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la grotte de Casamène, ou de l'Usine à Gaz, en limite de Besançon et de Beure, est perchée à 390 m d'altitude ; le porche, tronqué par les effondrements progressifs de la falaise et affecté par des phases de remaniements sous l'effet de modifications climatiques extrêmes, a conservé les traces de fréquentation des hommes : les outils de silex correspondent à une industrie moustérienne ; les outils et autres éclats de débitage, résidus de fabrication, sont peu nombreux à avoir été conservés au fond de la grotte mais montrent néanmoins que l'homme l'avait choisie comme halte temporaire. En 1912, un sondage à l'aplomb de la voûte, effectué par M. Thomas, permet la découverte de quelques ossements d'ours des cavernes. En 1967 lors d'une visite de la grotte des éclats de chaille taillée sont découverts dans les déblais du sondage de 1912 par Pierre Pétrequin, Jean-François Piningre et Jean-Pierre Urlacher. Bien que difficile d'accès, la grotte commence à être victime de chercheurs clandestins, ce qui conduit les archéologues à entreprendre une fouille au cours des années 1968, 1969 et 1970. L'intérêt du site ayant été déterminé, sa protection est alors assurée par la fermeture de la grotte. La datation des niveaux archéologiques contenant des ossements d'ours des cavernes et de l'industrie lithique moustérienne correspond au début de la glaciation de Würm (Wurm I et Würm II, vers 80 000 - 35 000 avant notre ère) : niveau X à Vb : industrie du Paléolithique moyen à débitage laminaire prédominant ; niveaux II et Ic : industrie du Paléolithique moyen à débitage Levallois. Les artefacts moustériens sont principalement tirés de silex jurassique local (chaille), sauf un éclat en quartzite, et une lame en silex oligocène du bassin tertiaire de Haute-Saône. La faune des couches archéologiques est représentée presque exclusivement par l'ours des cavernes.
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