Précision inscriptions
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légendé et signé en bas à droite et à gauche ; page 2, article sur le Rosier de Chatou : Les rosières devenant extrêmement difficiles à découvrir, la commune de Chatou vient de trouver le moyen de s'en passer en couronnant le jeune rosier dont nous donnons le portrait parfaitement ressemblant et fait d'après nature. Il est gentil, le petit, n'est-ce pas ? Remarquez son air si modeste, son maintien timide et décent ; faites attention à la façon pudique avec laquelle il porte ses glorieux emblèmes de vertu et d'innocence. Rien n'est étudié, la nature est parfaite, il ne cherche point à la faire à la virginité comme les rosières de banlieue. On dit qu'il a dix-neuf ans et qu'il se nomme Boniface ; cela me fait un véritable plaisir : j'aurais été bien contrarié si il se fut nommé Ugène ou Alphonse. Je ne sais pas quel examen il a passé pour obtenir la rose, car il me suffit de croire que les enfants viennent sous les choux ou de n'avoir jamais vu Blanche d'Antigny se baigner à la Grenouillère pour être élu rosier, il y a assurément, d'autres conditions. On doit, par exemple exiger qu'il n'ait jamais mis le nez dans le Livre rouge de Marc Constantin, qu'il ne soit point allé au théâtre du Palais-Royal, qu'il admire M. de Longeril, qu'il n'ait jamais embrassé Berthe Legrand, qu'il ne connaisse pas le groupe Carpeaux ni les romans de Belot, que Cora Pearl lui soit inconnue et qu'il n'ait jamais danser le chahut, à Bullier avec Titine, la balocheuse. Voilà, je crois, ce qu'on a dû demander, à Chatou, au candidat à la rose ; et c'est après avoir répondu à toutes ces questions qu'on a procédé, devant les autorités maritimes de ce port de mer, au couronnement officiel du jeune Boniface, dont nous reproduisons l'image. ; COUPS SIFFLET, Nous apprenons, au moment de mettre sous presse, qu'il est question de marier le rosier de Chatou avec la rosière de Suresnes. Le produit de ces phénomènes sera curieux à connaître!
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