peinture

retable (fragment)

Deux apôtres

ZAVATTARI (atelier, peintre)

ZAVATTARI : Milan, 15e siècle ; nationalité : Italienne

Italie, Lombardie

Italie, Milan (lieu de création)

15e siècle

Un fragment de prédelle (23 X 60,5 cm) est conservé à la Staatsgalerie de Stuttgart (n..3116) ; il est illustré de Saint Pierre encadré de deux autres apôtres. Il provient du fonds de Preuschen di Comano. Le saint Jean-Baptiste et l'Archange saint Michel (94 X 29 cm ; volets latéraux d'un polyptyque) conservés au Museo di Castelvecchio de Vérone (nn. 735.736) proviennent du même retable démembré. Il était complété par un saint Georges (autrefois conservé à Kreuzenstein près de Vienne et désormais à Salzburg) et une sainte Catherine (33 X 26 cm) conservée dans une collection privée italienne. Il est fort probable que le panneau central offrait la représentation d'une Vierge à l'Enfant entouré des panneaux des différents saints. Ce polyptyque lombard (mais encore Ligures) du second Quattrocento était doté d'une prédelle avec en position centrale le Christ bénissant (collection privée) entouré de ses apôtres à l'exemple de cet autre retable de Stuttgart. Ces deux apôtres (avec leur décoration polylobée, le traitement identique des auréoles) sont attribués, en toute vraisemblance, à l'atelier Zavattari et à la prédelle de ce polyptyque par Michel Laclotte ainsi que deux autres panneaux (saint Jean et saint Luc portant la croix, 22 x 20 cm) appartenant à des collections privées ; Cristoforo Zavattari est actif au Duomo de Milan 1404 à 1409, Francesco mentionné en 1417 et en 1453 quand il reçoit un paiement pour la peinture exécutée à la Chartreuse de Pavie. Ses deux derniers fils Ambrogio et Gregorio qui oeuvrent ensemble sont mentionnés dans des documents de1450 et 1481 et Francesco di Giovanni Zavattari, probablement un de leurs cousins est mentionné en 1479 et 1481. Deux d'entre eux au moins ont participé à la décoration de la chapelle de la reine Théodolinde au Duomo de Monza précisément daté de 1444. Gregorio exécute la peinture de la Madonna dei miracoli au sanctuaire de Corbetta près de Milan en 1475. Le cycle de fresques de la reine Théodelinde marque l'apogée de la peinture lombarde du gothique tardif. Force est de constater que l'ensemble peint présente une réelle unité sans nul doute marquée par la personnalité de Francesco, le chef d'atelier. Ce dernier a été formé dans l'entourage de Michelino da Besozzo dont il a retenu l'inquiétude et la douceur qu'il traduit en un langage plus contrôlé et plus précis, avec des effets décoratifs élégants mais dans une expression fluide, claire et prompte à accueillir les nouveautés du naturalisme flamand perceptible dans quelques portraits.

peinture à l'huile, or, bois

Huile sur bois et dorure ; Ces deux fragments d'un retable démembré, aux dimensions identiques, proviennent sans doute d'une prédelle comme le justifient leur petite taille, la forme cintrée du panneau et le motif intégré au support du cadre (arc trilobé au décor de ruban reposant sur des colonnettes torsadées).

Hauteur en cm 22.5 ; Hauteur avec cadre en cm 22.7 ; Epaisseur en cm ; Largeur en cm 19.8 ; Largeur avec cadre en cm 20.5

tampon (allemand)

tampon, au revers, de l'un des deux, tampon des douanes : ZOL.AMTI/GBF.KÖLN-GEREON

figures bibliques (Apôtre, saint Matthieu, saint Pierre, livre)

Les bustes de deux apôtres se détachent sur un fond très lacunaire dont le bol d'Arménie apparaît aujourd'hui très largement. Ils bénissent de la main droite, majeur, index et pouce levés, les autres doigts repliés sur la paume ; ils tiennent de la main gauche le livre de leur évangile, l'un fermé (apôtre vêtu de rouge), le second ouvert (vêtu de bleu). La position frontale du premier apôtre est contrebalancée par le léger trois quarts du second qui détourne légèrement la tête et oriente son regard vers la gauche, invitation à découvrir en toute vraisemblance un autre compère. Les visages sont dotés de chevelures et barbes épaisses et ondulées, les regards obliques traduisent une grande douceur teintée de mélancolie ; les petites bouches ont les lèvres serrées ; seules les mains vives et agitées impriment du mouvement à l'ensemble. Les draperies au tissu lourd sont traitées en teinte vives : rouge vermillon, vert profond et bleu azurite. Des liserés d'or soulignent les bordures tandis que des galons brodés de lettres difficilement lisibles désormais devaient permettre d'identifier les personnages : nous pouvons émettre l'hypothèse de saint Matthieu pour l'apôtre vêtu d'un manteau bleu avec la lecture des lettres et l'abréviation de " MATTHAIOS " qui figurent sur son revers.

Autun ; musée Rolin

propriété de la commune ; donation sous réserve d'usufruit ; Autun ; musée Rolin

2014

Collection privée, Paris, (Ancienne collection de Amédée Hus ) ; Collection privée, Paris, (Collection Hus-Lafleur)

2014.4.2

Marco Rosci, Petit Larousse de la peinture, s.l.d. Michel Laclotte et Jean-Pierre Cuzin, 1979 (tome 2, p. 2008-2009)
Arte Lombarda tra Gotico e Rinascimento, cat. expo., Fabri editori, Milan, 1988 (p. 170-171)

© Autun, musée Rolin, © Service des musées de France, 2016

© B.M.C.

Renseignements sur le musée

01610012049