Réponse n° 177
|
|
|
Domaine
|
ivoirerie ; médiéval ; croyances - coutumes
|
Dénomination
|
diptyque
|
Titre
|
Couronnement de la Vierge, Annonciation et Visitation (volet gauche) ; Crucifixion et Nativité (volet droit)
|
Auteur/exécutant
|
anonyme (auteur)
|
Ecole
|
France
|
Lieu création / utilisation
|
France (lieu de création)
|
Période création/exécution
|
14e siècle
|
Millésime création/exécution
|
1335 entre ; 1375 et
|
Historique
|
Cet ivoire illustre bien la série des diptyques à frises d'arcatures, définie par R. Koechlin. Nous avons désormais une oeuvre plus simple que les tabernacles : chaque feuillet rectangulaire comporte deux registres superposés, couronnés de quatre arcatures trilobées et ornées de crochets : ces arcatures sont très molles et presque en plein cintre. Nous n'avons plus, désormais, une histoire suivie mais certains sujets choisis et chacun s'isole dans son propre registre : dans le volet gauche, en bas, deux scènes se succèdent, l'Annonciation et la Visitation ; les quatre personnages occupent régulièrement l'espace délimité par les quatre arcatures. La Nativité du volet droit est une représentation déjà rencontrée au n°11 : la Vierge étendue et s'accoudant sur le rebord de son lit, caresse l'enfant emmailloté et couché dans un berceau d'osier. L'âne et le boeuf ne sont plus maladroitement représentés aux extrémités de la crèche, mais sagement regroupés aux pieds de Jésus. Le plus ingénieux arrangement réside dans l'annonce aux bergers. Ces derniers arrivent de l'horizon (on ne les voit qu'à mi-corps), un paysage apparait et relie ainsi les deux scènes : c'est une disposition peu courante dans l'enluminure. Le Christ en croix occupe le registre supérieur du feuillet droit : la Vierge soutenue par trois Saintes Femmes, se tord les mains de douleur, saint Jean et les trois docteurs juifs affirment la symétrie de la composition. A gauche, le Christ a déjà couronné la Vierge et la bénit. Tous deux sont assis sur une banquette décorée de losanges incisés ; deux anges thuriféraires semblent agenouillés sur les accotoirs. Il faut noter la disproportion des têtes par rapport aux corps maigres des personnages. Les draperies sont très minces et les plis en tablier descendent très bas sur les hanches créant ainsi un déséquilibre entre un buste trop étiré et des jambes trop courtes. "Personnages courtauds, draperies informes, visages bêtement souriants", Koechlin résume bien la "médiocrité désarmante" de ces diptyques à frises d'arcatures de la fin du 14e siècle dont le nombre, très important, a nui à leur qualité. Grodecki propose une période intermédiaire pour ce genre d'objets, située entre 1335-1375 : il est certain que notre diptyque se rapproche davantage de cette dernière date. (Notice de Brigitte Maurice extraite de "Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon", Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983)
|
Matériaux/techniques
|
ivoire
|
Dimensions
|
Dimensions Hauteur : 12.1 cm ; Largeur : 14.4 cm ; Epaisseur : 0.8 cm
|
Sujet représenté
|
scène biblique (Annonciation, Visitation) ; scène biblique (Couronnement de la Vierge, Vierge, Christ, bénédiction) ; scène biblique (Christ en croix, Vierge, Les trois Marie, saint Jean l'Evangéliste) ; scène biblique (Nativité, Vierge, couché sur le côté, accoudé, Enfant Jésus, berceau, âne, boeuf, berger)
|
Précision sujet représenté
|
De haut en bas, de gauche à droite, nous pouvons voir : le couronnement de la Vierge, la Crucifixion, l'Annonciation et la Visitation, La Nativité. Toute lecture narrative est donc ardue, l'agencement des épisodes correspond à un choix iconographique ou théologique qui prend d'entre eux pour lui-même et non dans une lecture historique. L'association verticale des événements et la confrontation entre les deux panneaux donne une clé possible de lecture: chacun des panneaux présente la naissance et la mort du personnage. Pour la Vierge, il s'agit de sa vie spirituelle commençant à son élection divine symbolisée par l'Annonciation, et confirmé aux cieux par le couronnement du Christ, qui conclut sa mort physique qui est éludée ici visuellement. Pour Jésus, il s'agit de sa vie terrestre, de la Nativité à la Crucifixion. Nous pensons que le vis-à-vis entre ces deux panneaux peut présenter la double nature du Christ par l'intermédiaire de la Vierge, et la sanctification de Marie par le Christ.
|
Lieu de conservation
|
Dijon ; musée des beaux-arts
|
|
Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier
|
Statut juridique
|
propriété de la commune ; legs ; Dijon ; musée des beaux-arts
|
Date acquisition
|
1878
|
Anciennes appartenances
|
Collection privée, Trimolet Anthelme et Edma
|
Numéro d'inventaire
|
CA T 329 ; 13 (Cat. ivoires 1983) ; 329 (Cat. Trimolet)
|
Bibliographie
|
Gleize (Emile), Catalogue descriptif des objets d'art formant le musée Anthelme et Edma Trimolet, Dijon, 1883 (n° 329 (XIIIe siècle)) Koechlin (Raymond), Les ivoires gothiques français, 3 tomes, Paris, 1924 (I, p.141, n°333, pp. 174, 176 ; II, no. 333) Tardy, Les Ivoires, Paris, 1966 (p. 33) Maurice (Brigitte), Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon, Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983 (n° 13 (XIVe siècle))
|
Rédacteur
|
Creuzet Laurent ; Férot Elise ; Bardin Dominique ; Jugie Sophie
|
Copyright notice
|
© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017
|
Crédits photographiques
|
© Dijon, musée des beaux-arts
|
|
Renseignements sur le musée
|
|
01370018125
|
|