Historique
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Tableau de dévotion : La scène, placée sous un arc trilobé, est encadrée de deux fines colonnettes, sculptées en ronde bosse et ornées de chapiteaux à crochets : fragile arcature qui semble vouloir s'écrouler sous le poids de trois énormes motifs végétaux juchés sur le fronton. Le Christ en croix est entouré de la Vierge et de saint Jean, l'une priant, l'autre se tordant les mains, personnages habituels de ce genre de petits tableaux de dévotion, datant de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. Mais les figures sont trapues, les plis des vêtements raides, plats, et illustrent bien la qualité souvent faible de ces ivoires. (Notice de Brigitte Maurice extraite de "Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon", Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983) ; L'objet est en bon état mais fendillé à plusieurs endroits, l'ivoire est usé en bas à droite et laisse voir le fil. Cette plaquette se présente sous la forme d'une niche à sommet triangulaire, surmontée de fleurons, sur une arcature trilobée très large reposant sur deux colonnettes. La composition est très simple: au centre le Christ sur sa croix aux extrémités biseautées, posée sur un petit roc, de part et d'autre la Vierge et saint Jean, Jésus a une attitude très déhanchée renforcée par les plis larges du long périzonium, ses bras plaqués à la croix, sa tête tombe sur l'épaule droite, ses yeux sont fermés, ses cheveux sont détaillés, son expression est souriante. Son torse est un peu fort, les pectoraux, le sternum, les côtes, l'abdomen sont mis en relief, ses pieds et ses jambes sont en fort relief. Les clous de ses pieds et mains et sa blessure au flanc ne sont pas figurés. La Vierge est de trois-quarts, enveloppée dans son manteau, qui forme sur le côté des plis en creux sur la hanche, et retombe en écharpe sur le devant. Ses mains sont l'une dans l'autre, paume face au sol, elle regarde son fils les yeux mi-clos, un léger sourire au lèvres. Saint Jean se tient de face, la tête tournée vers le Christ. Le drapé de son manteau est symétrique et précis, différencié par la forme des plis, plats, de ceux de sa tuniques, cylindriques. Il presse ses mains contre sa poitrine, ses yeux sont fermés, mais il sourit. Cet objet est un peu frustre de premier abord par la silhouette épaisse des sujets et les sourires figés des visages présente néanmoins un emploi délicats des drapés, autonomies et physionomies des personnages. (Notice d'Olympe Sauvage extraite du "Catalogue des objets de dévotion domestique du musée des Beaux-Arts de Dijon, XIIIe-XVIe siècle", mémoire de master 2 Recherche art du Moyen Age, sous la direction de Daniel Russo et Sophie Jugie, Université de Bourgogne, 2008)
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Bibliographie
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Gleize (Emile), Catalogue descriptif des objets d'art formant le musée Anthelme et Edma Trimolet, Dijon, 1883 (n° 333 (première moitié du XIVe siècle)) Tardy, Les Ivoires, Paris, 1966 (p. 26) Maurice (Brigitte), Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon, Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983 (N°6 (fin du XIIIe ou début du XIVe siècle)) Sauvage (Olympe), Catalogue des objets de dévotion domestique du musée des Beaux-Arts de Dijon, XIIIe-XVIe siècle, mémoire de master 2 Recherche art du Moyen Age, sous la direction de Daniel Russo et Sophie Jugie, Université de Bourgogne, 2008 (n° 28 pp. 114-115, reprod. p. 114)
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