Précision sujet représenté
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Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre, avait inventé la double-flûte. Remarquant qu'en jouer déformait son visage, elle jeta l'instrument de musique et interdit à quiconque de s'en servir. La suite de cette histoire a été illustrée par le sculpteur grec Myron vers 460 avant notre ère. On y voyait le silène Marsyas jaillissant d'un fourré pour s'emparer de l'instrument de musique. Athéna l'arrêtait d'un geste autoritaire. À Chiragan, on n'a pas retrouvé le moindre fragment qui laisse supposer qu'une réplique du Marsyas de Myron - dont le plus bel exemplaire est au Museo gregoriano profano du Vatican - était à côté de celle de son Athéna. La conformité générale de cette dernière réplique avec les autres connues (Liebieghaus de Francfort pour la plus complète, Louvre, Prado, collection Lancelotti à Rome) permet de reconnaître, même s'il a été quelque peu modifié par le copiste, l'art de Myron. Il s'agit d'une Athéna classique, de style sévère, servie par une organisation rigoureuse des plis du péplos. Par rapport à d'autres copies, le travail de la draperie atteint ici une variété et une richesse qu'il faut noter. Athéna est en appui sur sa jambe droite ; de ce côté apparaissent les attaches de la lance qu'elle tenait du bras droit, dans sa majeure partie disparu. Sa frontalité est modérée par l'esquisse d'un recul, traduit par une légère flexion et un glissement vers la droite du spectateur - c'est-à-dire vers Marsyas - de la jambe gauche. Surprise par le silène, qui bondissait derrière elle, Athéna se retournait pour lui intimer, de son bras gauche tendu vers le bas, l'ordre de s'éloigner et de ne pas toucher aux flûtes restées à terre. Le caractère impérieux d'Athéna était souligné par une tête casquée qui se retournait vigoureusement, comme sur la statue de Francfort. La torsion du cou est perceptible sur celle du musée Saint-Raymond, malgré la perte de la tête. À l'arrière de celui-ci subsiste un renfort qui, selon Fabrizio Slavazzi, signerait la copie, car il apparaît sur des sculptures retrouvées dans des villes côtières de Pamphylie (Asie Mineure). La statue de Chiragan, peut-être réalisée au IIe siècle, proviendrait donc de cette région lointaine, où l'activité des sculpteurs était alors de grande ampleur, profitant de la paix et de la prospérité générale de l'Empire romain.
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Bibliographie
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Registre d'inventaire, musée des Augustins, 1831-1916. (n° 667 : indique bien campagne de fouilles de 1890-1891 mené par M. Lebègue) Espérandieu (Emile), Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908, (n° 911.) Reinach (Salomon), Répertoire de la statuaire grecque et romaine, t. II, vol. II, Paris, 1898, (p. 674, fig. 2.) Joulin (Léon), "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane", extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901, (n° 148 D.) Rachou (Henri), Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, éd. Privat, 1912, (n° 112.) Jamot (Paul), "L'Athéna" de Myron au Musée de Toulouse", dans Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, XVII/1, 1930, p. 59-70 et 1 pl. Bulletin municipal de la Ville de Toulouse, Toulouse, 1936, (p. 830.) Sauer, dans Wochenschrift für Klassische Philologie, 1907, col. 1240-1244. Michon (E.), dans Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1908, p. 335-343. Sauer, dans Arch. Jahrbuch XXIII, 1908, p. 125-162, pl. III-IV. Pollak, dans Wiener Jahreshefte XII, 1909, p. 154-165. Reinach (Salomon), dans Gazette des beaux arts, 1910-I, p. 78. Lechat (H.), dans Revue des études anciennes, 1910, p. 137 ss. Lechat (H.), dans Revue des études anciennes, 1913, p. 130 ss. Daltrop (Georg), Il gruppo mironiano di Atena e Marsia nei Musei Vaticani, Città del Vaticano, 1980. Daltrop (G.) et Bol (P.C.), Athena des Myron, Liebieghaus Monographie, Band 8, Francfort, 1990. Geoffroy (Bérénice), "Les 'Athéna' classiques du Musée du Louvre (II), l'Athéna Parthénos : une belle disparue...", dans Archéologia n° 278, avril 1992. ((bibliographie de comparaison).) Catalogue d'exposition Paul Valéry et les arts, Sète, Musée Paul-Valéry, Editions Actes Sud, 1995, (p. 120.) Slavazzi (Fabrizio), Italia Verius quam provincia. Diffusione e funzioni delle copie di sculture greche, nella Gallia Narbonensis, Edizioni Scientifiche Italiane, Naples, 1996, (p. 30-31 et fig. 25 et p. 182-183.) Cazes (Daniel), Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, éd. Somogy/Musée Saint-Raymond, Toulouse/Paris, 1999, (p. 107-108) Archéologie d'art et d'Histoire, 2010. (tome III, p. 104, fig.37.) L'essentiel des collections, Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse, les guides du MSR.1. (p. 38, 39.)
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