croyances - coutumes

monument funéraire

Cénotaphe de Louis Odebert

DUBOIS Jean (sculpteur)

DUBOIS : Dijon, 1625 ; ?, 1693

France, Bourgogne, Côte-d'Or, Dijon (lieu de création, lieu d'utilisation)

17e siècle

objet en rapport

Courtépée, dans son ouvrage "Description générale et particulière du duché de Bourgogne", note la présence du "monument [funéraire de Pierre Odebert] sculpté par Dubois [qui] est adossé au mur de la nef [de l'église Saint-Etienne, alors cathédrale de Dijon]", et ajoute "de l'autre côté est celui de Louis Odebert son père". Louis-Bénigne Baudot décrit au jour le jour les événements survenus à la Cathédrale de Dijon durant la période révolutionnaire. Le cénotaphe a donc été déplacé de la Cathédrale avant le 1er juillet 1792. Dans des documents rédigés en 1985 et 1987, le chanoine Marilier mentionne : Le "monument funéraire [a été] apporté [à la Chapelle Sainte-Anne] de l'ancienne église Saint-Etienne au début du 19e siècle".
Cénotaphe mentionné sur l'inventaire de mai 1981 du chanoine Marilier. ; Louis Odebert (1543-1630) est le père de Pierre Odebert, fondateur de l'Hospice Sainte-Anne à Dijon. Il fut conseiller du Roi et premier conseiller du Parlement de Bourgogne. Ce cénotaphe est attribué à Jean Dubois dans "l'Inventaire des richesses d'art de la France, Monuments civils", Tome VII, Paris, 1905. Cette attribution est également reprise par Sylvain Laveissière dans son dictionnaire. Toutefois, Louis-Bénigne Baudot indique, dans ses "Notes prises en mars 1789 sur place et d'après les objets mêmes à Dijon. Cathédrale Saint-Etienne et cloître" (BMD, ms 1608, Fol. 157 vo) : "De chaque côté de la nef, en entrant, on voit des représentations funèbres relatives aux Odebert, mais qui n'ont rien de remarquable. V. l'art de l'hôpital Saint-Anne". Le chanoine Antoine Violet, prieur de Vassy, qui a travaillé avec Louis-Bénigne Baudot, indique la même chose dans son "Mémoire sur différents objets de curiosité de la Ville de Dijon ...", mars 1789 (BMD, ms 1074, Fol. 17 vo). ; voir aussi : Cénotaphe (950.1.7) Présenté avec, Panneau commémoratif (950.1.8) Présenté avec

calcaire, marbre noir, peint, taillé, doré

Cénotaphe en calcaire d'Asnières sculpté et peint, avec des plaques en marbre noir portant des inscriptions en lettres dorées. Informations données par Pierre Rat : pierre calcaire à fine granulométrie (test à l'acide chlorhydrique positif sur les drapés de l'ange senestre) et épitaphes en marbre noir présentant des fissures ramifiées et en épaisseur (filonnets de calcite, à ne pas confondre avec des griffures). Le marbre noir ne semble pas bourguignon. ; Cadre architecturé à deux registres, en calcaire d'Asnières recouvert d'un badigeon blanc, contenant deux plaques de marbre noir inscrites en lettres d'or. Le registre inférieur repose sur une console ornée d'une tête de mort ailée sur deux os croisés et comporte des volutes et guirlandes sur les côtés. L'entablement est orné de feuilles d'acanthe : il sert de support à deux anges assis portant des draperies. L'ange de gauche tient un livre ouvert dans sa main gauche, tandis que l'ange de droite tient une coupe dans sa main droite levée et un coeur dans sa main gauche baissée. Une palme s'élève sur chacun des côtés du registre supérieur. La corniche est ornée de feuilles d'acanthe. Le registre supérieur comporte une dédicace en latin sur une plaque de marbre noir. Le registre inférieur comporte une dédicace en français, également sur une plaque de marbre noir, ainsi que sur les montants, en dehors du cadre, deux courtes inscriptions en latin sur une plaque de marbre noir.

Hauteur en cm 377 ; Largeur en cm 223

dédicace ; inscription

dédicace : Dédicace en lettres d'imprimerie dorées, sur la plaque supérieure en marbre noir : D.D.L.O. / CERNIS VIATOR, VT MVTVS LAPIS VIAE, / VITAEQUE GESTIT INDAGARE TERMINVM ; / CLARVS SENATOR ODEBERTVS HIC IACET. / QUI DIGNITATI MAXIMVM ADDIDIT DECVS, / SIBIQVE COMPARAVIT : ET PRISCA FIDE / NVMEN SECVTVS, OBSECVTVS PRINCIPI, / GRAVES PROCELLAS INTER IMMOTVS STETIT / HEV FLVCTVANTE PETRI, ET IMPERII RATE / PATIENS LABORIS, ERVDITVS, AC PIVS, / SACRIS, PROFANIS LITERIS MENTEM IMBVIT, / IVS GALLICVM REVOLVENS, IVS QVIRITIVM / VNDENA LVSTRA PVBLICIS NEGOTIIS / IMPENDIT VSQUE LITIVM NODOS SECANS. / PRIMVSQUE TANDEM CVRIAE EMERITVS SENEX / SORTITVS ANNOS, INDOLEMQVE NESTORIS, / IVIT SEPVLCHRI SVBTER OBSCVRVM CHAOS / HEV, CIVITATIS ET SVPREMAE CVRIAE, / PRAE CONIIS, ET LACRYMIS PERENNIBVS, / LAVDANDVS VSQUE, SED DOLENDVS OCCIDIT / NI SVBROGASSET FILIVM SVPERSTITEM, MENTISQVE CORPORISQVE VIRIBVS PAREM : / ET CIVITATI ET CVRIAE SOLATIVM. /HOSPES PRECARE MANIBVS TERRAM LEVEM / TIBIQVE, ET ILLIS, ABSQVE NVBIBVS POLVM, traduction : Passant, tu as sous les yeux le tombeau du Seigneur Louis Odebert. Comme une borne muette marque la fin d'un chemin, ce tombeau désire te découvrir le terme d'une vie. En effet, ci-gît Louis Odebert, illustre membre du Parlement de Bourgogne. A ses talents il ajouta la probité la plus grande, et unit ces vertus en sa personne. Rempli de la foi des anciens jours, il suivit la volonté divine et accomplit celle du prince. Au milieu de violentes tempêtes, il se tint inébranlable. En un temps où hélas, fut ballottée la barque de Pierre et du gouvernement. Il fut érudit et pieux, il imprégna son esprit des lettres sacrées et profanes. Révisant le droit français, il mit en oeuvre le droit civil romain, pendant cinquante-cinq années d'affaires publiques, et il trancha toujours les difficultés des procès. Il devint finalement Premier Conseiller du Parlement de Bourgogne, c'est après avoir joui d'autant d'années et de sagesse que Nestor qu'il s'en alla au tombeau, dans les ténèbres. Hélas ! C'est de tous les éloges de la Cité et du parlement, et de larmes éternelles qu'il faut l'honorer continuellement, mais il faudrait éprouver de la douleur s'il n'avait désigné pour lui succéder le fils qui lui survécut, semblable à lui pour les qualités de l'âme et du corps, et qui fut une consolation pour la Cité et le Parlement. Toi, voyageur, prie pour que son repos soit paisible et qu'à toi même et à ceux-là te soit accordé un ciel sans nuage. ; dédicace : Dédicace en lettres d'imprimerie dorées, sur la plaque inférieure en marbre noir : ARRESTE PASSANT / PORTE TES YEVX A L'OPPOSITE DE CE MARBRE, / C'EST LA OV REPOSENT LES CENDRES, DE / Mre LOVYS ODEBERT, CON.er DV ROY EN SES / CONSEILS ET PREMIER CON.er EN SON / PARLEMENT DE BOVRGONGNE, IL A EXERCE / CETTE CHARGE LVII. ANS, AVEC TELLE / ESTIME DE SCIENCE ET DE PROBITE, / QV'IL A LAISSE, EN SA PERSONNE, L'IDEE / D'UN IVGE PARFAICT. IL EST MORT CHARGE / DE MERITES ET DE VERTVS LE XXe AOVST / M. DC. XXX, AAGE DE 87. ANS./ Priez Dieu pour Le Repos de Son Ame. ; inscription : Inscription en lettres d'imprimerie dorées, sur la plaque latérale gauche en marbre noir : FILIUMAB / INFANTIA / TIMERE / DEUM DOCUIT, traduction : Il enseigna à son fils, dès son plus jeune âge, la crainte de Dieu (Tobie 1,10) (Vulgate) ; inscription : Inscription en lettres d'imprimerie dorées, sur la plaque latérale droite en marbre noir : ET DE BONIS / SUIS EROGARE / PAUPERIBUS., traduction : Et il distribua de ses biens aux pauvres

Odebert Louis

culte des morts

17e siècle ; 18e siècle

ornementation (crâne, aile, os, volute, guirlande, jonc, acanthe, ange, draperie, livre, récipient, coeur, palme)

Dijon ; musée d'Art Sacré

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; achat ; Dijon ; musée d'Art Sacré ; classé MH

1950

Centre Hospitalier Régional de Dijon ; commune de Dijon, église Saint-Etienne

950.1.6 ; 00059 (Référence Texto MAS) ; 004 (Inventaire Marilier)

"Hospice et Hôpital, 1803-1974", Dijon, Musées de la Vie Bourguignonne et d'Art Sacré, du 21 septembre au 30 décembre 2002

COURTEPEE et BEGUILLET, "Description générale et particulière du duché de Bourgogne", Le Coteau, Editions Horvath, 1986 (rééd. de 1847, Dijon, Editions Lagier) (Tome 2, p. 92)
FETU (Nicolas), "Index analytique des objets d'art et d'archéologie existant en 1892 dans les églises, hospices, couvents... de la ville de Dijon", Dijon, Imprimerie Jobard, 1892 (p. 36 et 37)
CHABEUF (Henri), "Dijon à travers les âges : histoire et description", Dijon, Damidot, 1897 (p. 113 et 114)
CLAUDON (Ferdinand), "Les monuments historiques de la Côte-d'Or au 31 décembre 1913", Dijon, Jobard, 1915 (p. 36)
LAVEISSIERE (Sylvain), "Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de Bourgogne", Paris, F. de Nobele, 1980 (Tome 1, p. 187)
MARILIER (Jean), "Le musée d'Art Sacré de Dijon", Dijon, Imprimerie municipale, 1980 (notice 16)
MARILIER (Jean), "Le musée d'art sacré de Dijon", Dijon, Imprimerie municipale, 1985 (notice 16)
MARILIER (Jean), "Le musée d'Art Sacré de Dijon", Dijon, Imprimerie municipale, 1987 (notice 16)
BRAHIMI (Claude), "L'église Sainte-Anne de Dijon (XVIIIème siècle)", Mémoire de DES d'Histoire sous la dir. de V. L. Tapie, Université de Paris, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, 1984 (p. 24)
BEAUVALOT (Yves), " A propos des monuments funéraires des Odebert par Jean Dubois (1625-1694) : nouvelle approche et découvertes", Bulletin des musées de Dijon, 2014-2015, n°14, p. 44-54 (ill. p. 46)

Darviot Alix-Anne

© Dijon, musée d'Art Sacré, © Service des musées de France, 2017

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