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Réponse n° 76
Domaine

sculpture ; médiéval ; croyances - coutumes

Dénomination

pleurant (élément) ; tombeau (ensemble, 39, statuette)

Titre

Tombeau de Philippe le Hardi : Pleurant n° 36

Auteur/exécutant

SLUTER Claus (auteur) ; WERVE Claus de (auteur)

Précision auteur/exécutant

SLUTER : Haarlem, 14e siècle ; Dijon, 1406 ; nationalité : Anciens Pays-Bas
WERVE : Haarlem, 1380 ; Dijon, 1439 ; nationalité : Anciens Pays-Bas

Ecole

Anciens Pays-Bas

Lieu création / utilisation

France, Côte-d'Or, Dijon (lieu d'utilisation)

Période création/exécution

1er quart 15e siècle

Millésime création/exécution

1404 ; 1406 ; 1410

Genèse

commande ; oeuvre en rapport

Historique

En 1381, Jean de Marville, imagier du duc, est chargé de l'exécution du tombeau de Philippe le Hardi. Les travaux commencent en 1384 par la réalisation des arcatures. Mais, en 1404, à la mort du duc, si la grande dalle de marbre noir est arrivée à la chartreuse, seuls les arcatures et deux pleurants sont achevés. Jean sans Peur charge Sluter de finir le tombeau. Après sa mort en 1406, Claus de Werve, son neveu et collaborateur, achèvera les pleurants et sculptera le gisant, le lion et les deux anges. Le tombeau est mis en place en 1410 après avoir été orné de polychromie et de dorure par le peintre Jean Malouel. Sur la dalle, Philippe le Hardi est représenté les yeux ouverts, les mains jointes. Son casque est porté par deux anges et ses pieds reposent sur un lion. Autour du coffre, une architecture de marbre blanc finement sculpté et en partie doré contraste avec le marbre noir de la base et de la dalle et avec la polychromie du gisant. Sous ces arcades défile un cortège de pleurants d'albâtre : aspergeant, enfants de choeur, acolyte, diacre, évêque, chantres, chartreux, suivis de l'entourage du duc, tous drapés dans les manteaux de deuil qui étaient effectivement distribués lors des funérailles. L'iconographie du gisant et du cortège de pleurants reprend une tradition en usage depuis le milieu du 13e siècle. Ce qui est nouveau, c'est la monumentalité du tombeau, qui place la représentation du prince presque hors d'atteinte du regard ; c'est surtout, au soubassement, l'espace donné aux pleurants qui semblent glisser dans les arcades d'un cloître. Tous expriment leur douleur par leur expression, un geste vers un voisin ou par l'éloquence de leurs drapés. Le tombeau se trouvait avec le tombeau de Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière dans le choeur de l'église de la chartreuse de Champmol, où ils demeurèrent jusqu'à la Révolution. Conservés lors de la suppression de la chartreuse, ils furent remontés à la cathédrale Saint-Bénigne en 1792, puis démontés et partiellement détruits en 1793. Ils furent restaurés entre 1819 et 1826, en particulier les gisants, et remontés au musée dans la salle des Gardes. (extrait de : Le musée des Beaux-Arts de Dijon, RMN, musée des beaux-arts de Dijon, Paris, 2002, notice de Sophie Jugie) ; voir aussi : Tombeau de Philippe le Hardi (CA 1416), Planche 36 : pleurant n° 36 (2012-2-2-36) ; Les pleurants sont bien sûr les éléments les plus célèbres des tombeaux des ducs de Bourgogne. Alors même que le goût du 17e ou du 18e siècle ne poussait guère à admirer la sculpture gothique, on éprouve curiosité et admiration pour ces petits personnages, au point qu'ils seront parfois menacés par des mains indélicates. Jean-Philippe Gilquin, en 1736, le confirme non sans exagération [...]. Les pleurants entrèrent au musée en 1799, parmi d'autres "monuments" rappelant le souvenir des ducs et de la Bourgogne médiévale. [...]. Les pleureurs ont été employés au rétablissement des tombeaux de Philippe le Hardi et Jean sans Peur. Les pleurants n'ont plus cessé d'être objets d'émerveillement depuis leur retour sous les arcatures des tombeaux : Stendhal et Victor Hugo ont compté parmi leurs admirateurs. Le thème des pleurants, présent dans l'art funéraire depuis le 13e siècle, est en effet complétement renouvelé par les figures qui circulent sous les arcatures de marbre doré du tombeau de Philippe le Hardi. Dans une étonnante diversité d'attitude, chacun est une expression individuelle de deuil : certains sont tournés vers leurs compagnons, esquissent un geste de consolation tandis que d'autres sont repliés sur eux-mêmes dans leur méditation et leur prière. Les drapés, manteau se repliant en larges chutes de plis ou vêtement retombant verticalement, sont d'une incroyable variété. Les détails des costumes, bords de manches fourrées, petits boutons, ceintures, chapeaux, ou éléments de costumes ecclésiastiques séculiers ou réguliers, comme les accessoires, livres, bourses, chapelets, sont décrits avec un éviden t bonheur de narration. En raison de la fascination qu'ils exercent, les pleurants constituent presque un chapitre à part entière dans l'histoire des tombeaux des ducs de Bourgogne et ont suscité une abondante bibliographie entre les années 1890 et 1960, principalement consacrée à retrouver la piste des pleurants manquant sous les arcatures conservées au musée de Dijon. [...] Après la destruction des tombeaux, en1793, un texte de septembre 1794 qui inventorie les éléments subsistants des tombeaux alors entreposés dans l'ancien palais abbatial de Saint-Bénigne dénombre 70 pleurants, dont 2 petits. Il faut rappeler ici que pour 40 emplacements à chaque tombeau, il y a 42 statuettes, les deux premières étant, sous la même niche, un couple d'enfants de choeur. Ces 70 pleurants seront présentés au Museum, ouvert en 1799, comme des "monuments" du temps des ducs. A cette date, il manquait donc dix pleurants et deux enfants de choeur. [...] Le restaurateur Saint-Père fit refaire dix pleurants par Joseph Moreau. Celui-ci s'inspira des pleurants originaux pour six d'entre eux ou créa des figures originales à l'effigie des restaurateurs des tombeaux (Févret de Saint-Mémin, Joseph Moreau, Marion de Semur, et Claude Saint-Père) [...]. Avec la découverte, en 1892, des dessins de Gilquin conservés à la Bibliothèque nationale, on se rendit compte que l'ordre des pleurants était inexact : celui-ci fut rétabli en 1932. C'est dans les années 1890-1960 que l'on chercha à repérer les pleurants manquants chez les collectionneurs ou dans des musées. C'est grâce à ce travail que Pierre Quarré, conservateur du musée, put obtenir en 1945 le retour de pleurants qui appartenaient au Louvre, au musée de Cluny et à un collectionneur anglais, Percy Moore. Huit pleurants n'ont pu retrouver leur place : les quatre du musée de Cleveland et celui de la collection Perret sont représentés à Dijon par des moulages. Le couple d'enfants de choeur de Philippe le Hardi n'a plus été vu depuis 1793, et l'espergeant du tombeau de Jean sans Peur, pourtant repéré dans la famille de Vesvrotte dans les année 1820, est aussi présumé disparu. (Notice de Sophie Jugie extraite de "L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419)", Dijon : musée des beaux-arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005)

Matériaux/techniques

albâtre

Dimensions

Dimensions Hauteur : 40 cm

Onomastique

Philippe II le Hardi

Sujet représenté

figure (homme, chartreux, pleurant)

Lieu de conservation

Dijon ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier

Statut juridique

propriété de la commune ; attribution ; Dijon ; musée des beaux-arts ; classé MH

Date acquisition

1827

Anciennes appartenances

Propriété ecclésiastique, Chartreuse de Champmol, Dijon ; Propriété ecclésiastique, Dijon, cathédrale Saint-Bénigne, 1792 ; Dijon, Conseil Général de la Côte-d'Or

Numéro d'inventaire

CA 1416 n° 36

Exposition

Les Pleurants des tombeaux des Ducs de Bourgogne, Dijon : Musée, 1971 (reprod.)
Les Pleurants dans l'art du moyen Age en Europe, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1971 (sous le n° générique 27)
Claus de Werve et la sculpture bourguignonne dans le premier tiers du XVe siècle, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1976

Bibliographie

Andrieu (Colonel), "Les pleurants aux tombeaux des ducs de Bourgogne", La Revue de Bourgogne, 1914, pp. 95-151
Andrieu (Ernest), "Les Pleurants de Dijon après la tourmente", Revue de Bourgogne, 1920, n° 6, pp. 65-70
Quarré (Pierre), Les pleurants des tombeaux des ducs de Bourgogne, Dijon, 1971 (reprod. 36)
Didier (Robert), "Le monument funéraire de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne (1342-1404) : Jean de Marville, Claus Sluter, Claus de Werve", Die Parler und der Schöne Stil 1350-1400 : Sonderdruck aus dem Resultatband zur Ausstellung des Schnütgen-Museums in der Kunsthalle Köln, Köln, 1980 (p. 23)
Morganstern (Anne McGee), "Le tombeau de Philippe le Hardi et ses antécédents", Actes des journées internationales Claus Sluter (Dijon, 1990), Dijon : Association Claus Sluter, 1992 (p. 179)
Morand (Kathleen), Claus Sluter, Artist at the Court of Burgundy, 1991 (p. 359, Pl. 138)
Lessing (Erich), Die Niederlande : Die Geschichte in den Bildern ihrer Maler, Munich, 1985 (p. 284)
Chabeuf (Henri), "Les pleurants des tombeaux des Ducs de Bourgogne", Bulletin des Musées de France, 1910, n° 3, pp. 43-45
Andrieu (Ernest), "Les Pleurants de Dijon après la tourmente", Revue de Bourgogne, 1920, n° 6, pp. 65-70
Andrieu, "Histoire des pleurants de Dijon", Actes du Congrès d'histoire de l'Art, Paris, septembre-octobre 1921, PUF, 1924, pp. 559-563
Andrieu (E.), "Les pleurants aux tombeaux des ducs de Bourgogne", Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte d'Or, 1923, pp. 77-95
Quarré (Pierre), "Les Pleurants des tombeaux des ducs de Bourgogne. Mutations et réintégrations", Extrait du Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1948-1949, Paris, 1952, p. 124-132

Rédacteur

Bardin Dominique

Copyright notice

© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017

Crédits photographiques

© Dijon, musée des beaux-arts

 

Renseignements sur le musée

 

01370039492

Notices :  

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Requête :   ((tombeau) :DENO )
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