orfèvrerie ; médiéval ; ethnologie

croix-reliquaire

croix du Valasse

1er quart 11e siècle ; 4e quart 12e siècle

argent (doré, repoussé, filigrané) ; pierre précieuse et semi-précieuse ; or

Croisée simple, branches à empattements potencés curvilignes bornés par un lobe saillant. A la croisée, affleurant au même niveau, une deuxième croix plus petite, présentant un profil semblable. Gemmée sur une surface et sur l'autre, simplement timbrée d'inscriptions, elle est comme sertie dans la grande croix qui lui sert d'écrin. C'est sans doute cette petite croix qui formait la staurothèque. Les rives de l'âme de bois sont habillées d'un bandeau d'argent repoussé. Sur la face toute "gemmée", la croix staurothèque, scandée par dix gros gemmes agencées en quinconces avec trente trois petites pierreries bordées d'un filigrane en cordelette, est faite de cinq plaquettes d'or recouvertes d'un rinceau régulier et symétrique de filigranes en rubans grenus, doubles aux spirales, simples aux ramilles, fixés par des granules sur le rinceau et par des petites bélières à la naissance des branches. Elle est encadrée par un assemblage cruciforme de quatre plaques épousant la croisée et emboîtant son profil. On constate que deux plaques en U à la base et au bras gauche sont amputées du bandeau externe d'encadrement, probablement suite à un remaniement qui raccourcit l'âme de bois. Ces plaques de la croix-écrin, comme celles qui par les branches, sont d'argent doré et couvertes aussi d'un filigrane. Son rinceau continu et dense, sans symétrie rigoureuse, n'a pas de souche claire, il est fait d'un ruban grenu doublé aux spirales et simples aux ramilles fixées par un granule ; en outre apparaît au coeur des volutes un élément nouveau, une fleurette de six granules. Le segment intermédiaire à la branche inférieure porte de surcroît une logette cloisonnée en forme de croix à double traverse, réceptacle du Saint-Bois, jadis probablement enfermée dans la petite croix staurothèque. Les pierreries assez petites et espacées soulignent l'axe et les bords du profil de chaque branche de la croix-écrin. Sur l'autre face, "inscrite", une restauration datable au plus tôt du XVème siècle, a couvert l'échancrure de la petite croix staurothèque d'une feuille d'or, timbrée à la croisée et aux quatre branches de cinq monogrammes christiques et parcourue d'un rinceau à passiflores

H. 43 ; l. 33

inscription concernant la représentation

Cinq monogrammes christiques au revers (JHS)

ornement à forme végétale (passiflore)

Rouen ; musée départemental des Antiquités de la Seine-Maritime

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété du département ; Seine-Maritime ; achat ; musée des antiquités de la Seine-Maritime

1843

Begouen-Demaux Jacques-François

443 (A)

Une tradition, sans preuve textuelle, attache la croix à un don de l'impératrice Mathilde (+1167), fondatrice de l'abbaye du Valasse. F.STEENBOCK a judicieusement attribué au don de Mathilde la petite croix staurothèque, bien antérieure à 1167 et datable par son style othonien tardif du premier quart du 11ème siècle. La croix-écrin en imite la facture dans des dimensions plus grandes en marquant une évolution dans la composition des rinceaux. On propose de situer un tel montage, aussi précieux que "conservateur", dans l'empire Plantagenêt, lieu de rencontre des influences anglo-normandes et mosanes, et l'on peut alors rechercher le donateur parmi l'un des descendants princiers de l'impératrice Mathilde vers la fin du 12ème siècle 1er quart 11e siècle pour la petite croix ; 4e quart 12e siècle pour la grande

- Exposition Universelle. Paris, 1878. (p. 228.) ;
- Exposition Universelle. Paris, 1889. (p. 540.) ;
- Exposition Universelle. Paris, 1900. (n° 1607.) ;
- Exposition rétrospective d'Art Normand. Rouen, Eglise Saint Laurent, 1911 ;
- Exposition d'Art religieux ancien. Rouen, musée des Beaux-Arts, mai à juin 1931. (p.39, n°57.) ;
- Exposition Universelle. Paris, 1937, Chefs d'Oeuvre de l'Art français. Paris, musée des Arts Décoratifs, juin à octobre 1937 ;
- L'Art religieux en Normandie du XIIe au XVIIe siècle. Rouen, musée des Beaux-Arts, 1950.
- Chefs d'Oeuvre romans des musées de Province. Paris, musée du Louvre, décembre 1957 à février 1958. (p.79, n°124.) ;
- L'Art Roman. Barcelone, Barcelone-Saint Jacques de Compostelle (Conseil de l'Europe), été 1961. (p.266-267, n°422.) ;
- Les trésors des églises de France. Paris, musée des Arts décoratifs, février à mai 1965. (p. 110, n°213.) ;
- The Year 1200 : the exhibition. New-York, 1970. (p. 70, n°78.)

Cochet, Abbé. Les Eglises de l'arrondissement du Havre. Ingouville, 1845. (2e partie, p.299-300.) ; Labarte, J. Histoire des arts industriels. Paris. 1872. (t.1, p.420.) ; Brianchon, J-F. musée des Antiquités de Rouen : Croix dite du Valasse. In Bulletin de la comission des antiquités. 1879-1881. (t.V, p.68-73.) ; Havard, H. Histoire de l'orfèvrerie française. Paris, 1896. (p.108-109.) ; Reisner. Amulets : Catalogue général du musée égyptien du Caire. 1907-1958. (n°433.) ; Catalogue du musée des Antiquités, Rouen, 1954. (p.41, n°84.) ; Gauthier, M.M. Les Décors vermiculés dans les émaux limousins et vermiculés. In Cahiers de civilisation médiévale, n°1. 1958. (p.349.) ; Steenbock, F. Das Kreuz von Valasse. In Studien zur buchmalerei und goldschmiedekunst des matellalters. 1967. (p.41-50.) ; The Year 1200 : a Symposium. New York. 1975. (p.163-171, fig.1 à 5.)

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