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Réponse n° 95
Domaine

musique - chant - danse

Dénomination

viole de gambe

Auteur/exécutant

TOLBECQUE Auguste (luthier)

Précision auteur/exécutant

Paris, 1830/03/30 ; Niort, 1919/03/08 ; Marseille (lieu de travail) ; Musicien, chef d'orchestre, luthier, violoncelliste réputé, luthier, écrivain, auteur d'un manuel de lutherie, il fut aussi un grand collectionneur (ses collections forment le noyau principal du musée instrumental de Bruxelles). Né à Paris dans une famille de musiciens d'origine belge, Auguste Tolbecque mena de front deux carrières. Élève dans la classe de violoncelle de Vaslin au Conservatoire National, il y apprit aussi la composition. Premier prix de violoncelle en 1849, il ne se contenta pas d'être un excellent interprète et s'intéressa très tôt à la lutherie au point qu'il fit son apprentissage de luthier tout en étant étudiant au Conservatoire. C'est chez le luthier C.V. Rambaux dont l'atelier de la rue du Faubourg Poissonnière était situé en face du Conservatoire, qu'il apprit la construction des instruments à cordes. Rambaux avait une grande réputation de luthier mais aussi de restaurateur d'instruments anciens. Tolbecque se souviendra toute sa vie de ce maître auquel il portait grande affection et dont il sut fort bien assimiler les leçons. Il vient à Niort en 1856 pour s'y installer et s'y marier puis entame une brillante carrière de musicien comme violoncelle solo du Grand Théâtre de Marseille et professeur du Conservatoire de cette ville. C'est en 1872 qu'il revient à Paris et entre à la Société des concerts du Conservatoire, période pendant laquelle il se produit aussi dans un quatuor. Luthier très méritoire, doublé d'un érudit, amateur d'art aux goûts éclectiques, il réunit dans sa superbe demeure du Fort-Foucault à Niort, sur une île située en face du Donjon, une très importante collection d'instruments de musique que le musée du Conservatoire de Bruxelles lui acheta en 1879. Il en constitua d'ailleurs une autre ensuite. Parmi les instruments les plus divers qu'il avait réunis, nous citerons les luths et théorbes de la Renaissance italienne ou allemande, les instruments à vent rarissimes de la fin du Moyen Âge, cromornes, cornets...de nombreuses violes de la Renaissance au XVIIIe siècle. Il répara et posséda aussi le fameux componium universel construit par le hollandais Winkel ; cet instrument à tuyaux et mu par une mécanique à cylindres pouvait véritablement composer à l'infini sur un thème musical, sans jamais se répéter. Orgues, épinettes et clavecins des XVIIe-XVIIIe siècles s'entassaient dans son salon rendu exigu par une telle accumulation bien dans le goût des collectionneurs de ce siècle. Il fit oeuvre de pionnier en reconstituant nombre d'instruments du Moyen Âge, de la Renaissance et baroques que l'iconographie des portails d'églises, de nos cathédrales et de nos châteaux lui offraient, ainsi que la peinture ancienne. Le public d'alors eut le plaisir nouveau, ces instruments ayant sombré dans un total oubli, d'entendre sonner rebecs, vièles à archet mais aussi lyrone, baryton et ténor, violes d'amour... Dans son traité " l'Art du Luthier ", il se situe ainsi : " les nécessités de la vie m'ont engagé dans la carrière musicale alors que j'aurais préféré la vie paisible du luthier, élaborant son oeuvre dans le calme de l'atelier aux émotions du soliste sans cesse à la merci d'un moment d'absence souvent irréparable ". " Je m'attachai à la reconstitution d'instruments anciens disparus avec la pensée de composer, par des séries complètes, un ensemble qui ne manquerait pas d'éclairer d'un jour nouveau des points aussi intéressants qu'obscurs de la lutherie ". Ces travaux lui valurent le grand prix de l'exposition de Tours en 1892, puis celui de l'Exposition du Théâtre et de la Musique en 1898. Il publia le fruit de sa longue expérience et de ses recherches dans quatre ouvrages dont le plus important, encore apprécié, reste son " Art du Luthier " publié en 1903 au Fort-Foucauld à Niort, véritable manuel pratique, où les réflexions personnelles et les considérations sur les musiciens, les luthiers et les goûts de ses contemporain s sont preuve d'une lucidité saisissante, d'un sens critique toujours aigu, d'une ironie parfois sans pitié et d'un savoir sans faille. Bien évidemment, les modifications infligées aux instruments anciens sortis de mains de grands maîtres, tout comme les recoupages, sont pour nous des mutilations barbares qui étaient une pratique courante dans les ateliers de lutherie de l'époque. Parmi ses compositions musicales, nous retiendrons de la musique pour violoncelle, dont un concerto et une opérette en un acte " Après la Valse " dont le livret fut écrit par Henri Clouzot. Cette oeuvre semble avoir reçu un avis favorable à Paris. On sait qu'il prêta volontiers son concours comme interprète ou comme compositeur, lors des fêtes de charité de sa ville dont le succès fut énorme dans les dernières années du siècle. Il organisa aussi de fréquents concerts dans sa demeure et y conviait alors les amateurs de la ville. Passant une grande partie de son temps dans son atelier de musique, le maître, qui était un peu grincheux, passa aux yeux de ses compatriotes, pour un original auquel on vouait une grande admiration mêlée de respect. Pour ses 80 ans, en octobre 1910, ses amis, ses admirateurs et ses élèves lui offrirent un buste de Saint-Saëns, compositeur qu'il semble avoir bien connu. Au-delà des témoignages de presse, c'est par les cartes postales que l'homme et sa demeure nous sont connus. En effet, Clouzot lui-même, tout comme le photographe Max Ménard, éditèrent une importante série de cartes postales montrant le maître à l'ouvrage et ses précieuses collections. Plus tard, en 1922, trois ans après sa mort, une nouvelle série sera éditée en même temps qu'un catalogue, afin d'annoncer la vente de tous ses biens, atelier et collections

Ecole

France

Lieu création / utilisation

Deux-Sèvres : Niort

Période création/exécution

4e quart 19e siècle

Historique

Cet instrument passe pour être copié d'après une basse de l'ancien musée du Conservatoire de Paris. Il a été vendu en avril 1922 à la vente organisée après le décès de Tolbecque

Matériaux/techniques

vernis, épicéa ; noyer ; buis ; ivoire ; os

Description

Cette basse de viole de gambe à six cordes présente une table fortement chantournée, avec deux pointes rentrantes dans le bas, et un sommet "en fleur de lys", en épicéa de même nature et probablement du même arbre. La marqueterie du pourtour est en dents de loup d'ivoire (ou os) et ébène. Les ouïes très obliques et serpentées, sont une des différences avec l'exemplaire de l'ancienne collection Petit, maintenant au Musée de la Musique à Paris. Elle porte des armoiries peintes qui ne semblent pas avoir été réellement portées. Vernis brun clair ambré. Le dos, en une pièce, les éclisses et le manche sont confectionnés dans un très beau noyer rouge assez dur. L'ensemble est peint en noir de motifs végétaux dans le goût de la Renaissance ou du début du XVIIème siècle. Le cordier est orné d'une tête d'homme fantastique dorée. Les clefs carrées sont en buis à boule d'ivoire

Dimensions

L. 136,5 (totale) ; L. 78,5 (corps) ; L. 76 (diapason) ; l. 35,7 (haut) ; l. 42,2 (bas) ; H. 12,4 à 13,6 (éclisses)

Utilisation/destination

instrument de musique

Sujet représenté

figure (tête : homme) ; armoiries ; ornement à forme végétale ; armoiries

Lieu de conservation

Niort ; musée Bernard d'Agesci

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; achat avec participation du FRAM ; Niort ; conservation des musées de Niort

Date acquisition

1995

Numéro d'inventaire

995.39.1

Commentaires

Cet objet est mis à disposition de la CAN par Ville de Niort

Bibliographie

Gendron Christian ; Auguste Tolbecque, luthier et musicien ; Niort ; 1997 ; Musées de Niort

Rédacteur

Fabienne Texier, 24.10.2006

Copyright notice

© musées de la Communauté d'Agglomération de Niort, © direction des musées de France, 2007

Crédits photographiques

© Berthrand Renaud ; musées de la Communauté d'Agglomération de Niort

 

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