Réponse n° 7994
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Domaine
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dessin ; mémoire de l'esclavage
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Titre
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Fontaine du bazar (St-Paul)
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Auteur/exécutant
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BARRERE Joseph (dessinateur)
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Précision auteur/exécutant
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BARRERE : Mézin, 1808 ; Agen, 1885 ; nationalité : Française
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Ecole
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France
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Lieu création / utilisation
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Afrique, Afrique noire, Mascareignes, La Réunion (lieu de création)
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Période création/exécution
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2e quart 19e siècle
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Millésime création/exécution
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1843
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Historique
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Le père Barrère est nommé prêtre à Saint-Paul le 7 mars 1841 suite au décès prématuré du père Philippe, emporté par une " maladie de longueur " (phtisie). Le curé Barrère célébra la messe à Saint-Paul jusqu'en 1845 avant d'être remplacé par Alexandre Hippolyte Monnet. Durant son séjour à Bourbon, le père Barrère a consigné ses impressions dans un carnet agrémenté de charmantes illustrations rehaussées à la gouache et à l'aquarelle, oeuvres de petit format. De ce cahier, il nous reste qu'un ensemble incomplet de douze folios dont huit représentant des vues diverses de la ville de Saint-Paul, scènes de genre et paysages, véritables miniatures empruntes de fraîcheur et de naïveté et faisant découvrir un aspect de cette ville mal connu et à jamais disparu. Au verso des vues illustrées se cachent les impressions et commentaires du prêtre, courts textes, aide-mémoire, rédigés dans un style rapide, voire télégraphique mais d'une belle écriture cursive et régulière.
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Matériaux/techniques
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gouache, pierre noire, gomme arabique, papier vélin
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Dimensions
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Hauteur en cm 21.2 ; Largeur en cm 27.7
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Inscriptions
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texte ; signature, date
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Précision inscriptions
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manuscrite, au verso : Nous avons déjà dit quelque chose du sort des esclaves. Leur condition n'est pas, à beaucoup près, aussi malheureuse qu'on le croit généralement en France. Cependant il y a des exceptions assez rares. On rencontre encore quelques maîtres durs à leur égard, mais hâtons-nous de le dire, ces hommes sont montrés du doit, et contrastent singulièrement avec la douceur habituelle des créoles. Cette dureté de certains maîtres, et d'un autre côté la paresse habituelle des esclaves font déserter certains ateliers, et il est un assez grand nombre de noirs qui s'enfuient dans les bois, les uns pour échapper à des traitements trop sévères, les autres pour s'affranchir d'un travail qu'ils n'aiment pas ; le plus grand nombre de ces noirs rentre après quelques jours de marronnage, mais quelques uns s'en font une habitude, changent leur case pour les ravines ou pour les forets, le travail pour le brigandage. La police leur fait une chasse incessante, mais il en est toujours qui échappent à ses investigations et qui deviennent la terreur du pays. On est donc loin d'être en sécurité dans les routes désertes, surtout pendant la nuit ; et malgré la vénération que les noirs ont généralement pour les prêtres, on n'en rencontre pas moins sur la route de St-Paul à St-Denis une croix qui marque la place où fut assassiné un missionnaire ; et la ravine du malheur, ainsi nommée depuis cet attentat, inspire toujours des craintes au voyageur aventureux. Les hauteurs de Bernica ont aussi leur célébrité pour leurs habitants marrons. Un soir vers dix heures, on vint frapper à ma porte, et me dire que sur ces hauteurs il y avait un esclave qui se mourrait dans une habitation isolée. Je ne balançais pas un instant, et je partis accompagné de Martin, mon domestique le plus fidèle et le plus dévoué. J'arrivai, après bien des fatigues à cette habitation, et je rencontrai en effet le prétendu malade. Je le trouvai devant sa porte, qui réclamait un prompt secours. A mon retour à travers les montagnes, je m'égarai dans la route ; la nuit était éclairée par la lune. Armé d'une longue barre, un noir d'un air farouche nous aborda, et se propose pour compagnon de voyage. Force nous fut de l'accepter, mais non sans hésitation. Il fallait pourtant dissimuler notre crainte, et pour ma part, je faisais bonne contenance. Arrivé près du Bernica, vous n'avez pas peur, nous dit le marron, en s'approchant de mon cheval ? Co[...] lui répondis-je, je te brûle la cervelle si tu bouges, et je tirais un crayon de ma poche, la seule arme que j'avais. A cette menace, le noir s'enfuit à toute jambe, et Martin me dit en sifflant : " Tout di bon, mon maître, moi la eu pèr, mais vout manière la sauvé nous ". ; signature, date, b. d. : J. B. 1843
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Sujet représenté
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scène (Saint-Paul de La Réunion, ville, marchand des quatre saisons, homme, femme, fontaine, maison)
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Etat de conservation
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Moyen ; Complet
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Lieu de conservation
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Saint-Gilles-les-Hauts ; musée historique de Villèle
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Statut juridique
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propriété du département ; achat ; Conseil général de La Réunion ; musée historique de Villèle
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Date acquisition
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1992
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Anciennes appartenances
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Bouvier Michel
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Numéro d'inventaire
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1992.70.5 ; 92 MH 70.5 (Ancien numéro d'inventaire)
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Exposition
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Saint-Gilles-les-Hauts, Musée historique de Villèle, 8 octobre-30 décembre 1996
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Bibliographie
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Voyage aux mille et un trésors : exposition . - Saint-Gilles-les-Hauts : Musée historique de Villèle, 1996. - 1 vol.(78 p.) : ill. en noir et en coul. ; 30 cm. - La couv. porte en plus : "le musée de Villèle présente ses nouvelles acquisitions".. - ISBN 2-908837-09-9. (p.11 )
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Copyright notice
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© Saint-Gilles-les-Hauts, musée historique de Villèle, © Service des musées de France, 2016
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Crédits photographiques
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© musée historique de Villèle, J-P Woaye-Hune
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Renseignements sur le musée
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10700018887
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