Historique
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Le modèle original de cette statue sculptée par Coysevox, qui avait été nommé sculpteur du roi en 1666, décorait le palier de l'escalier d'honneur du château. C'est Le Brun qui avait été chargé de fournir le dessin et de surveiller l'exécution du marbre. En 1792, pendant le séjour à Chantilly d'un détachement du bataillon des Récollets accompagné du commissaire de la Commune Duval d'Estaing, la statue fut décapitée, privée du bras droit ainsi que du bâton. On la trouve encore dans cet état à Chantilly en l'an VI puis on perd sa trace. Elle est retrouvée à Paris en 1814 chez un marbrier et rachetée pour la somme de 1500 francs au moment où les Anglais la marchandaient . Elle fut restaurée par Deseine (1749-1822), sur l'ordre du prince de Condé, Henri-Jules. La tête fut refaite ainsi que le bras et le bâton. La statue fut replacée au milieu des parterres à la tête de la Manche du Grand Canal, là même où nous la voyons aujourd'hui. Par les soins du duc d'Aumale le Grand Condé devait, un siècle plus tard, retrouver la compagnie de Bossuet, La Bruyère, Molière et Le Nôtre! Le socle porte une table de marbre avec une inscription rédigée par le poère français Jean de Santeu (1630-1667): QUEMMODO PALLEBANT FUGITIBUS FLUCTIBUS AMNES, TERRIBILEM BELLO, NUNC DOCTA PER OTIA PRINCEPS, PACIS AMANS, LAETOS DAT IN HORTIS LUDERE FONTES Celui que redoutaient les fleuves aux eaux fugitives, terrible à la guerre, désormais prince amoureux de la paix, parmi les loisirs studieux, fait jouer dans les jardins de joyeuses fontaines. Le prince porte ici le costume romain avec la cuirasse modelée sur le corps, un large manteau sur les épaules. A la main droite, un bâton de commandement fleurdelisé qui repose sur la boule. Le coude gauche est appuyé sur une colonne autour de laquelle s'élève en spirale une tige de laurier. La main gauche pend négligemment tenant déployé un plan de Chantilly et de ses jardins. Les pieds sont chaussés de brodequins ornés d'une tête de lion. Les proportions de la tête du prince, que nous devons au ciseau de Deseine, apparaissent un peu démesurées par rapport au reste du corps. Source : MARENGO, Françoise. Château de Chantilly, les statues du parc. Groupe d'étude des monuments et oeuvres d'art de l'Oise et du Beauvaisie. Bulletin n° 140, 2009.
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