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Réponse n° 180
Domaine

estampe

Dénomination

série ; élément d'ensemble

Titre

L'arc triomphal de l'empereur Maximilien

Auteur/exécutant

DURER Albrecht (dessinateur) ; SPRINGINKLEE Hans (graveur)

Précision auteur/exécutant

DURER : Nuremberg, 1471 ; Nuremberg, 1528 ; nationalité : Allemande
SPRINGINKLEE : ?, 1495 ; ?, 1522 ; nationalité : Allemande

Ecole

Allemagne

Période création/exécution

1er quart 16e siècle

Millésime création/exécution

1517 entre ; 1519 et

Genèse

objet en rapport

Historique

Très désireux de mettre en scène sa propre représentation afin d'assurer à sa gloire l'immortalité, l'empereur Maximilien Ier (1459-1519) entreprend dès 1502 la mise en oeuvre d'un triptyque romanesque sur fond d'autobiographie, à l'avantage du " dernier des chevaliers " qu'il se considérait être. Des trois facettes relatant l'ensemble de ses valeureux faits et gestes - le Freydal, le Theuerdank et le Weisskunig -, seul le Theuerdank sera publié, en 1517 et 1519, les deux autres restant ou inachevé ou à l'état d'ébauche et abandonné en 1516. Or, dès 1512 et parallèlement à ce projet d'autobiographie romancée, l'empereur Maximilien Ier aspire à une oeuvre encore plus ambitieuse, qui constituerait une édifiante autoproclamation visant à pérenniser non seulement sa personne, mais aussi la maison des Habsbourg d'Autriche et le Saint Empire romain germanique. Aussi, cette année-là, a-t-il engagé Dürer à son service, le plus à même de contribuer sur le plan artistique à cette réalisation d'envergure colossale. L'oeuvre, conçue comme un véritable triomphe, devait se composer d'un Arc et d'un Cortège qui, loin au lieu d'être réalisés en trois dimensions, devaient se limiter à l'assemblage complexe sur papier d'un ensemble de xylographies. Cela représentait une solution financièrement plus intéressante et correspondait par ailleurs chez les Allemands à un mode plutôt conceptuel de fonctionnement, ce que Panofsky exprime en ces termes : " la Renaissance allemande se révèle plus littéraire que visuelle, plus à l'aise au royaume des mots et des idées que dans le monde des formes et des couleurs ". Des deux programmes de glorification, seul l'Arc de triomphe sera mené à terme avant la mort de l'empereur en 1519. Le dessin, finalisé en 1515, sera imprimé de 1515 à 1517. De même que l'empereur avait fourni la trame de ses exploits pour le triptyque romancé, dont la mise en forme était ensuite assurée par son chancelier et son secrétaire particulier, de même il avait préconisé la forme de l'arc romain et défini les motifs de la décoration. Les intervenants essentiels sont indiqués par leurs armoiries figurées en bas à droite : l'historien de la cour et poète Johannes Stabius, chargé de la composition générale et des commentaires, Jörg Kölderer, auteur du cadre architectural, et Dürer, le directeur intellectuel et artistique de l'ensemble du projet, aidé en cela par son atelier, par son ami Pirckheimer, responsable de l'iconographie, ainsi que par le tailleur de planches ledit " Hieronimus Formschneider ", ou Hieronymus Andrea. Le maître en personne dessina les principales composantes majeures de la décoration, ainsi que dix-neuf scènes historiées. Parmi les personnalités marquantes de son atelier, il faut citer Hans Springinklee, Wolf Traut et Albrecht Altdorfer, chargé notamment d'illustrer des épisodes de la jeunesse du futur empereur. La mise en commun de tous ces talents se solda par l'impression de cent quatre-vingt-douze blocs de bois sur trente-six feuilles de papier, soit une oeuvre mesurant 3,50 m sur 3 mètres. L'entrée principale, intitulée " Le portail de l'Honneur et de la Puissance ", est surmontée de l'arbre généalogique de Maximilien, ainsi que des blasons correspondant aux terres dont il est le suzerain. Au-dessus des portes latérales dédiées à la Renommée et à la Noblesse, on découvre vingt-quatre séquences de la vie militaire et diplomatique de l'empereur, présentées selon l'éclairage le plus favorable à ce souverain, incarnant le preux chevalier idéal et l'ardent défenseur des valeurs de l'empire. À l'image de L'Arc de triomphe de Maximilien Ier, Le Grand Char triomphal de l'empereur Maximilien Ier, conçu et réalisé entre 1512 et 1523, s'inscrit dans une même logique de surenchère de l'autoglorification. Tandis que le premier apparaît comme un monument compact, le deuxième produit l'impression d'un cortège ondoyant en forme de frise très longue, voire démesurée puisqu'elle devait atteindre environ quelque 60 mètre s de long. Le maître d'oeuvre est à nouveau Dürer, aidé par ses fidèles collaborateurs Albrecht Altdorfer, Wolf Huber, Leonard Beck, Hans Springinklee, Hans Schäufelein et tout particulièrement Hans Burgkmair, puisqu'il était chargé de dessiner la plus grande partie des bois. La réalisation essentielle, celle du grand char de l'empereur, censé convoquer tous les regards, était naturellement revenue à Dürer. L'interminable appareil du cortège devait faire connaître les qualités spécifiques du souverain exceptionnel qu'était Maximilien Ier. Ainsi, huit attelages de chevaux guidés chacun par un couple de vertus personnifiées, telles " Fidentia et Ratio " ou " Velocitas et Firmitudo ", temporisaient retardaient en quelque sorte la triomphale entrée en scène du grand char impérial, surmonté d'un dais où l'inscription latine Quod in celis sol hoc in terra Caesar est (César représente sur terre ce que le soleil est dans les cieux) assimile Maximilien à l'idée du " roi soleil ". La représentation de cette immense procession, inachevée à la mort de l'empereur en 1519, fut publiée à partir de 1522 par Dürer, qui avait fait viser et approuver par l'empereur, un an avant sa disparition, un projet en couleurs (W. 685, Vienne, Albertina) dont il s'était servi ultérieurement pour la gravure de 1522. Dürer, en effet, s'étant désolidarisé de l'entreprise après le décès de l'empereur, avait repris ses dessins, sans pour autant abandonner le programme dans son entier. Ces deux oeuvres colossales se révèlent être des chefs-d'oeuvre du maniérisme allemand et illustrent, dans le parcours artistique de Dürer, une attirance pour un style davantage " décoratif ", où l'aspect ludique et lyrique des courbes et contre-courbes l'emporte sur la valeur plastique. (Anny Claire Haus) ; Dürer a été aidé par Hans Springinklee (45, 46) et Springinklee a réalisé le n° 44. ; voir aussi : L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.90) , L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.91) , L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.92) , L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.93) , L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.94) , L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.95) , L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.96) , L'arc triomphal de l'Empereur Maximilien (77.006.0.97)

Matériaux/techniques

papier (filigrané) ; xylographie

Description

gravure sur bois

Dimensions

Hauteur de l'oeuvre en cm 44.3 ; Largeur de l'oeuvre en cm 53.5 ; Hauteur de la feuille en cm 44.3 ; Largeur de la feuille en cm 53.5

Précision inscriptions

Filigrane : " armoiries - croix ", in Briquet 1907, t. I, n° 1243

Sujet représenté

vue d'architecture (femme, nudité, putti, satyre, lion, dragon)

Lieu de conservation

Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; ancien fonds ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins

Date acquisition

date d'acquisition inconnue

Numéro d'inventaire

77.006.0.104 ; 77.R.2009.0074 (N° récolement)

Exposition

STRASBOURG, Attraits subtils, 2007-2008 (Palais Rohan, galerie Heitz)

Bibliographie

cat. expo STRASBOURG, Attraits subtils, 2008 (p. 127)
SCHOCH, et al., Dürer Drückgraphische Werk, 2001 (t. II, p. 409, no 238/44,45,46, ill.)
BRIQUET C. M., Les Filigranes, 1907 (t. I, no 1243 ;)
Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (n°138)

Copyright notice

© Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2013

Crédits photographiques

© BERTOLA

 

Renseignements sur le musée

 

00130069480

Notices :  

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Requête :   ((série) :DENO )
Relations :   Synonymes=1, Spécifiques=5, Génériques=0