mobilier ; menuiserie ; arts décoratifs

buffet

anonyme (menuisier)

France

France (lieu de création)

16e siècle

Nicole de Reniès, citant Edmond Bonnafé (Le meuble en France au XVIe siècle) et des inventaires du XVIe siècle, indique que ce type d'armoire était alors indifféremment nommé "buffet" ou "dressoir", désignations qui correspondent aux deux usages du meuble : rangement et exposition. Buffet baptisé par Edouard Bonie "Crédence Henri II"

noyer, mouluré, taillé

Noyer mouluré et sculpté ; Sur socle polygonal mouluré, deux personnages en gaine et un fond constitué par trois panneaux supportent un corps supérieur à pans coupés ouvrant par deux vantaux et deux tiroirs. Décor sculpté de deux bustes en bas relief, d'une feuille d'acanthe en console, et de deux termes en ronde bosse. Meuble de plan rectangulaire, semi-circulaire ou à pans, monté sur de hauts pieds, ouvrant par des "guichets" et des "layettes". Le bâti est, comme à cette époque, composé de montants et de traverses assemblés à tenons et mortaises chevillés, entre lesquels sont maintenus, dans des glissières, des panneaux de bois, bruts au revers, polis, moulurés et sculptés dans la masse en façade. Cependant, on note que, au milieu du XVIe siècle, le noyer a progressivement remplacé le chêne employé au siècle précédent. Sur le buffet du musée, le fond uniforme laisse très lisibles la structure et le compartimentage souligné par la puissante mouluration. Les profils des médaillons, empruntés à l'Antiquité, sont des apports ultramontains. Mais le traitement résolument naturaliste et vigoureux de la sculpture des bustes, penchés hors des lucarnes rondes comme pour s'entr'apercevoir, est d'une veine tout à fait différente des profils finement sculptés, en très léger relief, à la manière des médailles, le plus souvent associés à des rinceaux fleuris, typiques de l'apport italien, dans le domaine des arts décoratifs, des premières années du XVIe siècle. Les personnages en gaine qui servent de supports -atlante et cariatide drapés- semblent puisés au répertoire d'estampes de l'architecte ornemaniste Jacques Androuet Du Cerceau (1510-1585). Mais, sur notre meuble, les visages sont loin d'être idéalisés ; ils reprennent les traits des bustes des vantaux (barbe et moustache de l'homme ; chevelure bouclée, séparée par une raie médiane, de la femme...).

Hauteur en cm 142 ; Longueur en cm 136 ; Profondeur en cm 48

marque

marque de propriétaire, sur un montant central : SS en creux

mariage

Placé aussi bien dans la chambre que dans la salle, il peut contenir de la vaisselle, du linge, des aliments, éventuellement mélangés. Sur le socle, dans le corps évidé, et sur le dessus, parfois sommé d'un fronton, on "dresse" des pièces de vaisselle d'apparat, généralement liées au service de la boisson qui s'organisait autour de ce meuble.

ornementation (atlante, feuille : acanthe) ; figure (homme, femme, cariatide)

Bordeaux ; musée des Arts décoratifs

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; legs ; Bordeaux ; musée des Arts décoratifs

1895

Collection privée, BONIE Edouard, Bordeaux, (Meublait la salle à manger Renaissance d'Edouard Bonie.)

7794

PASQUIER (du), Jacqueline, GABORY (de) Catherine, SEURIN Michèle, "Mobilier bordelais et parisien, Bordeaux, musée des Arts décoratifs" Inventaire des collections publiques françaises, 41, R.M.N., Paris, 1997, 187 p. (p. 22, n° 1)
VEDERE, Xavier, "musée des Arts décoratifs, Guide du visiteur", Bordeaux, 1965. (p.13, n°9, repr.)
COURTEAULT Paul, Le musée Bonie, Bordeaux, 1930. (Repr.)

© Bordeaux, musée des Arts décoratifs, © Direction des musées de France, 2010

© Lysiane Gauthier

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