peinture

tableau

La Naissance de saint Jean Baptiste (Titre original)

GIAQUINTO Corrado (peintre)

Molfetta, 1703 ; Naples, 1765

Italie

SOLIMENA Francesco (ancienne attribution)

3e quart 18e siècle

1751 ; 1752

époque moderne

esquisse ; oeuvre en rapport

"Cette toile de forme chantournée, acquise par le musée de l'Oise lors d'une vente aux enchères au palais Galliera le 18 juin 1964, est à mettre en rapport avec le retable de la "Nativité de saint Jean Baptiste" peint en 1750-1751 pour l'église San Giovanni Battista de Tarente et aujourd'hui conservé à la pinacothèque de Bari. Il s'agit probablement d'une esquisse peinte par Corrado Giaquinto, à moins qu'il ne s'agisse d'une réplique d'atelier (Capobianco 2005). Elle représente la naissance de saint Jean Baptiste, épisode tiré de l'Evangile selon saint Luc (7, 57-64). Au second plan à gauche, sainte Elisabeth, plongée dans l'obscurité, est allongée sur son lit. Elle vient de mettre au monde Jean Baptiste représenté au centre de la composition sur les genoux d'une femme. Saint Zacharie se tient debout derrière eux et lève les yeux vers les cieux peuplés d'angelots. Cette scène biblique est traitée à la manière d'une scène de genre : un épisode sacré pénètre la vie quotidienne. Le spectateur a l'impression d'assister au déroulement d'une naissance. Au centre de la composition, des femmes tiennent des panières remplies de langes et de bandages. À l'arrière-plan, d'autres font sécher des linges près d'une cheminée. Au premier plan, la bassine posée au sol est accompagnée d'une aiguière et d'un tapis. Dans les années 1960, Michel Laclotte a attribué ce "bozzetto" [esquisse] à Corrado Giaquinto, un important peintre rococo de l'école napolitaine. À Naples, celui-ci reçoit la formation de Nicola Maria Rossi et entre en contact avec Solimena. Il est ensuite admis à l'Académie de Saint-Luc à Rome, où il collabore avec Sebastiano Conca et se rattache à la grande tradition décorative romaine dans la lignée de Pietro da Cortona ou Baciccio. Il séjourne deux fois à Turin, en 1733 et vers 1740, puis entre 1753 et 1761, et travaille pour la cour d'Espagne comme premier peintre du roi Ferdinand VI. Directeur de l'Académie San Fernando, il exécute d'importants décors pour les palais royaux : le palais royal de Madrid, l'Escorial et Aranjuez. C'est grâce à lui que Madrid, avant l'arrivée de Giambattista Tiepolo, devient l'un des hauts lieux du rococo. Il existe deux autres esquisses en rapport avec le retable de Bari. La première faisait auparavant partie de la collection Maselli à Bari et la seconde est conservée à la pinacothèque de Montefortino. Leur qualité étant inférieure à celle de la toile du musée de l'Oise, les spécialistes les considèrent comme des copies d'atelier." (Constance Calderari-Froidefond in : Nathalie Volle (dir.), Christophe Brouard (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, p. 303) ; Esquisse pour le retable de la Nativité de saint Jean Baptiste destiné à l'église du même saint à Tarente, aujourd'hui au musée du château de Bari ; autre esquisse dans la collection Maselli à Bari ; copie d'élève à la Pinacothèque de Montefortino.

peinture à l'huile ; toile

Peinture à l'huile sur toile sur châssis. Rentoilage. Cadre en bois sculpté doré (italien, 18e siècle), marie-louise bronzine verte. Bord supérieur du support et de la surface peinte en arc chantourné.

H. 98,8 cm ; L. 74,4 cm ; Ep. 3,5 cm ; Pds (cadre+toile) 9,8 kg

inscription

"Corrado naissance de St Jean" (inscriptions manuscrites à la craie sur le châssis et sur le cadre)

scène biblique (naissance, saint Jean Baptiste, sainte Elisabeth de Jérusalem, assis, saint Zacharie, en pied, femme, ange, angelot, nuée)

Evangile : Selon Luc

Beauvais ; MUDO - Musée de l'Oise

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété du département ; achat en vente publique ; Oise ; MUDO - Musée de l'Oise

1964.08.10

64.167

"Peintures italiennes (XVIIe-XVIIIe siècles) du Musée départemental de l'Oise", Beauvais, Musée départemental de l'Oise, 18 mai-15 septembre 1971, n°6 ; "Corrado Giaquinto, il cielo e la terra", Cesena, Biblioteca Malastestiana - Palazzo Romagnoli, 9 décembre 2005-15 mars 2006, n°45 ; "Heures italiennes : peintures du XVIIIe siècle", Compiègne, Musées et Domaine nationaux du palais de Compiègne, 9 mars-21 août 2017, n°194

Cammas Simone et Laclotte Michel, "Musée départemental de Beauvais I. Peintures anciennes (Nouvelles acquisitions des Musées de France depuis 1960)", "La Revue du Louvre et des musées de France", n°4-5, 1964, n°10 p. 201 ; Salmon Marie-José et Thuillier Jacques, "Peintures italiennes (XVIIe-XVIIIe siècles) du Musée départemental de l'Oise", Beauvais, 1971, catalogue d'exposition p. 15, fig. 6 repr. n. et bl. ; Salmon Marie-José, "Beauvais, musée départemental de l'Oise", Beauvais, Musée de l'Oise, 1981, p. 38 fig. 7 repr. n. et bl. ; Rosenberg Pierre et Brejon de Lavergnée Arnauld, "Corrado Giaquinto et la France" in : "Corrado Giaquinto (1703-1766)", actes du deuxième "Convegno Internazionale di Studi", Molfetta-Mezzina, 1985, n°13, p. 77 ; Sestieri Giancarlo, "Repertorio della pittura romana della fine del Seicento e del Settecento", Turin, 1994, vol. 1, p. 84 ; Capobianco Fernanda in : Scolaro Michela (dir.), "Corrado Giaquinto, il cielo e la terra", Argelato, Minerva Edizioni, 2005, p. 208, repr. coul. p. 239 ; Volle Nathalie (dir.), Brouard Christophe (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, n°194 p. 303 repr. coul.

Véronique, WILCZYNSKI

© MUDO - Musée de l'Oise

© Réunion des musées nationaux-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Thierry Ollivier - Utilisation des photographies soumise à autorisation

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07980002391