Historique
|
Dans la lignée de l'acquisition en 2014 de l'oeuvre de Vik Muniz, Sick Bacchus, Picture of Magazines, le musée souhaite orienter une partie des acquisitions photographiques sur les questions de l'illusion des images, du musée imaginaire qui interrogent les chefs-d'oeuvre de l'Histoire de l'art, idéologie fondatrice du musée de " Beaux-arts ", à l'image de celui de La Roche-sur-Yon. Le musée possède déjà un embryon de collection (Jeff Wall, Andy Warhol, Philippe Ramette, Panos Kokkinias, ou encore Karen Knorr, Ellen Kooi et Elina Brotherus) autour de ces questions, abordant la place de l'artiste contemporain et son rapport à la tradition esthétique occidentale, qu'il serait pertinent de renforcer afin de mieux mettre en regard la collection contemporaine et la collection ancienne du musée (c'est déjà le cas à propos des oeuvres sur le paysage). Dans cette idée, les oeuvres de la photographe Catherine Poncin qui travaille à partir d'archives, de documents et de lieux mémoriels pour réinterpréter l'iconographie classique de la mythologie et de l'histoire sacrée, trouveraient tout à fait leur place dans la collection, en particulier la série Traversée (Pétra et Sisyphe, d'après Le Titien ; Petra et Agar d'après Le Caravage ; Petra, Abel et Caïn d'après Le Caravage). Si toujours Catherine Poncin a conduit des recherches au sein d'archives, peu souvent, finalement, elle a fait part de ses passions pour la littérature et l'histoire de l'art. Elles jalonnent pourtant ses photographies et vidéos, portent sa parole, sous-tendent ses propos. Dans son travail, il s'agit souvent de pièces recomposées, en écho à une histoire. Cette série associe plusieurs moments de photographies autour d'une imagerie commune, entre narrativité et histoire de l'art. Dans Petra et Aga, rapportée de Jordanie, Catherine Poncin associe gravure, aile d'ange et arbre de Judée, reliant métaphoriquement l'arbre de Judas, le bitume de Judée utilisé en peinture comme pigment fossile, mais aussi La Dernière Cène de Léonard de Vinci dans laquelle Judas, cherchant à saisir le pain de Jésus, se désigne comme traître. ; Cartel de l'expo Beautés cachées (2015): Une photographie de rocher prise en Jordanie est accolée au tableau de Titien, célèbre peintre du XVIe siècle. Les deux images sont fondues, pour en créer une nouvelle qui met en exergue le mythe de Sisyphe. Le rocher à droite de l'image fait écho au fardeau du personnage, condamné à rouler une pierre au sommet d'une colline, acte sans fin car, une fois arrivée au sommet, la pierre descend la pente, obligeant alors Sisyphe à recommencer son ascension. Cette punition éternelle lui a été infligée pour avoir osé défier les Dieux.Lieu de fabrication : Résidence à la fondation Darat Al-Funun, Jordanie. / France, Paris, pour les tirages ; voir aussi : Petra et Aga, d'après Le Caravage (2015.6.3) Série, Petra, Abel et Caïn (2015.6.4) Série
|