Précision inscriptions
|
annoté en haut à gauche : ALBUM DE L'INTRANSIGEANT. ; titré en haut à droite : PL. N°11 / LE PRESSOIR ; annoté en bas au centre : L'état de nos finances est rassurant si les besoins sont grands, d'abondantes ressources sont ménagées pour y pourvoir ; annoté plus bas : Les contribuables écrasés, broyés sous le pressoir, dont les ministres manoeuvrent les barres, alimentent de leurs écus le réservoir du budget, toujours vidé, toujours rempli. Casimir-Perier l'aïeul, juché au sommet de la vis, préside l'opération, le fouet sous le bras, prêt à ranimer l'énergie du plat valet qui faillirait à la besogne. Le dessin de Granville, bien qu'ayant soixante-tois ans de date, est resté d'une actualité saisissante, et il faudrait bien peu de chose pour mettre au point cette note de Philippon qui le commentait : "Oui, Messieurs, nous avons les portes et fenêtres, nous avons le personnel, la patente, l'enregistrement, le brevet, le timbre, le cautionnement, nous avons le vin, nous avons le bois, le sel, l'huile, nous avons l'impôt foncier, nous avons les jeux, la loterie, la poste, les filles. - Nous avons, pour nous, les sommations, les garnisaires et l'expropriation forcée ; nous avons la vente du mobilier... Vous le voyez, le peuple ne pourrait nous échapper, nous le guettions à sa fenêtre, nous le prenions par famine, nous l'attendions à la barrière des villes, aux frontières du royaume, nous le tenons et nous le pressurons. Ayez don l'assurance ou, si vous aimez mieux, la certitude que rien ne sera retranché à vos faibles traitements."
|