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Réponse n° 136
Domaine

peinture

Dénomination

triptyque ; volet (gauche, droit)

Titre

Triptyque de Nicaise Ladam ; Portrait de Nicaise Ladam ; Femme en prière avec saint Jean

Auteur/exécutant

anonyme (peintre)

Anciennes attributions

ancienne attribution à : BELLEGAMBE Jean (Douai, vers 1470 ; Douai (?), vers 1534-1540 )

Lieu création / utilisation

Pays-Bas, Pays-Bas méridionaux, Flandres (lieu de création) ; France, Arras (lieu de création, lieu d'utilisation)

Période création/exécution

16e siècle

Matériaux/techniques

bois, peinture à l'huile

Dimensions

Hauteur en cm. 81 ; Largeur en cm. 26.5

Inscriptions

inscription ; inscription (français, latin)

Précision inscriptions

inscription, au revers : au revers du panneau gauche : Lho(m)me au monde que dieu a mis / premier que le corps soit soubs lame / doibt faire le salut de lame / Car apres mort ne a nulz amis. ; inscription, au revers : Au revers du panneau droit la devise du donateur accompagne son blason : Plvque bien

Utilisation/destination

pratique religieuse

Précision utilisation/destination

Deuxième volet inv. 24.2 ; EGLISE DE SAINT-JEAN EN RONVILLE (utilisateur)

Sujet représenté

portrait (Ladam Nicaise, homme de lettres, homme, en donateur, costume, orant, saint, allégorie, mort, cadavre, squelette)

Précision sujet représenté

Les panneaux réunissent le donateur et son épouse, agenouillés en orants et présentés par leurs saints patrons. Tous les personnages sont montrés de trois-quarts face, tournés vers le centre du retable aujourd'hui disparu. Sur le volet gauche, Nicaise Ladam se tient les mains jointes devant un prie-dieu où repose un livre ouvert en partie coupé par le bord droit du tableau. Coiffé d'un tocquet de velours rouge brodé de fil d'or, il est vêtu d'une tunique rouge et d'un manteau de fourrure. Le tabard en drap d'or pendu à son bras droit est frappé de l'aigle impériale sur laquelle se détachent les armes de Charles-Quint, rappelant ostensiblement au spectateur que le donateur servit fidèlement l'empereur. Sa main droite porte deux bagues, l'une ornée d'une pierre, l'autre, d'une perle. Le jeune homme vêtu d'un manteau noir à col droit et placé à gauche de Nicaise Ladam pourrait être l'un de ses fils ; on l'identifie aussi avec son écuyer. Derrière le donateur, saint Nicaise vêtu d'une chape de brocart, est figuré en martyr décapité, tenant entre ses mains sa tête mitrée et portant une croix épiscopale. A l'arrière-plan, un promontoire rocheux domine une vallée fluviale où se dressent des édifices fortifiés, ainsi que la porte d'un château-fort (?) se reflétant dans l'eau. Sur le volet droit, la jeune donatrice porte une coiffe blanche, une tunique blanche et une robe noire aux manches ornées de broderies rouges. Sa taille est serrée par une ceinture dorée à l'agrafe de laquelle pend un rosaire en corail. Elle porte trois bagues à la main gauche. La donatrice est présentée par saint Jean l'Evangéliste vêtu d'une tunique rouge et d'un manteau rouge pâle pendu à son bras, et bénissant un calice au pied ciselé. Conformément à l'épitaphe, elle est figurée sous les traits de la première épouse de Nicaise Ladam, Jeanne Ricquart. La mémoire de Claire Gradrer, sa seconde épouse, " ici mise à l'écart " selon les termes de l'épitaphe, est néanmoins rappelée par la présence, à droite de saint Jean, de sainte Claire en habit de Clarisse, tenant un ostensoir et une crosse abbatiale. Au fond, le paysage se compose d'un éperon rocheux couronné par un château fort et d'une colline boisée, à droite. Au revers du volet gauche est peinte une allégorie de la mort. Elle apparaît sous l'aspect d'un cadavre décharné s'appuyant d'une main à une bêche de fossoyeur et désignant de l'autre l'épitaphe du volet droit. La figure, vivement éclairée par une lumière latérale, se détache sur un fond noir et projette une ombre portée sur le sol, indiqué par un simple plan de couleur bistre. Les quelques mèches de cheveux sur le crâne, les yeux noirs brillants au fond des orbites, la torsion expressive du linceul aux extrémités flottantes, dont l'une s'enroule autour de sa jambe droite, confèrent une inquiétante animation à ce corps pourrissant, dont l'abdomen béant laisse apparaître les entrailles. Tout en attirant le regard sur l'épitaphe, l'image de la mort s'adresse aussi aux vivants à la manière d'un memento mori, comme l'indique le quatrain édifiant inscrit au sommet du panneau. En l'état actuel des connaissances, il est impossible de faire la moindre hypothèse sur le sujet religieux que représentait le centre du triptyque votif dont nos panneaux constituaient les volets. Rien ne légitime leur attribution à Jean Bellegambe où à son entourage. L'oeuvre ne présente guère d'affinités avec celles de l'école de Leyde, même si la technique de dessin indique peut-être que l'artiste s'est formé dans les Pays-Bas septentrionaux. Le paysage adopte les conventions de la peinture flamande des années 1520 ; seuls la pose déhanchée de saint Jean et peut-être son visage, dénotent une influence maniériste dans une composition par ailleurs sobre et sereine. Dans la représentation allégorique peinte au revers, on ne retrouve pas l'usage des hachures et des glacis ; le travail est plus rapide et la pâte plus épaisse ; le drapé nerveux du linceul diffère nettement de ceu x des manteaux de saint Jean et sainte Claire. Il n'est donc pas impossible, comme le supposaient certains des auteurs mentionnés, que les deux faces des volets aient été exécutées par deux mains différentes. Nicaise Ladam pourrait en effet avoir commandé le triptyque à un premier artiste peu après sa promotion au service de l'empereur (dans les années 1520), puis, peu avant sa mort en 1547, il aurait fait ajouter par un peintre d'Arras le Memento Mori et l'épitaphe, afin que le triptyque fût placé comme ex-voto auprès de sa sépulture.

Date sujet représenté

1466 né ; 1547 mort

Lieu de conservation

Douai ; musée de la Chartreuse

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; achat ; Douai ; musée de la Chartreuse

Date acquisition

1863

Anciennes appartenances

Destination d'origine, Eglise de Saint-Jean en Ronville, 16e siècle, Arras, (Ces panneaux proviennent de l'église Saint-Jean-en-Ronville, à Arras. Ils constituaient vraisemblablement les volets d'un triptyque commandé par Nicaise Ladam pour orner sa sépulture. Le panneau central disparaît à une date indéterminée. Les deux volets réapparaissent vers 1860 à Arras, dans l'atelier d'un artiste à qui A. Asselin les achète, avant de les offrir au musée de Douai en 1863. Ils sont présentés au Musée des Beaux-Arts d'Arras depuis 1994.) ; ASSELIN

Numéro d'inventaire

24 ; 863.1 (Autre numéro d'inventaire)

Exposition

1953, Douai, Trésors artistiques (n°2.)
1981, Douai, musée de la Chartreuse, Les successeurs de Jean Bellegambe, (n°23.)
1988, Douai, Musée de la Chartreuse, Les chemins de Saint-Jacques dans le Nord de la France, (n°69.)
1993, Arras, Musée des Beaux-Arts, Monuments funéraires XIIe-XVIIe siècle, (p.4-6.)

Bibliographie

LEROY A., "Manuscrits de la Bibliothèque de Valenciennes, Notices et extraits", Archives et Lettres du Nord de la France et du Midi de la Belgique, Nelle série, t.3, Valenciennes, 1841, (pp.460-477.)
DINAUX A., "Nicaise Ladam", Arch. Hist. du Nord de la France et du Midi de la Belgique, 3e série, t.V, 1855, (pp.422-424.)
ASSELIN A. et DEHAISNES C., "Recherches sur la vie et l'oeuvre de Jean Bellegambe", Revue de l'art chrétien, 1862, (p.465.)
CAHIER A., "Fragments de peinture du XVIe siècle placés en juillet 1863 au Musée de Douai", Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai, 2e série, t.VII, 1861-1863, (p.281.)
Catalogue du musée de Douai, 1869, supplément 1878. (n°24.)
BETHUNE J., "Quelques monuments funéraire de la Flandre Française", Bulletin de la Gilde de St Thomas et St Luc, 13e réuni, (p.229.)
HYMANS H., "Notes sur quelques oeuvres d'art...", Bulletin des Commissions Royales d'art et d'archéologie de Belgique, 1883, (p.214.)
DEHAISNES C., La vie et l'oeuvre de Jean Bellegambe, Lille, 1890, (p.171.)
RODIERE R., Epigraphie du Département du Pas-de-Calais, Commission Départementale des Monuments Historiques, Arras, 1883-1934, 7 vol, (p.198, n°506.)
Catalogue des collections du musée de Douai en 1937, rédigé par Stéphane Leroy, conservateur : "Catalogue des peintures, sculptures, dessins et gravures exposés dans les galeries du musée de Douai, publié sous les auspices de la Municipalité par Stéphane Leroy conservateur du musée, 1937" (n°291.)

Copyright notice

© Douai, musée de la Chartreuse, © Direction des musées de France, 2015

Crédits photographiques

© musée de la Chartreuse à Douai

 

demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

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Contact musée

 

06190000686

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