Description
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Fond : gros de tours doublée de toile. Décors : les motifs floraux, les médaillons et l'effet de fond sont réalisés en fils et cordonnet de soie. Il s'agit d'une broderie à fond recouvert. Le fond écru est recouvert par la pose de cordonnet de soie. Les motifs sont brodés au passé. Les médaillons sont appliqués. Une expertise d'après video décrit l'emploi de peinture à l'aiguille, du point noué, de couchure à figure au niveau du fond, de pose de cordonnet au point de Boulogne, de couchure guipurée avec un cordonnet et de couchure sur fond de corde avec un fil guipé textile. D'autre part, l'utilisation de la couchure et la technique de l'application sont courantes à cette époque. Celle-ci permet de gagner du temps dans la réalisation; plusieurs brodeurs pouvaient ainsi broder séparément en participant au même ouvrage. Kay Staniland écrit que "les motifs pouvaient être préparés individuellement par une plus grande équipe puis assemblés et cousus rapidement sur un vêtement ou une tenture." L'utilisation de la couchure est une technique ancienne qui remonte au moins au 11e siècle. La couchure gaufrée est aussi beaucoup utilisée depuis son apparition au 14ème. Enfin, le guipé est plutôt considéré comme "un agrément de passementerie, qu'un vrai point de broderie" jusqu'au 16ème siècle. Mais cette technique sera très utilisée au 17e et 18e. (Mémoire de Y. Guilloux : Les ornements sacerdotaux brodés du musée Dobrée). ; Dalmatique avec des médaillons représentant des saints et des guirlandes florales. Les guirelandes de fleurs encadrent des médaillons répartis régulièrement sur la dalmatique. Les fleurs représentées sont des pensées, symbole de modestie. Certains médaillons sont relativement dégradés. Cependant, on voit bien qu'il s'agit de représentations de saints munis d'attributs permettant leur reconnaissance. Les personnages sont disposés de telle manière qu'ils se répondent symétriquement. Sur chaque côté, en haut, deux médaillons ovales présentent deux martyrs (palme) accompagnés de l'épée de la décollation. Au milieu, deux personnages sont assis dans des fauteuils Celui situé dans le médaillon de gauche porte la tiare papale et une croix à triple traverses. Il s'agirait du Pape saint Clément. Dans le médaillon de droite, on reconnait une mître, montrant ainsi qu'il s'agit d'un saint évêque. Au dessous, on reconnait deux moines franciscains grâce à leur robe de bure (il s'agit de saint Conrad de Plaisance et ?). Dans la partie inférieure, à gauche le personnage est représenté au côté d'un cerf avec une inscription crucifère, symbole de celui qui est apparu à Hubert (patron des chasseurs). Dans la partie droite, une inscription encore lisible explique qu'il s'agit de Saint-Maurice (saint légendaire, originaire de l'Egypte chrétienne). Les couleurs: Le fond de la broderie est blanc. C'est la couleur parfaite. Contenant toutes les autres, elle symbolise la pureté et la joie, mais aussi la vérité absolue, le principe du Bien et de l'unité avec Dieu. Elle est utilisée pour l'Epiphanie, à Pâques ou autres fêtes. Cette couleur fait partie des quatre teintes retenues pour orner les vêtements sacrés par le Pape Innocent III dans son traité. Cette dalmatique, ne comportant pas de fils d'or ou d'argent, a peut être appartenu à un couvent franciscain (ordre religieux interdisant l'étalage de richesses). (Mémoire de Y. Guilloux : Les ornements sacerdotaux brodés du musée Dobrée)
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Bibliographie
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Maîtrise d'Histoire de l'Art (sous la direction de Marianne Grivel), université de Rennes II, Rennes, 2004 (vol II, p. 33 à 37 catalogue iconographique p. 44)
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