Historique
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Ce tableau, attribué à un Florentin de la suite de Benozzo par Umberto Gnoli en 1908, est considéré comme une oeuvre tardive de Jacopo del Sellaio par Raimond van Marle en 1931, et comme une copie d'après Botticelli par Bernard Berenson en 1932, 1936 et 1963. Cependant Roberto Longhi (1938, pp. 85-94) avait reconnu dans ce petit panneau une oeuvre proche du groupe alors donné à tort à Giovanni Battista Utili da Faenza, groupe dont l'origine évidemment florentine conduisit pourtant à renoncer au nom d'Utili. C'est alors qu'à la suite de découvertes d'archives fut établie l'existence d'un peintre nommé Biagio d'Antonio, actif à Faenza de 1476 à 1483 et en 1504. Carlo Grigioni proposa d'attribuer à cet artiste le groupe donné jusque-là à Utili. L'hypothèse fut acceptée par Roberto Longhi (catalogue de 1938) qui mit au compte de Biagio le panneau de Dijon, approuvé par Michel Laclotte (1955), et Federico Zeri (comm. orale, 1970), qui situe l'oeuvre très tôt dans la carrière du peintre. Gabriele Mandel (1967 - 1968), met en valeur avec raison les caractères inspirés de Pesellino que révèle la peinture. Celle-ci dérive à coup sûr d'un modèle de Botticelli. L'attribution à Biagio ne pourra être tenue pour certaine tant qu'une oeuvre sûre de l'artiste n'aura pas été retrouvée. (Notice de Marguerite Guillaume extraite du Catalogue raisonné du musée des beaux-arts : peintures italiennes, Ville de Dijon, 1980) La restauration de ce panneau, achevée en 2008, a révélé une surprise : le dernier roi mage, dont la peau semblait noire, avait en fait un visage clair. Le repeint enlevé, il reprend ainsi un aspect conforme à la représentation des mages dans la Florence du 15e siècle. Ce n'est que vers la fin de ce siècle que les Italiens adoptèrent la représentation des mages figurant les trois parties du monde, apparue vers 1440 dans la région rhénane.
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Bibliographie
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Gnoli (Umberto), "L'Arte italiana in alcune gallerie francesi di provincia", Rassegna d'Arte, VIII, novembre 1908 (p.188-189 fig.6 (Florentin après Benozzo)) Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, Dijon, 1914 (1918 sur la couverture) (p.119 (Ecole allemande, XVIe)) Magnin (Jeanne), Picture in the Museum of Dijon, Dijon, 1914 (1915 sur la couverture) (p.119 (Ecole allemande 16e siècle)) Van Marle (Raimond), The Development of the Italian Schools of Painting, La Haye, 18 vol., 1923-1938 (XII, 1931, p.410, n°1 (oeuvre tardive de Jacopo del Sellaio)) Berenson (Bernard), Italian Pictures of the Renaissance, Oxford, 1932 (p.102 (Botticelli, copie)) Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933 (p.123 (Jacopo del Sellaio)) Berenson (Bernard), Pitture Italiane del Rinascimento, Milan, 1936 (p.87 (Botticelli, copie)) Becherucci (Luisa) -sur les indications de Roberto Longhi-, "Supposto G. B. Utili (Biagio d'Antonio da Firenze ?)", catalogue de l'exposition : Melozzo e il Quattrocento Romagnolo, Forli : Palazzo di Musei, 1938 (p.87 (Biagio d'Antonio v. 1480)) Laclotte (Michel), Les Peintres siennois et florentins des XIVe et XVe siècles dans les musées de province français, Thèse de l'Ecole du Louvre, Paris, 1955 (n°81 et p.141 (Biagio d'Antonio)) Berenson (Bernard), Italian Pictures of the Renaissance, Florentine School, 2 vol., Londres, 1963 (p.34 (Botticelli, copie)) Shearman (John), Andrea Del Sarto, Oxford, 1965, 2 vol. (p.207) Del Bo (Carlo) et Mandel (Gabriele), L'Opera completa del Botticelli, Milan, 1967 (Classici del Arte, 5) (n°159 p.111 (à rapprocher de Pesellino)) Chastel (André) et Mandel (Gabriele), Tout l'oeuvre peint de Botticelli, Paris, 1968, (Classiques de l'Art) (n°159, p.111 (à rapprocher de Pesellino)) Fahy (Everett), Some followers of Domenico Ghirlandaio, New York, 1976 (p. 205) Guillaume (Marguerite), Catalogue raisonné du musée des beaux-arts : peintures italiennes, Ville de Dijon, 1980 (n°21 pp. 13-14, reprod. p. 13 (Biagio d'Antonio)) Bartoli (Roberta), "Biagio d'Antonio (Tucci)", Federico Motta Editore, 1999 Jugie (Sophie), L'Oeuvre du mois : Biagio d'Antonio, "L'Adoration des Mages", Dijon, musée des beaux-arts, janvier 2011
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