Précision auteur/exécutant
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VIALA : Salles-Curan, 1859 ; Rodez, 05/03/1913 ; nationalité : Française Eugène Viala est né en 1859 à Salles-Curan (Aveyron). De 1877 à 1879, il étudie aux Beaux-Arts de Montpellier puis il part à Paris en 1881 suivre des cours à l'Académie Jullian ; il est alors l'élève d'Hébert. De 1884 à 1889, il fréquente les cabarets de Montmartre et de Montparnasse, où il rencontre sa femme ; il avouera cependant n'avoir jamais aimé la capitale. Il revient à Rodez en 1889 et exerce d'abord le métier de photographe pour subvenir aux besoins de sa famille et élever ses quatre enfants. De 1890 à 1900, il abandonne peu à peu la photographie et tente de vivre de son art : il fait de nombreux allers-retours entre Paris et Rodez pour vendre ses toiles mais connaît des moments très difficiles. A partir de 1903, Maurice Fenaille, grand industriel du pétrole, mécène de Rodin et de Camille Claudel, lui accorde son soutien. En 1909, il lui procure un atelier à Neuilly. Un an plus tard, il lui offre un voyage en Italie en compagnie du peintre Tristan Richard. Mais cette période faste dure peu. Eugène Viala meurt à 54 ans, en 1913, des suites d'une chute au sortir d'un tramway parisien. Eugène Viala était à la fois peintre, écrivain et graveur mais c'est surtout dans la gravure à l'eau-forte que son art se développe dans une véritable singularité. C'était une nature indomptable et rebelle, un être tourmenté, indépendant, en marge de la société. Misanthrope et solitaire, croyant anticlérical, libre penseur anarchiste, il se définissait avant tout comme un grand amoureux de la nature. Poète, ses vers étaient inspirés par l'œuvre de Charles Baudelaire qu'il admirait profondément ; l'un de ses recueils s'intitule Loin des foules. La peinture et les gravures d'Eugène Viala ont pour sujet privilégié certains aspects austères de sa terre natale, le Lévézou : mornes landes où un étang semble une lumière, pierres effondrées dans la désolation des ravins déserts, clochers perdus dans un crépuscule de rêve, humbles maisons du Rouergue. Il avait une prédilection marquée pour les figures d'arbres tourmentés luttant contre les éléments. C'était le maître des troncs, des ramures et des souches. Influencé par le romantisme et le symbolisme, il admirait beaucoup l'oeuvre de Gustave Moreau. Son style est avant tout imprégné de fantastique. C'est un visionnaire halluciné, un graveur de la nuit et du crépuscule. Ses estampes sont marquées d'une noirceur presque diabolique. L'angoisse et l'obsession de la mort sont omniprésentes. Le titre de l'un des recueils résume à la fois sa vie et son œuvre : De l'encre, de l'acide, de la souffrance. Il y a dans sa manière une grande profondeur, de l'âpreté, et beaucoup de tristesse. L'oeuvre gravé se répartit selon deux axes : visions mordantes et désolées d'allégories perdues dans l'ombre auxquelles répondent des paysages calmes, un peu plus réalistes, mais sombres, à l'horizon placé haut et aux arbres dénudés. Les hommes, lorsqu'ils sont présents sont de minuscules pantins perdus dans le paysage, aux prises avec des éléments déchaînés et écrasés par le poids de leur destin.
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Précision inscriptions
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signature, en bas à gauche : E.Viala ; titre, en bas au centre : sagesse (dans la planche) ; titre, en bas à droite : Sagesse (au crayon) ; inscription, au dos : D4 G24 ; tampon, au dos : tampon Musée
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