Description
|
Argile, peinture brillante, dessin au trait, rehauts blancs. ; Reposant sur un court pied à disque, le plat de forme circulaire, au rebord extérieur orné d'un motif continu de postes, présente en son centre, disposé autour d'une petite cupule un décor de trois poissons dont la forme caractéristique révèle l'identité. Le corps large et plat, la queue en éventail du turbot contrastent avec la silhouette allongée du rouget barbé, tacheté de points ; les deux appendices situés sous les branchies et les longues stries dorsales distinguent le troisième poisson du type Saint-Pierre ou Jean-doré. Ce décor évoquant la faune marine peut indiquer, à lui seul, la destination particulière de ce plat, sans doute réservé au service du poisson que l'on présentait en filets autour de la cupule centrale contenant les sauces. Par son décor naturaliste, il se démarque des vases de Grèce propre dont l'influence était pourtant presque sensible dans les premières productions italiotes, peu après le milieu du Ve siècle avant J.C. Dans une manière représentative de la céramique du VIe siècle, la figure rouge tend à devenir ici une peinture d'une facture plus libre, qui privilégie la forme générale et le modelé, exprimés en larges touches brossées au pinceau en lacis brun clair rehaussé de liserets blancs, plutôt que la rigueur d'un contour ou d'un détail, pour donner une image vivante, empreinte d'une grande fraîcheur et d'une vibrante spontanéité. Si des objets comparables ont été frabriqués tant en Apulie, en Etrurie qu'en Campanie, la teinte rougeâtre du lavis qui recouvre l'argile, le décor marquant le rebord du plat ainsi que les caractéristiques du motif figuré permettent de distinguer le petit plat à poissons du musée d'Amiens comme l'oeuvre d'un artiste campanien de la seconde moitié du IVe siècle avant J.C.
|
Bibliographie
|
Noël Mahéo (dir.), "Les Collections archéologiques du musée de Picardie", Amiens, Trois Cailloux, Musée de Picardie, 1990, 331 p. (p. 98 et 99, n° 37 (notice de Sylvie Drivaud).)
|