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Réponse n° 125
Domaine

peinture

Dénomination

panneau

Titre

Portrait de Charles le Téméraire (Copie d'après un original perdu)

Auteur/exécutant

anonyme (auteur, d'après)

Ecole

France ; Bourgogne

Période création/exécution

3e quart 15e siècle

Millésime création/exécution

1474

Genèse

oeuvre en rapport

Historique

Les traits de Charles le Téméraire sont reconnaissables par comparaison avec le portrait de Rogier van der Weyden à Berlin. Il apparaît comme un homme encore jeune, aux yeux et aux cheveux bruns, vêtu d'une armure ornée du collier de la Toison d'Or, portant de la main gauche une épée dressée. La composition est très proche de celle d'un panneau déposé à Dijon par le musée Calvet d'Avignon, et qui porte le nom du duc et la date de 1474, qui est celle de sa Joyeuse Entrée à Dijon. Les dessins sous-jacents et les procédés de fabrication proches pour les deux panneaux font penser non seulement à l'utilisation d'un modèle commun mais aussi à la réalisation dans un même atelier, par deux peintres distincts. Le chêne des panneaux provient de la Baltique (analyse de Catherine Lavier, 2007). Il a été abattu entre 1520 et 1550 pour le premier, à partir du milieu du XVIe siècle pour le deuxième, confirmant qu'il s'agit de portraits rétrospectifs. En effet, au 16e siècle et jusqu'au 17e siècle, les galeries de portraits de personnages illustres se répandent dans les châteaux ainsi que les établissements religieux. En Bourgogne, les portraits des ducs y figurent en bonne place, assurant la perpétuation de leur souvenir. (Sophie Jugie, "Acquisitions : Dijon, musée des beaux-arts", La Revue du Louvre et des musées de France, Paris : Réunion des Musées Nationaux, 2009, n° 2) ; L'identité du modèle, un homme encore jeune, aux yeux et aux cheveux bruns, vêtu d'une armure ornée d'un pendentif de la Toison d'Or suspendu sur un cordon noir, portant de la main gauche une épée dressée verticalement, ne fait pas de doute : quoique présentant des différences avec des portraits attestés du duc (comme le van der Weyden de Berlin), le visage de Charles le Téméraire est parfaitement reconnaissable. De plus la composition reprend, avec des variantes, celle d'un tableau du musée Calvet d'Avignon déposé au musée des Beaux-arts de Dijon, où figure le nom du duc. Ce dernier panneau porte aussi la date de 1474, pour laquelle on a proposé qu'elle corresponde à la date de la Joyeuse Entrée de Charles le Téméraire à Dijon. La proximité évidente du tableau proposé à l'acquisition avec le Charles le Téméraire du musée Calvet méritait d'être explorée de plus près. Un certain nombre de ressemblances et de différences sont visibles à l'oeil nu. Du côté des ressemblances, une mise en place identique d'un Charles le Téméraire tête nue, en armure, portant la Toison d'or, soutenant de la main gauche une épée dressée dont la poignée forme un motif décoratif au premier plan, enfin la façon dont la figure se détache sur un fond brun marqué, sur les bords supérieur et gauche, d'une ombre comme portée par le cadre. Du côté des différences, sur le tableau proposé, l'absence d'inscriptions, d'ornementations dorées de l'armure, de touches de rouge (sur l'autre version, le vêtement sous l'armure, les lacets de fixation, la poignée de l'épée), l'absence de collier pour soutenir le pendentif de la Toison d'Or. Mais aussi une conception de la lumière plus contrastée, un traitement des surfaces réfléchissantes de l'armure moins subtile, un dessin généralement moins habile, et, le panneau étant un peu plus grand, un cadrage un peu moins serré du personnage. Pour aller plus loin, les oeuvres ont été soumises aux examens du Laboratoire de recherche des musées de France. Le dessin sous-jacent du tableau proposé à la vente est beaucoup plus proche de la version du musée Calvet : ce dessin est identique pour le contour du visage et beaucoup plus semblable pour la forme de l'armure (collerette en pointe, articulations). Dans les deux tableaux, le dessin de la bouche est plus petite que celle qui a été peinte. L'étude du laboratoire suggère donc l'utilisation d'un même poncif. En ce qui concerne les matériaux employés, la couche de préparation est plus rose pour le tableau proposé, plus jaune pour le tableau d'Avignon. En revanche, les pigments sont les mêmes. Cependant, le tableau d 'Avignon emploie de la dorure posée à la mixtion, tandis que l'autre traduit l'or par des teintes d'ocre. La méthode de réalisation des deux tableaux a suivi la même progression : le fond (en réservant l'ombre portée par le cadre et par la figure elle-même), le visage puis l'armure. L'étude du laboratoire conclut donc non seulement à l'utilisation d'un modèle commun mais aussi à la réalisation dans un même atelier, toutefois par deux peintres distincts, l'auteur du tableau du musée étant plus habile tant dans le dessin que dans le traitement pictural. L'examen dendrochronologique du panneau du musée Calvet conclut à un panneau réalisé dans un chêne ayant vécu au cours des XIVe-XVIe siècle et abattu entre 1520 et 1550, et provenant de la région de la Baltique. Cela confirme, alors les examens établissent que la date de 1474 est bien contemporaine de la réalisation de la peinture, le caractère rétrospectif du portrait. La dendrochronologie du tableau proposé conclut à une datation dans la 2e moitié du XVIe siècle. Que le prototype remonte à la Joyeuse Entrée de Charles le Téméraire à Dijon en 1474, et peut-être aux images alors réalisées par Guillaume Spicre ou Jean Changenet est une hypothèse séduisante mais invérifiable dans l'état très lacunaire de notre connaissance de la peinture bourguignonne du XVe siècle. Quant au lieu d'activité des deux peintures qui ont réalisé, à partir d'un même modèle, et avec des matériaux et des méthodes de travail comparables, ces deux portraits rétrospectifs, il est tentant de le situer en Bourgogne, même si la référence à un modèle plus ancien et la plus ou moins grande habileté des peintres rend leur identification et leur datation impossible. En Bourgogne comme dans leurs états du Nord ou en Franche-Comté, les portraits des ducs étaient fort répandus, parmi les membres de la cour et dans les bâtiments publics, comme preuve de loyauté. Par ailleurs, certains lieux - galeries de châteaux, hôtels de ville, églises - étaient dévolus à l'entretien du souvenir dynastique : les portraits des ducs de Bourgogne se trouvaient ainsi dans le choeur de la chartreuse de Champmol. Pour répondre à cette demande, la pratique du poncif est attestée dans l'atelier de Roger van der Weyden. Au XVIe siècle et jusqu'au XVIIe siècle, les galeries de portraits se répandirent dans les châteaux ainsi que les établissements religieux. Faire des portraits rétrospectifs des ducs de Bourgogne a dû être une part non négligeable de l'activité des peintres bourguignons, au point de susciter l'initiative de l'écrivain dijonnais Etienne Tabourot des Accords, qui fait graver en 1587 la série des portraits des ducs de Champmol pour éviter la diffusion d'images trop inexactes. Pour notre part nous ne sommes pas persuadés que l'identité de pigments et de procédure d'élaboration plaide forcément pour un même atelier, des " manières de faire " pouvant être communes dans un même milieu artistique. Voir aussi : Portrait de Charles le Téméraire (4042)

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, chêne

Dimensions

Dimensions Hauteur : 49 cm ; Largeur : 36 cm

Sujet représenté

portrait (Charles le Téméraire, chef d'état de Bourgogne, en buste, de trois-quarts, armure, collier, ordre de la Toison d'or, épée)

Lieu de conservation

Dijon ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier

Statut juridique

propriété de la commune ; achat avec participation ; Dijon ; musée des beaux-arts

Date acquisition

2008

Anciennes appartenances

Descours Michel

Numéro d'inventaire

2008-1-1

Bibliographie

Jugie (Sophie), L'Oeuvre du mois : Les portraits des ducs de Bourgogne, Dijon : musée des beaux-arts, février 2009 (fig. 6 et 8)
Jugie (Sophie), "Acquisitions : Dijon, musée des beaux-arts", La Revue du Louvre et des musées de France, 2009, n° 2 (p. 66, reprod. coul. p. 66)
Bulletin des Musées de Dijon, années 2008-2009, Dijon, 2010, n° 11 (p. 129, repr.)

Rédacteur

Jugie Sophie ; Bardin Dominique

Copyright notice

© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017

Crédits photographiques

© Dijon, musée des beaux-arts

 

Renseignements sur le musée

 

01370039994

Notices :  

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Requête :   ((BOIS) :TECH )
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