulu marquer par là une cicatrice, ou est-ce une trace accidentelle due, plus simplement, à une veine colorée dans le marbre blanc ? La jeune femme est vêtue d'une chemise fine à large encolure ronde laissant apparaître de multiples petits plis verticaux au niveau des emmanchures. Par-dessus elle porte une sorte de plastron de parure d'écailles, qui fait songer à un vêtement guerrier. Peut-être reflète-t-il la détermination du personnage ? Enfin, elle est enveloppée d'un drapé dont les plis se croisent sur la poitrine pour masquer une partie de la face antérieur du socle. Ce buste est réalisé selon le type défini à partir de 1871 d'après le modèle de Clésinger, type qui va orner les mairies de la France entière à partir de cette époque. En effet, en février 1871, au moment où se tenaient au Grand-Théâtre de Bordeaux les premières séances de l'Assemblée Nationale, Clésinger se réfugia à Bordeaux, demandant asile au maire Emile Fourcand. Il fut autorisé à travailler dans les ateliers de sculpture de la ville et réalisa ce "Buste de République". Les douleurs de la patrie étaient exprimées avec réalité dans le plâtre du sculpteur. Il exécuta une "France Républicaine, meurtrie, résignée, mais confiante dans l'avenir" différente de celle de Leroux au contraire fière et volontaire. Etant le plus public des arts plastiques, la sculpture en est naturellement politique. Cette représentation en femme de la République Française permet au genre sculptural allégorico-civique de se développer. Ce courant rejoint un des aspects de la sculpture du XIXème siècle : l'obsédante présence du corps féminin. Une des plus importantes Républiques est celle du "Triomphe de la République" de Dalou (1899), ensemble monumental sur la place de la Nation à Paris, symbolisant la concorde entre citoyens et le triomphe de la loi." /Remus Dominique

Bordeaux ; musée des Beaux-Arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; achat après commande ; Bordeaux ; musée des Beaux-Arts

1894

LEROUX-VEUNEVOT, Gaston

Bx E 1128

sur socle

In La Petite Gironde, 29 mars 1910.- ; Ginestous E., Le buste de la République de Clésinger, Toulouse.- ; Remus D., Recherches sur le sculpteur Gaston Leroux-Veunevot (1854-1942), Bordeaux, Université de Bordeaux III, 1992, (n° 56, repr. n° 29 à 31.-)

© Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, © Direction des musées de France, 2002

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